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Du 15 au 19 mai 2012, 20h
AlexandraAlexandra
Conception et mise en scène Pauline Vaillancourt
Musique de Zack Settel
Livret de Yan Muckle
Avec Narratrice, Pauline Vaillancourt, soprano ;
Alexandra, Jessica Wise, soprano
Le jeune lama Aphur Yongden, François-Olivier Jean, ténor
Moines, nomades, soldats, paysans, John Giffen, baryton-basse; Steeve Verayie, basse; Patrick Mallette, baryton-basse; Philippe Martel, baryton-basse; et François Dubé, basse
Musiciens : Ensemble In Extensio : Barah Héon-Morissette, percussions, Louise Campbell, clarinette, David Jomphe, hautbois, Angelo Munoz, trombone, Andrea Stewart, violoncelle. Sous la direction de Cristian Gort.

En 1924, la Française Alexandra David-Néel réussit l'inimaginable : braver tous les interdits et fouler la terre de Lhassa. Elle devient ainsi la première femme occidentale à découvrir la cité tibétaine. Aujourd'hui, la compagnie Chants libres livre sa nouvelle création, Alexandra, une épopée lyrique qui ressuscite cette aventurière moderne.

Pour sa 21e année d'existence, Chants Libres crée un opéra de chambre interactif, conçu et mis en scène par Pauline Vaillancourt. L'espace est constitué d'images captées au Tibet en 2010 par Yan Muckle et Pauline Vaillancourt, transformées par le regard de l'artiste visuel Jean Décarie.


Direction musicale : Christian Gort
Scénographie : Jocelyne Alloucherie
Vidéographie : Jean Décarie. Catherine Parent, Christelle Bellini
Maquillages : Jacques-Lee Pelletier
Chorégraphie : Lina Cruz
Crédit photo : Pauline Vaillancourt

Production et présentation : Chants Libres, en partenariat avec Hexagram, Le Vivier et VYV. Alexandra a bénéficié d'une résidence de création à l'Usine C


Usine C
1345, avenue Lalonde
Billetterie: (514) 521-4493

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 Critique
Critique

par Pascale St-Onge

Alexandra
Crédit photo : Mathieu Dupuis

Basée sur un fait réel, l'histoire d'Alexandra David-Néel, orientaliste et cantatrice, devient Alexandra, un opéra créé par Chants Libres, en partenariat avec Hexagram, Le Vivier et VYV, mis en musique par Zack Settel et dont le livret est signé par Yan Muckle. Pauline Vaillancourt met en scène le récit incroyable de cette femme qui désire entrer dans la capitale tibétaine, Lhassa, dans les années 20, réussite importante pour la femme de l'époque.

C'est dans un décor aux formes primaires et aux dispositions variables que prend place le récit. L'imposante structure arrière et le petit mur blanc à l'avant de la scène deviennent rapidement des supports pour des projections qui font littéralement rêver, malgré leur discrétion et leur abstraction. Plus l'opéra avance, plus il devient agréable pour le public de l'admirer. Les éclairages ajoutent grandement au charme de ce décor presque sans faille. Quelques détails techniques agacent, tel ce tapis roulant trop court pour aller jusqu'en coulisse, mais ne gâchent pas le véritable envoûtement visuel ressenti.

La musique, teintée d'accents orientaux, joue également beaucoup sur la dissonance et déstabilise, sans toutefois déranger le spectateur. Le choeur masculin de gardes tibétains fait frissonner dès les premières notes, tandis que l'interprète principale nous offre une performance vocale sans faute. Pour le reste, la distribution s'en sort plutôt bien, sans anicroche ou coup de coeur toutefois. Ceci n'est pas dû à une performance vocale moyenne, au contraire, mais plutôt au jeu qui semble beaucoup trop faible pour le calibre de cette production. Le dialogue manque de profondeur, les chanteurs surjouent et les personnages manquent de complexité. Outre la détermination significative d'Alexandra, il est difficile de saisir le personnage. Il en est d'autant plus ardu de comprendre les autres personnages, dont nous ne savons presque rien. Cependant, Pauline Vaillancourt défend très bien le rôle d'Alexandra à 90 ans et se démarque fortement du reste de la distribution par son jeu convaincant. D'ailleurs, sans la lecture du programme au préalable, il est difficile, voire presque impossible de bien mettre en contexte l'histoire d'Alexandra au-delà du périple lui-même. Nous tardons à connaître les motivations de cette femme érudite à faire ce voyage face à toutes les difficultés qu'il comporte. Malgré toute la grandeur de ce récit, le livret laisse malheureusement place à bien peu d'humanité et nous empêche de comprendre toute cette  détermination, sentiment chez Alexandra qui se devrait d'être animé par des désirs, mais dont on a peu de représentation dans le spectacle.

Visuellement, malgré une simplicité désarmante dans la scénographie, nous ressortons éblouis. L'exploration musicale est intéressante et maîtrisée, mais ce n'est malheureusement pas suffisant pour camoufler le faible jeu de la majorité de la distribution et les lacunes de la structure dramatique de ce récit intrigant et fascinant.

18-05-2012