Le Cercle créatiC a le plaisir de vous présenter son premier événement multidisciplinaire; la pièce Le rien de deux kilos ainsi qu'une exposition conceptuelle nommée La forêt, qui seront conjointement présentées au World Beat Center du 26 septembre au 13 octobre 2002.

Ces deux œuvres collectives se complètent et vous transporteront au cœur d'un univers hors du commun.

Le rien de deux kilos
Des amis se retrouvent en forêt autour d'un feu de camp. Le spectateur est témoin de leurs retrouvailles, de leurs discussions, de leur vision de la vie et surtout de leurs réflexions surréalistes. Le rien de deux kilos est une pièce contemporaine qui se situe entre deux mondes : La réalité de tous les jours et celle d'un groupe d'amis qui ont tout à coup un désir immense de créer quelque chose qui n'a encore jamais été tenté…ou encore même pensé.

La Forêt
Un collectif d'artistes s'est regroupé afin de créer une ambiance propre au surréalisme de la pièce : La forêt. Cette exposition, regroupant des œuvres d'artistes émergeants de domaines aussi diversifiés que complémentaires, abordera le thème de la nature et des saisons. Utilisant des techniques qui leurs sont propres, les artistes se sont donnés comme mission d'offrir une œuvre unique qui vous permettra de vous fondre dans cette forêt afin de mieux apprécier le spectacle multidisciplinaire qui s'offrira à vos yeux.

Dates : du 26 septembre au 13 octobre 2002, 20h
Lieu : World Beat Center , 1234 rue de la Montagne, coin Ste-Catherine
Tarifs : 15$ pré-vente, 20$ à la porte
Billets en vente à l'Aparthé Café, 5029 St-Denis et au (514)530-5713

 

par David Lefebvre

(Surtout) De tout et de rien

Ne cherchez pas longtemps le 1234 rue de la Montagne. Juste au sud de Ste-Catherine, c'est un immense manoir, style 18e siècle, en rénovation, avec balcons et vitres magnifiques. La salle de spectacle se situe dans ce manoir, tout en haut à droite. On y accède par trois escaliers, pour aboutir dans un boudoir, où nous avons attendu pour le début de la pièce. Il faut dire que ce soir-là, nous sommes entrés dans la salle en retard (vers 20h30), bien après avoir entendu le pep-talk et les encouragements des comédiens. Ce moment d'attente nous a permis de prendre notre temps sur la terrasse immense et de contempler les alentours. Courageusement, le cercle créatiC avait affiché sur un petit babillard toutes les lettres de refus de subventions de la ville et des deux paliers de gouvernement. Le mur de la honte qu'ils l'appelaient...

Le titre de la pièce, j'imagine, en a intrigué plusieurs, dont moi. Mais qu'est-ce qu'un rien de deux kilos? La pièce est à l'image du titre, hétéroclyte, originale, audacieuse, mais aussi pesante, un peu longue et éparpillée. Un groupe d'amis se retrouvent en forêt autour d'un feu de camp. Nous sommes témoins de leurs retrouvailles, de leurs discussions, de leur vision de la vie et surtout de leurs réflexions surréalistes. Par la suite, pour ne rien perdre de leurs discussions, un des membres, Flashman (hilarant René Rousseau) sort un petit magnétophone. Ils vont enregistrer leur soirée... Ils veulent créer. Mais on crée à partir de quoi? Rien. C'est ainsi que tout déboule. Pendant la pièce de deux heures, tout y passe: la politique, les communications, le théâtre, les filles, la popularité, Hollywood, l'évolution... On y parle de tellement de chose que, comme on dit, trop c'est comme pas assez. La pièce, quoique souvent intéressante sur certains propos avancés ("Le rien est difficile à imaginer: essayez... C'est impossible de penser à rien" ou "Le rien est infini. Rien est antonyme de tout donc aussi important que le tout"), défile comme une montagne russe, prenant quelques détours d'humour facile et de décrochages dits volontaires. La musique est jouée directement par un des acteurs, assis près du feu (le très bon musicien Mathieu Leduc). La mise en scène est parfois éparpillée, parfois amateure, mais nous offre quelques très bon moments.

Le ton philosophique que l'on veut donner à la pièce se perd dans sa notion de surréalisme. Il semble qu'on essaie de jongler avec la fiction, la redéfinition du rien, la vision que les personnages ont de ce rien et de ce qu'ils sont dans cette définition...

Sans ennuyer réellement, la pièce reste lourde avec tous les propos exposés. Le texte est tellement condensé que le rien semble avoir fait peur aux concepteurs, qui ont rempli la pièce avec tout ce qu'ils ont voulu dire ou pu trouver. Le rien de deux kilos reste quand même à voir, du moins pour encourager ces jeunes concepteurs et comédiens à continuer et à percer.