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29 et 30 octobre 2019, 19h
1er novembre 20h, 2 novembre 15h
Danse + Performance

Lauréate du Lion d’argent à la Biennale de Venise en 2017, la performeuse Dana Michel nous revient avec une nouvelle oeuvre, CUTLASS SPRING. Elle y observe les sédiments socioculturels qui la façonnent et les facettes enfouies de sa composition personnelle. À travers chacune de ses pièces, Dana Michel sonde son corps. Cette fois-ci, elle plonge au coeur de son « moi » sexuel pour en déterrer les parts reniées. Guidée par une énergie brute et une gestuelle unique, elle tente de s’extraire du conditionnement social et de se faire face dans toutes ses contradictions. Empreint d’humour, CUTLASS SPRING s’érige à la fois comme une ethnographie de la sexualité et une archéologie du désir.

Sportive de formation, la chorégraphe et interprète canadienne Dana Michel s’est vue projetée sur la scène internationale. Classée par le New York Times parmi les chorégraphes féminines de 2014, sa pièce Yellow Towel a été primée au festival ImPulsTanz de Vienne. En 2017, elle reçoit le Lion d’argent en danse à La Biennale de Venise. Elle est nominée au ANTI Festival International Prize for Live Arts (Kuopio, Finlande) en 2019.

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Création et interprétation Dana Michel

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Après deux solos prisés un peu partout et en tournée en ce moment, Yellow Towel (2013) et Mercurial George (2016), la chorégraphe en vogue Dana Michel revient sur les planchers de l’Usine C avec sa nouvelle performance, Cutlass Spring.

Dans ce solo de 60 minutes présenté en première au FTA en mai 2019, Michel nous emmène dans ses interrogations sexuelles, identitaires et du quotidien. Elle décrit elle-même sa quête ainsi : « Comment pourrais-je situer mon identité sexuelle dans une multitude d’identités complémentaires et apparemment contradictoires — comme artiste, comme mère, comme fille, comme amante, comme étrangère? Je vais tracer la carte d’une éducation sexuelle — avec toutes ses incarnations, ses fabrications et ses dissociations. Je suivrai ces trajectoires vers leur noyau le plus tendre afin de découvrir ce que je retiens et ce que je rends explicite. »

Et c’est en effet ce à quoi nous assistons pendant l’heure que nous passons avec la récipiendaire de plusieurs prix, dont du festival ImPulsTanz, de la Biennale de Venise et de l’ANTI Festival international Prize for Live Art en Finlance. Ce Cutlass Spring, qui pourrait se traduire en français par « Printemps coupé au couteau », porte bien son nom. Michel taille en pièces, parfois littéralement, des situations et des sentiments quotidiens.

Ce Cutlass Spring, qui pourrait se traduire en français par « Printemps coupé au couteau », porte bien son nom. Michel taille en pièces, parfois littéralement, des situations et des sentiments quotidiens.

Dans une scénographie rectangulaire, plaçant les spectateurs dans chacun des quatre côtés de la scène, Michel se donne âme et, surtout, corps dans cet objet alliant danse et performance de « live-art », style favori de l'artiste. Malgré le sentiment de claustrophobie que peut parfois causer ce genre de scénographie, assis sur de longs bancs, le spectateur se retrouve ici dans un espace épuré, qui procure un sentiment de légèreté et de liberté, probablement à l’instar de ce que tente de transmettre Michel.

Des thèmes ressortent rapidement chez l’artiste : le rapport difficile à la sexualité et au corps, l’aliénation du quotidien et du travail, l’alternance des genres, le chaud et le froid. Michel utilise à la fois son corps, qu’elle dénude, rhabille et dénude à nouveau, et plusieurs objets pour illustrer les thèmes qui lui sont chers : sac de glaçons, déguisements caricaturaux d’homme ou de femme, téléphones, boites de conserve et chaises vides qu’elle lance sur la scène. Une ambiance sonore originale (David Drury au conseil son), mélange entre les sons que Michel elle-même produit, en chantant ou grâce à des micros qu’elle manipule ou qui sont intégrés dans les objets dispersés sur la scène, et une bande son préenregistrée, teinte Cutlass Glass et y apporte une ambiance enveloppante et créative qui accompagne bien les mouvements de cette originale chorégraphe.

« En s’orientant vers l’autocensure, s’engageant dans le potentiel d’objets du quotidien, Cutlass Spring est à la fois un manifeste et une réaction passionnée, une ethnographie de la compréhension sexuelle et une archéologie de désir » – une description assez juste de ce qu'est la nouvelle performance de Dana Michel.

02-11-2019

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