Du 4 au 14 octobre 2007
Quatre souffles
Conception et mise en scène : Carl Poliquin
Avec Eve Lafantaisie, Tania Langlois, Claudine Jolicoeur, Sharon James ainsi que Mélissa Lussier
Quatre femmes, quatre âmes, quatre souffles…
Un spectacle qui se veut hommage au grand répertoire de la comédie musicale
sous les traits de la folie; grande complice du genre humain.
Le scénario de ce théâtre musical repose sur quatre âmes, unies dans la folie, vivant à l’intérieur d’un asile psychiatrique où elles prennent en otage l’infirmière de garde : Argentina l’idole déchue, Rose la figure maternelle et dirigeante, Lili la schizophrène junkie, Joie l’éternel enfant et finalement l’infirmière, femme plutôt renfermée. Leurs angoisses entreront en collision et ce huis clos forcé deviendra une révélation pour toutes.
Le FollieShow est un collectif d’artistes, chanteurs / comédiens / danseurs / musiciens, qui se livrent au jeu théâtral. Passant par l’hommage à la comédie musicale, allant jusqu’à l’écriture et le montage de leur propre pièce, les artistes du FollieShow dévoilent avec Quatre souffles, un spectacle touchant, amusant et entraînant.
Une création de FollieShow
Pour le répertoire complet du spectacle,
visiter le www.follieshow.com dans la section productions.
Les 4, 5, 6, 7, 11, 12, 13 et 14 octobre 2007 à 20 h
Centre Calixa-Lavallée
3819, Calixa-Lavallée, Parc Lafontaine
Réservations : 514.908.9090 / www.ticketpro.ca
1 $ par billet vendu sera remis à l’organisme Le Chaînon
par David Lefebvre
Chante-la ta chanson
La petite compagnie de passionnées de théâtre musicale, FollieShow, persiste et fait encore des siennes. Trois ans après la première mouture de Quatre souffles, qui nous faisait découvrir des mélodies tirées de comédies musicales, aussi bien québécoises qu’internationales, Claudine Jolicoeur, Eve Lafantaisie, Tania Langlois et Mélissa Lussier, accompagnées pour quelques soirs par Sharon James, nous présentent la nouvelle version de ce spectacle, à mi-chemin entre l’hommage, la revue et la comédie musicale.
Le concept n’est pourtant pas nouveau : on prend des extraits de chansons, qu’on colle bout à bout, pour former une histoire originale. Ici, on assiste à la prise d’otage d’une infirmière par quatre femmes internées, déchues, dans un hôpital psychiatrique, question de s’amuser un peu. En près de deux heures, Quatre souffles revisite pas moins d’une vingtaine d’extraits de comédies musicales (style Broadway) que de films musicaux, tels My Fair Lady, Wizard of Oz, Aïda, West Side Story, Starmania, Mary Poppins, Pied de poule, Chicago… et Le roi Lion - assez diversifié, il faut l’avouer. Le but premier, selon le metteur en scène Carl Poliquin, était justement de faire découvrir «le vaste répertoire de la comédie musicale». Bien entendu, pour que les extraits fonctionnent convenablement avec le fil de l’histoire, on les a amputées, reconstruites, triturées, en fonction du caractère des personnages. Le jeu des comédiennes est d’emblée plus complexe que la simple interprétation : les filles ont une histoire, un vécu, cinq folies, qu’on arrive à connaître et comprendre tout au long du spectacle, grâce aux chansons et à la façon dont ces dernières les interprètent. Et les cinq jeunes femmes ont des voix incroyables, d’une justesse infaillible, aussi douces que puissantes. Elles sont drôles, touchantes, gracieuses, vilaines, naïves, audacieuses. Les chansons ont chacune leur particularité ou leur grand moment, grâce aux chanteuses-comédiennes et aux arrangements, mais il faut avouer que certaines ressortent du lot, dont la version terriblement percutante de Shanghai Lili (Pied de poule), par Eve Lafantaisie. Ajoutez quelques pas de danse bien chorégraphiés, parfois style Motown, aux tics distinctifs, des costumes à paillettes et la magie opère rapidement.
La première partie du spectacle se concentre sur l’affirmation de soi, sur la prise de contrôle, l’expression de la folie, amusante, exubérante ou blessée – une véritable fête des fous (Notre-Dame de Paris). La deuxième moitié est plus personnelle ; on plonge dans l’univers de ces «joyeuses meurtrières internées», dans leurs passés, leurs amours dévastateurs (toutes contre un certain «Johnny» – merci, Demain matin, Montréal m’attend), et finalement leur quête d’amour et d’espoir.
Quatre souffles fut pour ma part une véritable surprise qui m’a étonné, épaté, diverti, touché. On rigole franchement, on est happé par les voix magnifiques, on tape du pied au son du groupe placé à l’arrière-scène (bravo aux musiciens Guillaume Rochon, Bruno Moranville, Daniel Moranville et Nicolas Jarret), on crie « encore, encore ! » et on sort de la salle en chantant les fameuses paroles de Diane Dufresne… donnez-moi de l’oxygène. Une belle bouffée d’air, et quatre, même cinq fois plutôt qu’une.
05-10-2007