Création autour de représentations intuitives et poétiques de phénomènes physiques, Cosmic Love est la première pièce de groupe de la chorégraphe Clara Furey. Dans un espace scénique épuré dans lequel toute forme de communication devient possible, elle travaille le geste ritualisé et la transformation constante de l’énergie et de la matière. Avec sept performeurs, Clara Furey crée une chorégraphie de l’abstraction qui révèle une radiance particulière des corps.
Considérant l’art comme un moyen de relier les entités entre elles autour d’une spiritualité sans dogmes, la chorégraphe montréalaise Clara Furey cherche, à travers ses pièces à la frontière entre le geste chorégraphique et l’art performatif, à créer des liens entre les médiums, les êtres et les sens.
Crédits supplémentaires et autres informations
Compositeur et musicien Tomas Furey
Conception lumières Alexandre Pilon-Guay
Direction technique Samuel Thériault
Dramaturgie Christopher Willes
Dramaturgie et conseil artistique Angelique Willkie
Conseil artistique Sophie Corriveau, Francis Ducharme
Durée 1h10
Tarifs régulier 35$ / aîné.e.s 32$ / réduit 30$
Production déléguée Par B.L.eux
Partenaires et soutien à la création Par B.L.eux, CCOV, Garage Nardini (Bassano del Grappa), Usine C, Espace Marie Chouinard, Danse à la Carte, MAI (Montréal, arts interculturels), Arsenal art contemporain, Danse Danse, Circuit-Est centre chorégraphique
Coproduction Danse Danse
Diffusion Par B.L.eux
Après avoir montré l’étendue de son talent d’interprète au cours des dernières années, Clara Furey enrichit maintenant son travail de chorégraphe amorcé avec quelques créations collaboratives. Avec Cosmic Love, elle explore la relation entre la danse, la poésie et l’astrophysique dans une œuvre pour sept danseurs. Cette création mondiale expérimentale, interdisciplinaire et spirituelle représente bien le parcours et les réflexions de l’artiste, qui collabore à des projets très diversifiés. Elle performe d’ailleurs au Musée d’art contemporain de Montréal en ce moment dans le cadre de l’exposition Leonard Cohen – Une brèche en toute chose.
Dès l’entrée du public dans la salle, les danseurs se tiennent debout sur la scène, affublés d’espadrilles et de costumes d’aérobie aux couleurs criardes. Ils sont déjà en train de réciter un mantra tiré de la poésie de Rumi – « I need a mouth / as wide as the sky » –, qui sera répété plus d’une centaine de fois presque à l’identique, jusqu’à devenir insupportable. Cette introduction est à l’image du spectacle : minimal, éprouvant et cathartique. Mais c’est justement ce qui fait la force de la pièce de Clara Furey, puisqu’au terme de l’expérience qu’elle propose au spectateur, ce dernier en sort transformé par l’état méditatif dans lequel il a été plongé et par l’endurance dont il a dû faire preuve. En effet, il faut être un peu masochiste pour aller voir ce spectacle très près de l’esthétique de la performance.
Cosmic Love se structure principalement autour de la répétition et de la lenteur. Des mouvements minimaux sont exécutés avec une infinie précision et un contrôle extrême de manière à créer des tableaux vivants où les corps sont contraints à rester dans des positions artificielles et inconfortables. Le plateau blanc (puis arc-en-ciel) reste vide tout au long du spectacle, laissant toute la place aux mouvements et aux déplacements des danseurs. Le recours à l’improvisation pour près de la moitié de la chorégraphie oblige les interprètes à rester constamment conscients de leur environnement afin de répondre par la gestuelle aux propositions de leurs partenaires. Un contraste s’opère entre des mouvements exécutés très près du sol par les danseurs dont les corps semblent aspirés par le sol et des sauts qui les font tendre vers le ciel et flotter comme en apesanteur.
Comme dans Untied Tales, la création précédente de Clara Furey, c’est Tomas Furey qui assure la conception musicale du spectacle. La musique immersive joue un rôle majeur dans Cosmic Love, puisqu’elle participe activement à la recherche de l’état de transe intérieure que recherche la chorégraphe. Le chant mélodieux des interprètes fait rapidement place à des compositions électroacoustiques obsédantes et angoissantes orchestrées en direct sur scène. Rappelons d’ailleurs qu’avant de faire carrière comme danseuse, Clara Furey a fait son chemin comme pianiste, ce qui explique l’importance de la musique dans son processus de création.
C’est donc à un étrange rituel que Clara Furey nous convie avec Cosmic Love, puisque le spectacle ne ressemble à rien de connu. Mais comme dans tout rite initiatique, celui qui expérimente en ressort nécessairement changé.
Dates antérieures (entre autres)
Du 6 au 16 décembre 2017, Cinquième salle de la Place des Arts