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Du 25 juillet au 10 août 2019, du mardi au samedi 20h
matinées samedis 27 juillet, 3 et 10 août 15h

Brel, chanteur belge et figure emblématique de la chanson francophone, a quitté la scène en 1967. Dès le 25 juillet, ses chansons revivront sur la scène du TNM à travers une histoire inventée, chantée et chorégraphiée : le théâtre musical AMSTERDAM. Un récit émouvant qui fait la belle part à la jeunesse et à une nouvelle génération d’acteurs, notamment Jean-François Pronovost, dans le rôle de Brel, qui a pris à bras-le-corps ce poète d’un autre temps. Rappelons que Brel a visité le Québec plus d’une fois au cours de sa carrière et qu’il s’est produit à la Comédie Canadienne, devenue le TNM, pratiquement tous les ans de 1961 à 1966. Il s’y est également arrêté lors de sa tournée d’adieu en 1967 pour y offrir seize récitals. AMSTERDAM est la première création des Productions Jean-Bernard Hébert qui sera diffusée sur la scène du TNM en été, après avoir sillonné le Québec avec une quarantaine de dates.

Dans AMSTERDAM, onze comédiens-chanteurs se plongent dans l’univers singulier, sensible, drôle et poétique de Brel. 1947, Bruxelles. Un groupe de jeunes gens dont, Jef, Clara, Madeleine, Casanova, Fanette et Jacques, travaille à la cartonnerie Vanneste & Brel. Dans cet univers industriel, ils se plaisent à inventer des histoires autour de ces clichés de gens plus fortunés qu’ils envient. Inspiré par les envolées artistiques de ses comparses, Jacques poursuit l’écriture d’un spectacle pour la troupe qu’il a mise sur pied. L’arrivée d’un imprésario changera la couleur de leur vie ; celui-ci offrira aux plus talentueux une carrière artistique à Paris. Parcours d’une quête identitaire, AMSTERDAM met en musique, en poésie et en humour, des personnages à la croisée des chemins entre l’amour, la loyauté et l’ambition.

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Un théâtre musical d’après l’oeuvre de Jacques Brel
Mise en scène par Mélissa Cardona
Avec Jean-François Pronovost, Mathieu Richard, Jean-François Blanchard, Ève Gadouas, Annie Kim Thériault, Elodie Bégin, Martin Lebrun, Sarah Leblanc-Gosselin, Albane Sophia Château, Eloisa Cervantes, Véronique Savoie et la voix de Jean-Bernard Hébert

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Nés à travers les chansons de ce génie des mots que fut Jacques Brel de son vivant, les célèbres personnages Jef, Mathilde et Madeleine, pour ne nommer que ceux-là, prennent vie dans ce théâtre musical de Mélissa Cardona. Placée en 1947, dans la cartonnerie familiale, la pièce Amsterdam présentée au TNM fait coexister le jeune Brel et ces êtres de fiction avec qui il forme une troupe de théâtre amateur dont il est l’auteur et le metteur en scène. Lorsque la chance de faire carrière sur la scène de Paris se présente, les plus rêveurs se démèneront pour faire vivre l’écriture de leur ami Jacques pour le meilleur et pour le pire.

Après avoir pris un temps pour tenter de régler au mieux les soucis techniques à la sonorisation, l’équipe a malheureusement dû se résigner à donner le coup d’envoi à une représentation dont le volume sonore était assez variable. Fort heureusement, cela n’a pas empêché Jean-François Pronovost d’épater la galerie alors qu’il se montre crédible dans le rôle du chanteur belge. Incarnant Brel avec une justesse vocale à s’y méprendre, Pronovost offre un jeu tout aussi authentique. Alors que sa sensibilité gagne le cœur du public dès son entrée sur scène, ce dernier confirme son talent au retour de l’entracte avec sa remarquable interprétation de La valse à mille temps. Autour de lui gravite une distribution des plus attachantes. La particularité que chacun apporte au spectacle a certainement inspiré Sylvie Colombier et son équipe, responsables des costumes. Avec des tenues singulières qui épousent aussi bien le tempérament de leur personnage que leur silhouette d’interprètes, tous les comédiens parviennent à rayonner malgré les fausses notes poussées par certains. Si la trame narrative qui sert de contexte à ce rassemblement de quelques grands succès de Brel est sans grande surprise, l’équilibre entre les savoureuses répliques de la candide Fanette (Sarah Leblanc-Gosselin) et celles de Jef (Mathieu Richard) qui ne peuvent que susciter une sincère pitié est apprécié.

Incarnant Brel avec une justesse vocale à s’y méprendre, Pronovost offre un jeu tout aussi authentique.

Sans grand éclat, l’éclairage de François Genest permet à chaque personnage d’avoir son moment de gloire dans le sobre décor de Gabriel Dufault. Permettant à la chorégraphe Marie-Ève Archambault de créer des numéros à plusieurs niveaux, le choix d’une telle scénographie s’avère judicieux tandis qu’il est facile de se figurer la cartonnerie au premier regard. Utilisant divers accessoires bien choisis pour imaginer les moments chantés, le rire autant que la nostalgie sont au rendez-vous. Le public se plaît particulièrement à se moquer de Pierre dit « Casanova » (un fringant Martin Lebrun) dans Au suivant. À en croire l’enthousiasme de la foule, des premières notes d’Amsterdam à la sympathique tonalité de Les bourgeois ou lors de la touchante intensité de Ne me quitte pas, il semble que la metteure en scène ait réussi à faire de chaque chanson un instant haut en émotion.

À la tombée du rideau, malgré les quelques imperfections vocales, Mélissa Cardona, en collaboration avec les productions Jean-Bernard Hébert, peut se féliciter d’avoir su faire renaître le fabuleux Jacques Brel sur la scène qui l’avait jadis accueilli. Grâce à son indéniable talent, Jean-François Pronovost porte cette création avec une assurance capable de tromper tous ceux qui s’accordent le droit de rêver. Durant un peu plus de deux heures, Amsterdam fera le bonheur des plus grands adeptes du chanteur ou ceux qui veulent découvrir la plume de cet incontestable créateur.

26-07-2019

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