Du 24 au 26 janvier et du 29 janvier au 2 février 2008
À corps défendant
De : Jean-Martin Bernier
Avec : Suzanne Lemoine
Après le succès de Staccato Rivière en décembre 2007, Danse-Cité laisse de nouveau sa trace avec la deuxième création de sa saison Genre…humain. À corps défendant de Jean-Martin Bernier, un événement Traces-Chorégraphes réunissant sur scène le chorégraphe et la comédienne-danseuse Suzanne Lemoine et Bernier.
Oser le silence l’instant d’un geste pour que, en filigrane, se dessine la conscience. Oser prendre la réalité à bras-le-corps. Voilà ce qu’entreprend le chorégraphe Jean-Martin Bernier avec À corps défendant, sa quatrième œuvre chorégraphique en carrière et certes, la plus personnelle. Fasciné par la manière dont les individus perçoivent la réalité, c’est-à-dire à travers le spectre de leurs histoires personnelles, Bernier met en scène une dualité humaine d’envergure : la relation entre le corps et l’esprit. Selon le créateur, la pensée ne saurait être perçue comme l’unique porte d’accès à un degré de conscience plus élevé. Limitée et parfois défaillante, elle doit plutôt céder la place au corps comme organe de perception car c’est lui qui miroite l’évolution. C’est lui qui engendre cette danse qui témoigne, ce geste qui évoque et ce langage qui révèle.
Pour mettre en scène son propos, Jean-Martin Berner a choisi de souligner la polarité des différents éléments de l’œuvre. Ainsi, il travaille le duo pour la première fois dans sa pratique de chorégraphe. Le choix de la comédienne émérite Suzanne Lemoine incite la rencontre entre deux énergies, la cohésion entre deux approches et deux métiers. La paire permet également d’exprimer les facettes masculine et féminine de l’humain, mettant d’autant plus en rapport un corps formé à la danse et un autre à l’énergie spontanée et brute. La danse est abordée comme source de dualité, faisant autant dans l’exacerbation que la retenue, dans la lenteur que dans l’empressement. Tel un rituel mouvant, la danse agit comme catalyseur vers une appréciation plus complète de l’être humain.
De plus, le spectacle juxtapose le texte et la parole à la danse, notamment les écrits du philosophe québécois Pierre Bertrand et l’écriture automatique de l’interprète Suzanne Lemoine, parfois déclamée en spoken word. Loin d’être de simples compléments, la parole et le geste s’insèrent ici comme deux alter ego, deux aimants qui marquent les sphères dans lesquelles l’Homme évolue, soit la rationnalité du verbe et l’instinct du physique. Pierre Bertrand a longtemps influencé le chorégraphe dans sa démarche. L’œuvre du philosophe étant consacrée aussi bien à comprendre le processus de création qu’à décrire la vie dans ce qu’elle est de plus essentielle, elle met en mot, entre autres, les limites de la pensée et la surévaluation qu’on fait d’elle.
Composition musicale et sonore : Laurent Maslé
Vidéo, éclairages : L E M M / Martin Lemieux
Éclairages : Lucie Bazzo
Photographie : François-Régis Fournier
Répétitrice : Christine Charles
Une production de Danse/Cité
Studio Hydro-Québec du Monument-National
1182, boul. Saint-Laurent
Billetterie : (514) 871-9883