26 février 2008, 19h30 (Th. Outremont, voir plus bas pour d'autres dates)
Dramaticules
Texte : Beckett
Mise en scène : Jean-Marie Papapietro
COMÉDIE (1963) Avec : Sophie Clément,
Ginette Morin et Paul Savoie
CATASTROPHE (1982) Avec : Paul Savoie, Marie-Claude Sabourin et Christophe Rapin
BERCEUSE (1981) Avec : Sophie Clément
Aujourd’hui Beckett aurait cent ans et le Théâtre de Fortune a souhaité faire résonner cette voix si originale en présentant trois textes relativement courts, jamais joués à ce jour au Québec, Comédie, Catastrophe et Berceuse, sous le titre de DRAMATICULES mot forgé par Beckett pour désigner ces formes brèves. Dans ces trois pièces courtes, Beckett utilise des dispositifs de jeu très contraignants à seule fin de mieux faire ressortir la comédie humaine dans ce qu’elle a de plus touchant et de plus grotesque à la fois : l’adultère dans Comédie, l’humiliation d’un condamné dans Catastrophe et la triste fin d’une vieille fille dans Berceuse. Une rencontre après-spectacle est prévue avec les créateurs du Théâtre de Fortune
Une coproduction Théâtre de Fortune - Lieux culturels de la ville de Montréal
Théâtre Outremont
1248, avenue Bernard Ouest, Outremont
Téléphone: 514 495-9944 / www.ticketpro.ca
Autres dates :
Mardi 19 février à 14h
Mercredi 20 février à 20h
Laissez-passer requis
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Maison de la culture Ahuntsic - Cartierville
Infos : 514-872-8749
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Jeudi 21 février à 14h
Vendredi 22 février à 20h
Laissez-passer requis
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Maison de la culture de Frontenac
Infos : 514-872-7882
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Samedi 23 février à 20h
Laissez-passer requis
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Maison de la culture Pointe-aux-Trembles
Infos : 514-872-2240
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Mardi 26 février à 19h30
Billets en vente au Th. Outremont
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Théâtre Outremont
Infos : 514-495-9944
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Mercredi 27 février à 20h
Laissez-passer requis
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Maison de la culture Maisonneuve
Infos : 514-872-2200
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Jeudi 28 février à 20h
Laissez-passer requis
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Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce
Infos : 514-872-2157
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Vendredi 29 février à 20h
Laissez-passer requis
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Maison de la culture Mercier
Infos : 514-872-8755
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Samedi 1er mars à 20h
Laissez-passer requis
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Maison de la culture Rosement-La Petite Patrie
Infos : 514-872-1730
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Mardi 11 mars à 20h
Mercredi 12 mars 20h
Laissez-passer requis
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Maison de la culture Côte-des-Neiges
Infos : 514-872-6889
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Jeudi 13 mars à 20h
Laissez-passer requis
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Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal
Infos : 514-872-2266
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Vendredi 14 mars à 20h
Laissez-passer requis
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Patro Le Prévost, arr. Villeray-St-Michel-Parc-Extension
Infos : 514-872-6131
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Samedi 15 mars à 20h
Laissez-passer requis
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Maison de la culture Rivière-des-Prairies
Infos : 514-872-9814 |
par Sara Fauteux
Comme beaucoup d’autres auteurs célèbres, on ne connaît de Beckett que son grand succès, En attendant Godot. Mais Jean-Marie Papapietro du Théâtre de Fortune a choisi trois pièces beaucoup moins connues pour une rencontre avec ce grand auteur dont on a fêté le centenaire de naissance il y a deux ans. Il présente, avec les comédiens Sophie Clément, Ginette Morin, Christophe Rapin et Paul Savoie, et en collaboration avec Accès Culture, le spectacle Dramaticule qui sera présenté gratuitement dans différentes maisons de la culture jusqu’au 15 mars (www.villedemontreal.qc.ca/accesculture).
Les trois pièces qui composent le spectacle sont très représentatives de l’univers de l’auteur irlandais. Le rideau s’ouvre sur Comédie, écrite en 1963. Trois personnages, l’homme, la femme, et la maîtresse sont alignés sur scène dans des amphores qui enferment leurs corps. Un quatrième personnage manipule devant eux un projecteur qui les piège et leur extirpe des mots qu’ils crachent hâtivement, comme s’ils leur étaient arrachés. Leur histoire se répète, reprend, dans un système contrôlé par le projecteur. Dans la deuxième pièce, Berceuse (1981), une vieille femme fixée à sa chaise se fait bercer par un homme qui la pousse doucement à l’aide d’un manche relié à la chaise. Une voix hors champ récite un texte en boucle. Parfois, la voix disparaît et l’homme cesse son mouvement. Mais la vieille femme en redemande et l’homme la berce encore et la voix reprend…
Ces deux premières pièces sont construites sur des motifs, le texte prend son sens dans sa manipulation et sa répétition. Beckett construit des machines infernales réglées au quart de tour. Le texte roule en boucle et l’on ne l’écoute plus, on le connaît par cœur, mais il nous hypnotise. Par ses stratagèmes en un sens torturant pour le spectateur, Beckett force notre attention, nous l’arrache et l’obtient malgré nous. Avec Catastrophe (1982), la troisième pièce, on retrouve une forme plus conventionnelle dans un dialogue entre deux protagonistes. Un metteur en scène tyrannise sa secrétaire en installant un modèle dont il détermine la position. La secrétaire est dévouée à son patron comme à un Dieu et lui obéit hâtivement et minutieusement. Le modèle, un homme sur un piédestal, est parfaitement immobile, manipulable, soumis au metteur en scène qui le modèle comme une pâte.
Encore ici, un personnage enfermé, soumis à la manipulation d’un tiers. Ces personnages sont liés par le texte, il constitue leur seul outil pour s’exprimer et ils n’ont d’autre choix que de lui céder toute la place. C’est en effet l’écriture qui prime dans ce spectacle. Les acteurs sont contrôlés par le texte aussi étroitement que l’est la mise en scène par les didascalies omniprésentes de l’auteur. Si le but de cette production est de révéler Beckett à ceux qui le connaissent moins, il n’est pas certain que l’entreprise réussisse. En effet, on ne force pas facilement l’attention en cette époque de grands divertissements. Le théâtre de Beckett, même lorsqu’il est aussi parfaitement maîtrisé, est définitivement ardu. Mais la diversité créée par l’assemblage des trois pièces et la courte durée du spectacle (60 minutes) permettra sûrement aux spectateurs quelque peu motivés de réellement découvrir l’univers de cet auteur capital dans l’histoire du théâtre moderne.
25-02-2008