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Du 1er au 18 décembre 2010
Donka - Une lettre à Tchekhov
Écrit et mis en scène par Daniele Finzi Pasca
Avec Moira Albertalli, Karen Bernal, Helena Bittencourt, Sara Calvanelli, Veronica Melis, David Menes, Beatriz Sayad et Rolando Tarquini

Spectacle d'ouverture des festivités de Moscou célébrant le 150e anniversaire de naissance d'Anton Tchekhov, Donka est un hommage au grand auteur russe. Véritable poète scénique, Daniele Finzi Pasca crée à la manière des impressionnistes, des tableaux vivants qui nous plongent dans la vie et l'époque de Tchekhov. Sur le plateau : des pêcheurs en robe de mousseline, un danseur de cerceau, des baigneurs en lévitation, une patineuse maladroite… L'œuvre et la vie de Tchekhov se déploie sur scène à la manière d'un livre qu'on effeuille. Porté par la musique de Maria Bonzanigo et ses acteurs, acrobates et chanteurs, Donka remonte le temps avec humour et poésie.

Daniele Finzi Pasca, le « clown qui veut faire pleurer les gens » est désormais célèbre pour ses créations de Nomade, Rain et Nebbia (Cirque Éloize) et Corteo (Cirque du Soleil). Son solo Icaro a été joué plus de 700 fois en six langues différentes. Avec Donka, le metteur en scène suisse creuse un peu plus ce qu'il nomme le théâtre de la caresse.

Conception de l'éclairage et chorégraphies : Daniele Finzi Pasca
Musique et orchestration, conception sonore et chorégraphies : Maria Bonzanigo
Directeur de création : Antonio Vergamini
Scénographie et accessoires : Hugo Gargiulo
Associée à la création : Julie Hamelin
Assistante au directeur de création: Miriam Mazza
Costumes : Giovanna Buzzi
Conception vidéo : Roberto Vitalini
Conception des maquillages et collaboration aux accessoires : Maria Cristina Barbé Braga
Concepteur de la roue Cyr : Daniel Cyr
Recherche et assistance à la mise en scène : Facundo Ponce de Leon
Assistante aux scénographe : Barbara Bedrina

Créé avec le soutien du gouvernement de Russie,  du gouvernement de Moscou,  AIL SA,  la Ville de Lugano,  le Canton du Tessin, Pro Helvetia,  Pour-cent culturel Migros,  Ernst Goehner Stiftung,  Fidinam SA
Une production du Teatro Sunil,  du Festival international de théâtre Tchekhov
En coproduction avec le Théâtre Vidy – Lausanne,  INLEVITAS - Finzi Pasca & Hamelin cie
Une présentation de l’Usine C avec l'appui du CALQ
www.donkashow.com

Usine C

1345, avenue Lalonde
Billetterie: (514) 521-4493

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 Critique
Critique
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par David Lefebvre

« Quand on voit quelqu'un assis devant une tasse de café, on croit tout de suite qu'il ne fait rien. Ce n'est pas vrai! C'est peut-être un poète en plein travail qui attend d'attraper une idée! »


Crédit photo : Viviana Cangialosi

Depuis Icaro, sa première création et de surcroît la plus marquante, Daniele Finzi Pasca a élaboré et produit plusieurs grands spectacles, dont Rituale, Visitatio (avec Carbone 14), Nomade et Rain (avec le Cirque Éloize), ou encore Nebbia et certains événements à grand déploiement, comme Corneo du Cirque du Soleil ou la cérémonie de clôture des XXes Jeux olympiques d’hiver à Turin, en 2006. Récemment, le Festival international de théâtre Tchekhov lui a proposé de monter son spectacle d’ouverture, pour souligner le 150e anniversaire de l’auteur russe. Finzi Pasca s’est alors plongé dans l’univers tchékhovien, dans ses journaux intimes, sa vie, ses œuvres. En est résulté le spectacle Donka – une lettre à Tchekhov, présenté pour la première fois le 29 janvier 2010 à Moscou, au Théâtre Mossovet.

Si Tchekhov rime souvent avec ennui, amertume et tristesse, Donka – qui signifie, en russe, la petite cloche que l’on attache au bout de la canne à pêche pour nous signaler qu’un poisson a mordu – défait ces préjugés pour nous plonger dans un monde de folie, de rêve. Veronica Melis et Rolando Tarquini sont les premiers à entrer en scène, des cadres lumineux entre les mains, pour nous raconter une anecdote de château détruit à la dynamite et de baron étranger. Les deux artistes s’adressent au public avec tant de simplicité et de connivence qu’ils réussissent à nous extirper de notre quotidien en quelques secondes. Le rideau s’ouvre alors et dévoile un brin de ce qui nous attend. La musique d’un accordéon, les robes légères, on chante, on jongle, on rit. Bienvenue, bienvenue !

D’une spectaculaire poésie visuelle, les tableaux qui se succèdent, aux différentes ambiances, parviennent à émerveiller chaque spectateur, quel que soit sa taille ou son âge. La signature de Finzi Pasca se perçoit partout, rappelant un spectacle, une image. Mais Tchekhov reste au centre de Donka. On y reconnaît quelques pièces connues, comme les Trois Sœurs, ou alors des textes, comme Les Rêves, mais on nous présente aussi sa vie intime : sa lutte contre la tuberculose, sa profession de médecin,  la pêche, activité qu’il affectionnait, pour méditer, et Olga, sa seule femme. Le metteur en scène et créateur en met plein la vue, en exploitant plusieurs disciplines scéniques, que ce soit l’utilisation d’ombres magnifiées, aux multiples perspectives, projetées sur toute la surface du rideau en avant-scène et d’une netteté incomparable, ou la vidéo en direct, d’un humour imparable. Néanmoins, les numéros typiquement cirque volent la vedette : des numéros de balançoires, de trapèze, de jonglerie, de claquettes sur une surface glissante, de roue Cyr, de duo d’acrobates dans un lit, de ruban… Les interprètes sont au sommet de leur art ; leurs prouesses étonnent, fascinent, éblouissent, font rire, émeuvent.


Crédit photo : Viviana Cangialosi

Si la première partie est plus flamboyante, plus festive, la seconde, en quelque sorte plus sobre, aborde les thèmes plus sombres de la vie de Tchekhov, comme la maladie, la mort. La musicienne Sara Calvanelli enchante avec ses instruments, dont l’accordéon, aux airs européens tout aussi nostalgiques que joyeux. La conception d’éclairage accompagne parfaitement chaque tableau, les baignant dans l’atmosphère souhaitée et proposant des couleurs magnifiques, de l’orange brûlant au violet majestueux. L’eau, sous sa forme liquide ou solide, est un élément majeur du spectacle : on patine la glace aux pieds, on en casse comme des assiettes, on s’arrose allègrement lors d’un duel à coup de dizaines de poires de caoutchouc.

Fantastique hommage tout aussi onirique que ludique à l’un des plus grands auteurs russes des derniers siècles, Donka – une lettre à Tchekhov se veut un trésor de sensibilité, de poésie, de magie et d’humour.

source de la citation, 33mag

03-12-2010

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