Dans So Blue, les états dansants se succèdent avec une énergie viscérale, exaltés par la par- tition aux accents ottomans de Mercan Dede. Sans trève, Louise Lecavalier et son partenaire Frédéric Tavernini se propulsent à travers la scène. Les mouvements en perpétuelle métamorphose de ces deux danseurs de l’extrême s’abreuvent à leur feu intérieur.
De 1981 à 1999, Louise Lecavalier, associée à Édouard Lock, incarne avec passion une danse de l’extrême. En 2006, elle fonde sa compagnie et poursuit sa recherche sur la puissance et la vulnérabilité du corps. Danseuse et chorégraphe acclamée mondialement, elle est lauréate de nombreux prix prestigieux.
Conception et chorégraphie Louise Lecavalier
Création et interprétation Louise Lecavalier, Frédéric Tavernini
Crédits supplémentaires et autres informations
Assistante à la chorégraphie et répétitrice France Bruyère
Conception lumières Alain Lortie
Musique Mercan Dede
Musique additionnelle Normand-Pierre Bilodeau, Daft Punk, Meiko Kaji
Remixage Normand-Pierre Bilodeau
Conception costumes Yso
Photo André Cornellier
Bord de scène le vendredi 12 octobre
Louise Lecavalier rencontre Anne Élaine Cliche
Projection du film Louise Lecavalier : sur son cheval de feu en collaboration avec le Festival du Nouveau Cinéma. Informations à suivre sur usine-c.com
Durée 60 minutes
Tarifs
régulier 40$ / aîné 36$ / réduit 34$
Frais :
En ligne 3,75$ par billet
Au téléphone 2,75$ par billet
Pas de frais directement à la billetterie
Production Fou Glorieux Coproduction tanzhaus nrw (Düsseldorf), Théâtre de la Ville (Paris), Hellerau – European Centre for the Arts Dresden, Centre national des Arts (Ottawa), Festival TransAmériques. Résidence de création Szene Salzburg
Présentation Usine C
critique publiée en 2014 - autre critique disponible (FTA 2013)
So blue, parce que le bleu est la couleur de l’âme, la couleur de ces états insupportables et magnifiques qui nous gardent vivants. La chorégraphie de Louise Lecavalier est faite à la fois de ses états divins et de l’élan des gestes simples, presque banals, de notre existence. Dans le programme du spectacle, elle nous parle de l’insoutenable légèreté de l’être… Insoutenable, la cadence de So blue l’est, l’énergie de Lecavalier irradiante et sa chorégraphie, porteuse d’une pulsion de vie essentielle.
Louise Lecavalier est reconnue pour sa rapidité légendaire et ses prouesses techniques qui ont marqué le monde de la danse contemporaine. Ici encore, elle donne vie au mouvement, lui accorde toute la place. La force brute qui se dégage de l'interprète est révélée par le contrôle et la discipline. Ou serait-ce plutôt l’inverse?
La danseuse, qui a été la muse d’Edouard Lock durant plus de vingt pour la troupe La La La Human Steps, ouvre la pièce avec une performance solo absolument enlevante. Dès le premier instant, elle s’abandonne de manière saisissante à la vitesse folle de la trame électronique aux élans de transe orientale de Marcan Dede, un musicien DJ et producteur montréalais d’origine turque. La musique de Dede est excellente et absolument envoûtante (mais où mix-t-il donc?). Si cette transe musicale vertigineuse ne s’apaise qu’à quelques moments, elle ne dépasse pas un seul instant l’interprète qui maitrise jusqu’à la plus petite vibration de ce beat irrésistible.
À la fois aérienne et d’une puissance incroyable, Louise Lecavalier amorce un parcours fou à travers l’espace nu, simplement marqué de quelques lignes définies par les éclairages d’Alain Lortie. Entre le tremblement et l’ondulation, elle développe un vocabulaire qui fait autant appel au yoga qu’au hip-hop. À l’avant-scène, à jardin, on a placé un ventilateur, un deuxième t-shirt, une paire de bas : c’est son repère dirait-on, un lieu de recueillement intérieur avant de s’élancer dans la transe.
Le danseur Frederic Tavernini, qui se joint à Lecavalier en deuxième partie, constitue un parfait contrepoint à l’énergie inclassable de Louise Lecavalier. On retrouve la même solidité, la même intensité chez l’un et chez l’autre, mais où Lecavalier bondit, Tavernini s’ancre plutôt. De cet interprète, issu du classique et passé à la création contemporaine notamment auprès de Dave St-Pierre, se dégage une certaine nonchalance, un détachement hautement charismatique. Dans les meilleurs moments du spectacle, les deux danseurs se retrouvent sur un terrain commun, sublimement au sommet de leur art.
À n’en pas douter, c’est à un grand moment de danse que nous convie Louise Lecavalier avec cette toute première chorégraphie. Il n’y a plus qu’à attendre qu’elle récidive.
Dates antérieures (entre autres)
6-7 juin 2013, FTA
27-28-29 mars 2014, 20h - Usine C