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Du 22 au 26 septembre 2015, 20h
Une raclette
Mise en scène  Jean-Christophe Meurisse
Avec Caroline Binder, Céline Fuhrer, Robert Hatisi, Manu Laskar, Thomas Scimeca, Anne-Elodie Sorlin, Maxence Tual, Jean-Luc Vincent, Antoine Blesson et / ou Léa Couqueberg

Huit acteurs réunis autour d’une table mangent et débattent de sujets plus qu’ordinaires. Mais le vernis ne tient pas longtemps et la soirée raclette tourne au vinaigre délirant. Les conversations virent dans l’absurde, une carotte violeuse et un champignon géant font irruption au milieu de scènes délurées et de projecteurs qui tombent du ciel. Un spectacle dont le seul mot d’ordre pour tous est : l’intranquillité.

Ne reculant devant rien, les Chiens de Navarre livrent des créations délirantes et tonitruantes qui explorent les zones frontalières de la représentation théâtrale.


Régie lumière Stéphane Lebaleur
Régie de plateau et régie générale Julie Leprou
Régie son Isabelle Fuchs
Administration Emilie Leloup assistée d’Allan Périé  
Chargée de production Léa Couqueberg
Diffusion et développement Antoine Blesson

Régulier 35$ / aîné 32$ / étudiant 30$

Une production Les Chiens de Navarre (France)


Usine C
1345, avenue Lalonde
Billetterie: 514-521-4493

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Critique

Crédit photo : Balthazar Maisch

La compagnie française Chiens de Navarre est de retour à l’Usine C pour présenter sa pièce Une raclette. Le titre s’explique de lui-même : les huit acteurs mangeront une raclette sur scène. Mais cette pièce ne se résume heureusement pas à cela. La compagnie a concocté un mélange de scènes sans rapport les unes avec les autres et il faut les prendre comme elles viennent. Elles forment une collection incongrue parfois drôle, souvent intrigante, nous laissant avec une impression de n’importe quoi.

À l’entrée des spectateurs, cinq comédiens sont déjà assis à table. Ils discutent. Le décor est composé d’une table et de quelques chaises. Frigo, micro-ondes et table pleine de victuailles côté jardin, puis une patère et quelques sceaux de plastique rouge emplis d’eau côté cour.

La pièce commence, les comédiens s’adressent au public, on fait l’appel des noms, quelques blagues, le public rigole, bon enfant. Question d’expliquer un peu le concept, un des acteurs fait une petite montée lyrique au sujet du théâtre, il parle de Bertolt Brecht et du Verfremdungseffekt (ou effet de distanciation). Dure de savoir si le public rit de l’imitation de l’accent allemand et de l’exagération comique ou encore de l’ironie de parler de distanciation alors que les comédiens interpellent directement le public. Cette invitation à participer pousse donc le public à réagir à quelques moments et à s’adresser à l’acteur sans qu'on le lui ait demandé.

S’il s’était agi d’une improvisation, les comédiens auraient sans doute eu quelques punitions pour cabotinage ou décrochage. À plusieurs reprises, on utilise des procédés comiques vus et revus. On se moque beaucoup de la surdité en utilisant un personnage malentendant qui fait une scène entière en marmonnant et en utilisant un langage des signes inventé ; plus tard, une autre scène complète où l’on voit un acteur crier et répéter chaque phrase, car sa mère au téléphone est dure d’oreille.

Trop souvent, ces procédés humoristiques s’étirent à un point tel qu’ils ont le temps de devenir drôles et d’arrêter de l’être. Les malaises sont souvent plus comiques que les gags eux-mêmes.

Lors de la première, le public a tout de même ri à plusieurs reprises et a applaudi après au moins trois scènes durant la pièce. Il faut s’attendre à de l’humour quelque peu grossier et facile, comme des blagues de crachat, de sodomie en prison et d’entartage, des blagues racistes, une profusion de clichée et de la nudité.

On a aussi droit à plusieurs discussions de tour de table, au sujet des animaux domestiques ou de la randonnée pédestre, ce qui rappelle la pièce de Louis Saïa Les Voisins, ou l’on se moquait, comme on le fait ici, des petites discussions banales de tous les jours.

La pièce a tout le même le mérite de surprendre à quelques reprises par sa façon d’être totalement aléatoire. Sans trop voler la surprise, ces éléments semblent être là uniquement pour le procédé comique et n’apportent que peu de choses à l’œuvre.

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