Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
6-7 février 2015, 19h
ImpatienceImpatience
Mise en scène Anne-Marie Ouellet
Acteurs-performeurs Jessica Caceres Beaudet, Tayian Dogan, Sara Simard, Philippe Racine, Sandrine Servant

Impatience dresse un portrait poétique, documentaire et sonore de trois adolescents non acteurs touchants et authentiques, Jessica, Sandrine et Tayian, et de deux adultes, Sylvie et Philippe. Sur le plateau, ils s’insultent, avouent leur admiration, dansent et chantent maladroitement. Ils racontent des bribes de leur existence et interrogent ce que voudrait dire « rater sa vie ». tout n’est pas vrai, la limite entre la fiction et le réel est floue. Les adultes replongent dans leur adolescence tandis que les ados se projettent dans l’avenir. Un dispositif d’écouteurs sans fil met à nu les acteurs-performeurs. Le thème de l’adolescence devient le support d’une quête de forme théâtrale instable dans un univers sonore ultrasensible.

L’eau du bain s’intéresse au franchissement des frontières, celles qui séparent les médiums artistiques, celles qui éloignent le public de l’oeuvre et celles qui isolent les individus. Avec sa compagnie créée en 2008, Anne-Marie Ouellet utilise un langage artistique métissé qui combine théâtre, performance et installation sonore.


Conception sonore Thomas Sinou
Conception lumières Nancy Bussières
Scénographie Romain Fabre
Assistance à la mise en scène Vanessa Seiler
Assistance à la conception lumières Cédric Delorme Bouchard
Direction de production Jérémie Boucher
Photo Jean-Philippe Tremblay

Régulier 26$ / Ainés 23$ / Réduit 20$

Production L’Eau du bain
Présentation Usine C
Créé en résidence à l’Usine C et au Théâtre Le Clou


Usine C
1345, avenue Lalonde
Billetterie: (514) 521-4493

Facebook Twitter
 
______________________________________
 Critique
Critique

par Pascale St-onge

(NDLR – Pascale a pu assister à la représentation de Impatience et à l’installation/performance Dreamland alors qu’ils étaient présentés le même jour. Voici ses critiques.)

IMPATIENCE

Depuis un an et demi, Anne-Marie Ouellet travaille avec trois adolescents et deux adultes pour créer le sympathique spectacle Impatience. Traitant de l’adolescence et de ses aspects multiples, la démarche de la metteure en scène est rafraîchissante et authentique.

Il y a un réel plaisir à observer ces jeunes non-acteurs interagir entre eux et s’adresser à nous avec autant de franchise et de vulnérabilité. Rapidement, nous sommes attendris. Ils nous confient, en gardant floue la limite entre réel et mensonge, ce qu’ils aiment, leurs craintes, mais surtout ce qu’ils attendent de l’avenir et de la vie adulte qui est à leur porte. La conception sonore indispensable de Thomas Sinou ajoute à l’ensemble un caractère festif et nous donne à la fois l’impression d’être intimes avec les performeurs pour l’espace d’un moment. Tout au long du spectacle, le public est très réactif, preuve du talent d’Anne-Marie Ouellet à créer un véritable lien entre la scène et les spectateurs.

On rit de bon cœur sur le coup, le plaisir est bien réel, mais après la représentation, il demeure ce sentiment que peu de choses, au fond, ont été dites sur l’adolescence. Drôle à dire pourtant, surtout lorsqu’on s’attarde à la démarche artistique de Ouellet dans toute sa complexité, incluant son aspect à la fois très sensible et documentaire. Il manquait bien peu pour faire de ce spectacle une réussite sur tous les plans, mais il est souhaitable que le chaînon manquant soit réintégré dans la prochaine production de la compagnie, portant cette fois sur les personnes âgées en CHSLD, et ce, dans une démarche similaire. À suivre.

 

DREAMLAND

Entre installation et performance, Dreamland s’inspire d’anciens parcs d’attractions américains du siècle dernier. Une grande table à buffet est occupée par des tonnes d’objets de tous genres et de petits systèmes mécanisés qui permettent à l’ensemble de prendre vie.

À l’aide d’une poignée de performeurs-acteurs, l’installation s’anime. C’est avec beaucoup de mystère et un appel à l’émerveillement que l’équipe invite le public à déambuler autour de ce grand banquet pour les yeux. Visuellement, l’expérience serait grandiose s’il n’y avait pas ce problème de rapport au public ; la grande tablée étant surélevée, le public n’a pas accès à tout ce qui s’y déroule et ne peut profiter pleinement de l’épopée miniature qu’on lui propose. Entre musique, vidéo, mécanisation et jeu théâtral, Dreamland est un spectacle généreux, mais qui se limite lui-même par sa dramaturgie plutôt pauvre. L’imaginaire entourant le lieu mythique est déployé devant nous, mais raconte trop peu pour réellement emporter son public. On est fasciné par le talent des bricoleurs qui ont contribué à la conception de la géante maquette animée, mais lorsqu’elle prend vie, il manque ce petit je-ne-sais-quoi qui nous permettrait de rêver autant que le projet l’aurait désiré.

10-02-2015