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Du 19 au 21 avril 2012
AdieuHolistic Strata
Japon - Première nord-américaine - Festival Temps d'images
Chorégraphie et performance Hiroaki Umeda

Une fois à l'intérieur de Holistic Strata, il sera bien difficile de savoir précisément ce qui agite autant nos pupilles. Une nuit pixellisée ? Un cosmos enflammé ? Une illusion mentale ? Impossible de trancher tant les sensations visuelles de cette création sont infinies et ouvrent sur des paysages rarement observés. Avec Holistic Strata, c'est une stupéfiante expérience sensorielle qui vous attend. La danse traverse la matière électronique et numérique (ou est-ce le contraire ?) pour muter en une forme insaisissable. En traitant de la reconnaissance visuelle, Hiroaki Umeda met à jour les mécanismes d'hallucinations et de fausses perceptions, et leur point de rencontre avec la réalité.

À la fois compositeur, vidéaste, chorégraphe, interprète, Hiroaki Umeda s'est imposé grâce à un imaginaire très personnel qui manie avec virtuosité les contraires. Minimalisme et radicalité, déchaînement et violence trouvent leur place dans un graphisme visuel épuré.


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Programmation visuelle : Yamaguchi Center for Arts and Media (YCAM), S20
Son : S20
Production : YCAM, S20.
Production déléguée : Quaternaire.
Crédit photo : YCAM

S20 est soutenu par EU Japan Fest et The Japan Foundation.

Présentation : Usine C


Usine C
1345, avenue Lalonde
Billetterie: (514) 521-4493

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 Critique
Critique

par l’équipe de MonTheatre.qc.ca

Programme double Haptic / Holistic Strata

Mécanismes d’hallucination et perceptions troubles sont au centre de l’œuvre d’Hiraoki Umeda. Présenté en ouverture du 7e Festival Temps d’Images, Umeda aura servi une prestation virtuose alliant avec justesse le son, le mouvement et l’image, tous trois confrontés dans cette ode aux mutations technologiques. Chorégraphe et interprète de ses créations, il en est aussi le compositeur et le vidéaste, ce qui fait de lui un artiste autonome et concis, triomphant dans ses œuvres multidisciplinaires.

Inspirante en ce qu’elle apporte comme matière et ce qu’elle impulse comme sensations, du début à la fin des deux propositions, c’est suspendu dans le temps que semble s’être déroulé le spectacle, respirant au gré des changements sur la scène, un espace composé uniquement de deux gigantesques écrans.

Chaque élément revêt la même importance et créé un dialogue tantôt vif, tantôt discret. Le danseur Umeda bouge en créant des arrêts détaillés, ce qui a pour effet de couper le mouvement en séquences distinctes. C’est dans la maîtrise de ces arrêts, de leur longueur et de leur amplitude qu’il joue avec la lumière et le son.

Les textures sont parfois sobres, d’autres fois saturées, puis distinctes du corps et le confondant ensuite avec le décor. Il se prête en voyageur dans un paysage inclassable et pourtant empreint de modernité. Un ailleurs qui vit au rythme de nos vies effrénées, nos instants de panique, nos pertes et nos absences.

Le visage de l’interprète est à peine perceptible, misant tout sur ce qu’évoque la forme engagée par les impulsions de sa silhouette. Ses mouvements sont un hybride de différents genres passant par la danse classique, le hip-hop et le butô, selon lesquels il définit ses recherches, notant au passage ses influences high-tech et plasticiennes. Le mélange est réussi, puisque la façon dont bouge Umeda est unique. Pas de grandes arabesques, ni de sauts vertigineux, ni même de tourbillons enlevés, c’est dans l’épuration de la forme qu’il nous fait vibrer.

Foudroyant de grâce et de puissance, Umeda est l’artiste qui sème les formes nouvelles de la représentation dans les coins les plus fertiles.

22-04-2012