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9 et 10 mai 2016, 19h
MustMust Go On
Multidisciplinaire (France-Québec)
Texte et mise en scène Nathalie Fillion avec les 14 élèves/comédiens de l’Académie de l’Union – École Supérieure Professionnelle de Théâtre du Limousin et deux élèves/comédiennes de l’École de théâtre du Cégep de Saint- Hyacinthe.

Must go on est une pièce à danser. La première version de ce texte, écrite en 2005, est née de ma rencontre avec un groupe d’adolescents et un chorégraphe. L’adolescence, âge de métamorphose et de découverte de soi. Au cœur du travail d’écriture, le corps et sa présence incontournable, ce corps qui nous porte au monde, avec lequel on peut tout jouer, tout dire, jamais tricher. Le mouvement étant déjà en soi une écriture, il fallait peu de mots, de l’espace pour le mouvement, des signes du corps dans les mots. À l’écoute de ces jeunes esprits, de ces jeunes corps sur le plateau, je sentais poindre quelque chose qui pouvait nous emmener au-delà de l’adolescence, quelque chose que cet âge avait à dire, éternellement, à chacun d’entre nous. Je guettais le lieu. Le mythe de Narcisse a surgi, il court en filigrane au long du texte, et avec lui, la question de l’altérité.

Est-elle jamais résolue ? Dans le mythe de Narcisse, la jeunesse importe autant que la beauté. — Narcisse est un jeune homme, qui ne se connaît pas. Moi est une énigme. Est-elle jamais résolue ? L’image de soi, le regard de l’autre sur soi, de moi sur l’autre, l’altérité, qui nous construit, nous dessine, nous définit parfois — l’altérité, source de joie et d’inquiétude.

En 2005, j’avais placée l’action dans une discothèque onirique, faite de figures imaginaires surgies de nos livres d’enfance, des réminiscences du passé et d’un présent extrapolé, un samedi soir, quand les corps s’exhibent et que la fête bat son plein. Surgissait une femme armée qui interrompait brutalement la danse, faisant exploser et basculer ce monde dans le noir. Apparaissait alors une réalité mouvante, faite de lambeaux de mythes, de cauchemar et de rêves, celle de jeunes gens à l’âge de tous les possibles, qui se cherchent sur un plateau de théâtre, aujourd’hui. Nous étions en 2005, quatre ans après le 11 septembre. Les jeunes gens avec qui je travaillais avaient vu les tours jumelles du World Trade Center s’effondrer, en boucle.

Dix années ont passées.
Aujourd’hui a changé de jour, pas de sens.
Les jeunes acteurs qui joueront cette nouvelle version ont l’âge qu’auraient aujourd’hui ceux qui m’ont inspirée il y a dix ans. Ils vont jouer Must go on, sortir de l’école où ils ont travaillé leur art, et entrer dans « la vraie vie ». C’est ce passage qu’il me faut écrire.

Je quitte Paris le 16 novembre 2015, date calée depuis longtemps, et me pose à la Chartreuse pour une réécriture. Trois jours après le 13 novembre, je relis Must go on, fébrile, intranquille. Une forme de réalité encore impossible à appréhender vient rejoindre cette fiction. — Comment faire pour ne rien trahir ? Ni la fiction, ni la réalité ? Comment être fidèle au deux, dans la noirceur du jour et la quête de lumière ?

Je me méfie de l’actualité, de sa séduction morbide et spectaculaire, de son évidence trompeuse. Dans le choc de l’événement, je change quelques mots, quelques phrases, pas plus. J’attends. J’attends le temps de l’écriture.

Février 2016. trois mois ont passé depuis le 13 novembre. Si l’événement résonne encore, il ne m’assourdit plus. Je replonge dans la nature du projet, j’accepte la coïncidence de la fable avec l’événement. Je ne m’y soumets pas. Je me remets au travail. Le titre me guidera.
Must go on.
La nouvelle version est fidèle à la première, dans sa nature, dans sa structure, dans sa quête de légèreté, d’humour et de fantaisie, du minimalisme à l’excès. Par petites touches, je l’ai remise à jour. Pas plus. Tout était déjà là : la quête d’absolu, les gouffres, les inquiétudes, la joie, la quête de soi à travers l’autre, le désir de vivre, de rencontrer l’autre, de continuer à rêver, à aimer, à danser, malgré tout. Car qui choisit ses métamorphoses ? Tous ces âges du corps qu’il nous faut traverser, dans les métamorphoses du monde. Passages obligés. Fiction ou réalité. Must go on. »
– Nathalie Fillion (La Chartreuse, février 2016.)

