Du 19 au 29 mars 2008, mardi au samedi
22 et 29 mars 14h
Sous-Sols
Texte et mise en scène de Jonathan Charbonneau
Avec Maxime Blondeau-Beaulieu, Geneviève Côté,
Jonathan Charbonneau, Marie-Laurence Lévesque,
Marie-Daniel Lussier, Michaël Marcotte-Drouin, Joseph Martin,
Bryan Morneau, Charles-Alexandre Quesnels, Martin Tremblay.
Prenez part à un univers auquel vous ne pouvez accéder
en temps normal. Plongez dans les peurs, les vices et les rêves des jeunes hommes
d’aujourd’hui et découvrez le drame qu’un « sous-sol » peut cacher…
Après avoir exploré brillamment la folie et l’absurde au Festival de théâtre ambulant des
Hautes-Laurentides avec Névrose à la carte de Christopher Durang, H2O Théâtre plonge
dans l’univers moins lubrique des jeunes hommes d’aujourd’hui, cherchant en vain leur
identité profonde dans la drogue, le sexe et l’alcool, par peur de plonger en soi-même.
Sous-Sols est une création originale et est en quelque sorte un cri de détresse, un appel au
secours, un appel aussi à considérer l’avenir de ces jeunes hommes, qui cherchent
désespérément des buts, des rêves, des objectifs qui les animent et qui sont susceptibles
de les définir en tant qu’individus. H2O Théâtre vous invite donc à assister en voyeur à
l’intimité d’un groupe de jeunes hommes qui nous apparaissent dans leur essence même
et dans un univers fermé, auquel les femmes n’ont généralement pas accès, à la suite de la
perte d’un ami.
Concepteurs : Ève Champagne, Pierre-Vincent Rivard
H2O Théâtre
20$ ou 15$ UDA et étudiant
Espace Geordie
4001, rue Berri
Téléphone : 514-688-9348
par Aurélie Olivier
Un sofa avachi, des paquets de chips vides traînant sur le sol, des bouteilles de bière, des boîtes de pizza graisseuses, une manette de console vidéo, un jeu de fléchettes… Tous les ingrédients de la garçonnière post-adolescente sont réunis sur la scène de l’Espace Geordie. Les post-adolescents y sont aussi, dotés de look parfaitement appropriés, passant leurs journées à boire, à fumer, à avoir peur de l’avenir sans trop oser se l’avouer. Ayant récemment perdu un de leurs proches amis, également le frère de l’un d’entre eux, ils tentent tant bien de que mal de faire face au deuil, entre deux brosses, quelques joints et une ligne de coke.
L’aspect le plus intéressant de cette pièce est la peinture qu’elle fait des relations de groupe, capables de dissoudre les individualités, régies par la personnalité la plus forte, s’étiolant finalement, incapables de résister au temps qui passe. Le début du spectacle s’avère prometteur : les dialogues sont « punchés », la mise en scène dynamique, l’entrée en scène de la « petite » sœur de 17 ans, Karine (Geneviève Côté) très drôle. Malheureusement, on s’enlise rapidement dans des dialogues sans profondeur, se demandant où l’auteur veut en venir, regrettant que l’émotion ne soit jamais véritablement palpable bien qu’un drame soit au cœur de l’histoire. À plusieurs reprises, les actions des personnages manquent de logique, de cohérence, et leurs propos sur la vie, l’amour, les femmes, sont d’une pénible banalité, sans aucun doute réalistes, mais trop pour susciter l’intérêt du spectateur dans une salle de théâtre.
Malgré tout ceci, on perçoit chez l’auteur et metteur en scène Jonathan Charbonneau un certain potentiel. Sa vision de la vingtaine provoquera sans doute des réminiscences chez quelques uns et pourra faire sourire ici et là, à la faveur d’une bonne réplique, car il y en a. Finalement, si l’on en croit les réactions du public, voilà une pièce écrite et interprétée par des jeunes dans la vingtaine – non dénués de talent – pour des jeunes dans la vingtaine. Ceux-là rient fort tandis que les autres baillent.
24-03-2008