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Du 27 septembre au 13 octobre 2007

Cuisine et dépendances

Texte de Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri
Mise en scène de Anne-Maude Fleury
Avec Nicole Beausoleil • Jessie Chamberland Stéphane Plante • François Laval • Lionel Reynaud

«Jacques et sa femme, Martine, donnent un dîner en l’honneur d’une célébrité, et ils ont la tête ailleurs. Ils n’ont pas le temps de se poser les questions capitales. Fred, le frère de Martine, ne voit pas l’intérêt de s’en poser. Georges, l’ami de longue date de Jacques, s’en pose à tout bout de champ, à l’endroit et à l’envers, et ça n’avance à rien. Et Marilyn, la petite amie de Fred, ne savait même pas que ça existait des questions pareilles. Il y a pourtant une question que chacun se pose. Qui est-il cet invité célèbre ? Une future relation, un ancien ami, un possible amant, un ex-mari, ou un imbécile de passage ? Au salon, où la fête se donne, vous pourriez trouver quelques réponses faciles. Mais c’est dans la cuisine que la pièce se joue.»

Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri

Cuisine et dépendances est un énorme succès en France depuis 15 ans. C'est une œuvre qui n'a pas de frontières et que le temps n’affecte pas car le propos y est avant tout humain. C’est une formidable étude de caractères qui touche. Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui disent eux-mêmes à propos de Cuisine et dépendances qu’elle leur a permis de se «défouler, de rire des comportements qui nous énervent, des gens qui perdent tout sens critique, face à un monde de toc, dont ils se font immédiatement les sujets.»

Décors : Isabelle Bizier-Brière

Les productions du Losange - 2007

 

Balustrade du Monument-National
1182, boul. Saint-Laurent
Billetterie : (514) 871-2224

 

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Dates antérieures

Balustrade du Monument-National
Du 8 au 24 mars 2007
Supplémentaire 24 mars 14h

 

par Geneviève Germain

Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri forment un couple de renommée en France. Tant acteurs que scénaristes et réalisateurs, leurs films (entre autres : Le goût des autres, Un air de famille, Comme une image) leur ont valus de nombreuses nominations et leur ont permis de remporter plusieurs prix. Passés maîtres dans l’art de manier les mots, leurs scénarios regorgent de dialogues aux répliques incisives et souvent remplies de sous-entendus. Au tout début de leur collaboration, ils ont écrit la pièce Cuisine et dépendances (1991) qui, ayant connu un franc succès sur les planches, fut par la suite portée à l’écran.

L’histoire est simple : il s’agit d’un souper entre amis. Toutefois, on ne voit rien du souper. On assiste plutôt aux conversations qui se passent à l’écart, dans la cuisine, et surtout loin de Lui, le mari de Charlotte, une vraie célébrité. Martine et Jacques, les hôtes, feront tout pour lui plaire, tandis que leur ami de longue date qu’ils hébergent temporairement, Georges, se laisse peu impressionner et bougonne pour un oui ou pour un non. De son côté, Charlotte est une amie de longue date qui les retrouve après dix ans de séparation, mais qui se voit encore une fois confinée dans l’ombre de son mari, sauf aux yeux de Georges. Enfin, il y a le sujet d’exaspération préféré de Martine : son frère Fred. N’en faisant toujours qu’à sa tête, il est un joueur invétéré aux dettes multiples, qui traîne, malgré tout, une contagieuse joie de vivre.

La force de cette pièce est de nous présenter des personnages tous très différents, ce que les acteurs rendent bien. Georges (Lionel Reynaud) est cynique et rabat-joie à souhait, tandis que Jacques (François Laval) est conciliant et modérateur. Charlotte (Jessie Chamberland) entretient un certain mystère distingué et sait laisser poindre aussi sa vulnérabilité au travers de son apparente prestance tandis que Martine (Nicole Beausoleil) est inquiète et constamment dépassée par les évènements. Enfin, Fred (Stéphane Plante) est drôle et attachant, malgré ses ennuis de jeux qui pèsent parfois aussi sur son entourage.

Le décor rappelle la cuisine « typique », un peu petite et embourbée d’électroménagers, tout en restant propice aux multiples déplacements. La mise en scène d’Anne Maude Fleury est posée, à l’image des échanges entre les différents personnages, chacun prenant le temps de s’arrêter pour mieux discuter. L’accent français est de mise, mais semble malheureusement parfois forcé pour certains, ouvrant la voie à des lignes plus chantées que parlées et à des accents toniques rappelant les racines québécoises des acteurs.

L’action se déroule avec un rythme soutenu, sans temps morts. Plusieurs répliques et situations font sourire et la bouille désoeuvrée de Georges fait franchement rigoler. Certaines blagues tombent néanmoins à plat, l’action laissant peu de place aux silences révélateurs.

Cuisine et dépendances est une pièce remplie de dérision et d’humour réfléchi. Les productions du Losange présentent somme toute une pièce fidèle à l’esprit du texte. Malgré quelques imperfections et de minimes accrocs d’éclairage, le plaisir de jouer transparaît et promet plusieurs moments agréables.

11-03-2007