Ce spectacle est le fruit d’une collaboration entre l’Académie de l’Union, le Théâtre de l’Union (Limoges) et le Québec, à savoir Les Escales Improbables de Montréal, l’Usine C et l’École de Théâtre du Cégep Saint-Hyacinthe.

Les premières représentations du spectacle ont lieu à l’Usine C puis à la salle Léon-Ringuet du Cégep de Saint-Hyacinthe. Must go on sera joué ensuite en France, à Limoges et Paris en juin 2016.

Nathalie Fillion est artiste coopératrice au Théâtre de l’Union de 2015 à 2018.


Chorégraphie Jean-Marc Hoolbecq
Scénographie, costumes Charlotte Villermet, assistée de Daphné Naud, élève au Cégep de Saint-Hyacinthe, Québec.
Création musicale collective.
Assistant à la mise en scène Tristan Gros, étudiant à l’ENSA Limoges (Ecole Nationale Supérieure d’Art) et Elisa Habibi, apprentie du studio d’Asnières – ESCA (Ecole Supérieure de Comédiens par Alternance).
Lumière Claire Debar
Son Nourel Boucherk, assistés d’Alexandra Dubé-Girard, élève au Cégep de Saint-Hyacinthe, Québec
Avec les élèves-comédiens de la Séquence 8 de L’Académie de l’Union : Hélène Bertrand, Lara Boric, Jeanne Frémy, Robin Gros, Ali Lounis-Wallace, Florentin Martinez, Raphaël Mena, Erwann Mozet, Pélagie Papillon, Charles Pommel, Lorine Wolff.
Avec Catherine Beauchemin et Marilou Martineau (élèves-comédiennes au Cégep de Saint-Hyacinthe, Québec) et Elisa Habibi (apprentie du studio d’Asnières – ESCA (Ecole Supérieure de Comédiens par Alternance)
Distribution : le Didji (Charles Pommel), l’Ecolier (Erwann Mozet), la Jeune fille (Jeanne Fremy), La femme tatouée (Pélagie Papillon), Le P’tit prince (Florentin Martinez), La grande actrice (Hélène Bertrand), Les jumelles du nouveau monde (Catherine Beauchemin et Marilou Martineau), Narcisse, le garçon qui s’aime trop (Robin Gros), La femme armée (Lorine Wolff), Le petit soldat (Ali Lounis-Wallace), La femme muette (Marie Jarnoux), Ophélie (Elisa Habibi), Arthur Rimbaud (Antoine Guyomarc’h), La femme qui boîte (Lara Boric), Icare (Raphaël Mena)
Création du visuel Pauline Pinto, à partir d’une photo de Thierry Laporte.

MUST GO ON (éditions Lansman en 2006) sera réédité dans la nouvelle version en 2016.

Les dates du spectacle :
> 1 au 5 septembre 2015 ; 26 au 31 octobre 2015 ; 21 mars au 2 avril 2016 ; 11 au 29 avril 2016 : répétitions à l’Académie de Limoges (France).
> 2 au 8 mai 2016 : répétitions à l’Usine C (Montréal, Québec).
> 9 & 10 mai à 19h : représentations à l’Usine C – collaboration Usine C et Les Escales Improbables – Montréal (Québec).
> 14 mai à 20h : représentation au Cégep de Saint- Hyacinthe (Québec).
> 14 et 15  juin 2016 : Mardi 14, mercredi 15, à 20h30 au CDN Théâtre de l’Union – Limoges (France)- (Festival l’Union des écoles).
> 23 au 26 juin 2016 : représentations au Festival des écoles du Théâtre public (La cartoucherie / Vincennes. L’Atelier de Paris, Carolyn Carlson)

Production L’Académie de l’Union – École Supérieure Professionnelle de Théâtre du Limousin

En partenariat et coproduction avec  le Théâtre de l’Union – Centre Dramatique National du Limousin, Les Escales Improbables de Montréal (Québec), l’Usine C de Montréal (Québec), l’École de Théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe et la Commission Permanente de Coopération Franco-Québécoise.


Usine C
1345, avenue Lalonde
Billetterie: 514-521-4493

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