Le signal du promeneurPremière nord-américaine
Le signal du promeneur met en scène les destins de cinq individus ayant radicalement rompu, chacun à sa façon, avec une société sans horizon. Lumineuse et déjantée, la pièce assemble fragments d’existence, citations, détours comiques et interludes musicaux pour dessiner les chemins sinueux de la liberté. Entre un piano déglingué et un arbuste en pot, la bande de solitaires égarés sonde, avec humour et intelligence, les profondeurs existentielles. Découvrir ce jeune collectif belge, c’est l’adopter.
Raoul Collectif est fondé en 2008 par Romain David, Jérôme de Falloise, David Murgia, Benoît Piret et Jean-Baptiste Szézot. De la friction de leurs cinq tempéraments se dégage une alter- nance de force chorale et d’éruption intempestive des singularités. Depuis le succès de la pièce Le signal du promeneur, la compagnie est invitée sur toutes les scènes européennes.
Conception et interprétation Raoul Collectif (Romain David, Jérôme de Falloise, David Murgia, Benoit Piret et Jean-Baptiste Szezot)
Crédits supplémentaires et autres informations
Assistanat à la mise en scene Édith Bertholet
Regard extérieur Sarah Testa
Direction technique Philippe Orivel
Costumes Natacha Belova
Création et régie son Julien Courroye
Création lumières Philippe Orivel / Emmanuel Savini
Régie lumières Philippe Orivel / Isabelle Derr
Chargée de production et de diffusion Catherine Hance
Photo Cici Olsson
Bord de scène le jeudi 25 avril
Raoul Collectif rencontre Maxime Ouellet
Durée 1h40
Tarifs
régulier 38$ / aîné 34$ / réduit 32$
Frais :
En ligne 3,75$ par billet
Au téléphone 2,75$ par billet
Pas de frais directement à la billetterie
Production Raoul Collectif Coproduction Théâtre National de Bruxelles Avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Service du Théatre, CAPT Avec le soutien du Groupov et de La Maison de la Culture de Tournai Remerciements Le Corridor, L’Esact, Le Festival de Liège, Théâtre & Publics, Zoo Théâtre
Présentation Usine C, avec le soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec et de Wallonie-Bruxelles International (WBI)
Tous diplômés du Conservatoire de Liège en Belgique, les cinq comédiens qui composent Raoul Collectif ont désormais pris d’assaut la scène de l’Usine C pour une série de représentations hautes en couleur. Présentée pour la première fois en Amérique du Nord, leur plus vieille création Le signal du promeneur conjugue musique et chorale à des effets de lumières brillamment pensés et des prouesses physiques plutôt inusitées pour un théâtre assez unique en son genre.
Crédit photo : Cici Olsson
Spectacle d’une étonnante inventivité, cette pièce s’inspire d’individus ayant réellement existé qui, après avoir vécu un certain nombre d’années dans les convenances de la société actuelle, ont choisi de rompre définitivement avec cette manière de vivre. Si, à priori, le seul point unissant les cinq hommes est cette quête de liberté qui a motivé leur exclusion du monde, ils s’efforceront ensemble de déterminer la meilleure chose à faire : fuir ou résister. Prenant le public à témoin, ces cinq personnages marginaux se racontent à travers des récits anecdotiques dont l’authentique banalité fait bien rire. Petit à petit, la folie prendra le dessus sur la raison qui, à force d’être remise en question, finira par fuir laissant place à une profonde dépravation.
Enchaînant un texte bien rythmé, ponctué par des silences habités, le collectif parvient à susciter l’intérêt général sans pour autant amoindrir la portée sociale et engagée du discours formulé.
La complicité des interprètes est à envier. L’intensité comique de chacun tend vers une totale absurdité complètement assumée. Dans un espace où tout est dépareillé et qui menace continuellement de s’écrouler, l’éclairage de Philippe Orivel et Emmanuel Savini devient rapidement l’unique manière de s’orienter, ce qui ajoute une tension intéressante. Avec l’aide de Julien Courroye, responsable de l’ambiance sonore, la distribution suggère une image forte d’hommes perdus en forêt qui retournent progressivement à l’état sauvage, faisant ce qu’ils veulent, libérés de tous cadres. Bien que la performance de chaque comédien s’équivaut et que tous méritent de sincères applaudissements, Jérôme de Falloise et Jean-Baptiste Szezot semblent particulièrement amuser l’auditoire. Il faut dire que les costumes de Natacha Belova offrent un beau prétexte pour s’adonner à la bouffonnerie par leurs teintes diverses et leur simplicité infantile. À cela s’intègrent quelques harmonies vocales et instrumentales réussies qui permettent au groupe de prouver leur grande polyvalence aux spectateurs. Enchaînant un texte bien rythmé, ponctué par des silences habités, le collectif parvient à susciter l’intérêt général sans pour autant amoindrir la portée sociale et engagée du discours formulé.
Devant toute cette énergie et ce plaisir communicatif de jouer, il semble impossible de ne pas tomber sous le charme de ces cinq comédiens étrangers. Troupe charismatique, Raoul Collectif gagne vite le cœur d’un public ouvert d’esprit qui aime être surpris.
