Texte de François Archambault
Mise en scène de Jonathan Carbonneau
Avec Jonathan Charbonneau, Geneviève Côté,
Simon Gfeller, Marie-Daniel Lussier et Martin
Tremblay
En septembre, participez à la métamorphose d’une reine de beauté qui deviendra un monstre, vivez la frustration que peuvent ressentir deux êtres mal aimés face au phénomène social du culte de la beauté sans cesse grandissant, assistez à une comédie qui porte un drame puissant. En collaboration avec le Théâtre ambulant des Laurentides, H2O Théâtre est fier de présenter Adieu Beauté, la comédie des horreurs à Montréal après un été de représentations à Grand Remous, Labelle et Nominingue, où cette jeune compagnie a connu un immense succès.
Après avoir fait salle comble et obtenu un succès retentissant avec Sous-sols de Jonathan Charbonneau en mars 2008 à Montréal, H2O Théâtre plonge encore une fois dans les profondeurs de l’être humain en abordant le culte de la beauté et le mythe du vedettariat autant du point de vue comique que dramatique. Sommes-nous réellement ce que les autres perçoivent de nous? Sommes-nous seulement le reflet de ce que prône la société? Avec Adieu Beauté, la comédie des horreurs, François Archambault a misé juste en abordant ces thèmes aujourd’hui récurrents et destructeurs dans notre société; voilà pourquoi le spectacle de H2O Théâtre doit être vu, entendu, digéré….
Billets : 20$
Une production de H2O Théâtre, en collaboration avec le Théâtre
ambulant des Laurentides
par Mélanie Viau
Avez-vous déjà imaginé de quoi aurait l’air notre monde si, tout à coup, un miracle venu d’on ne sait où faisait disparaître de nos chaînes télévisées la gamme complète des poupées animées paradant dans tous les shows du star system, les Canadian’s Idol, les America’s Next Top Model … ? Toutes ces perversités rationnelles que l’on gobe sans trop s’en faire, ces princesses faisant perdurer chez les gamines le rêve d’un Walt Disney toute une vie durant, ça ne vous allumerait pas un petit sourire de savoir qu’un certain FILPED aurait mis fin à tout ça en kidnappant la Miss Laval en 1998 ? Ok, nous nageons là en pleine dérision, mais il faut bien arriver à se divertir quand la télé manque à son devoir.
Avec la comédie satirique Adieu Beauté de l’auteur François Archambault, le jeune collectif de H2O Théâtre nous présente un spectacle gorgé d’excès, d’hystérie, doté d’un humour décapant et d’une morale pas mal étrange qui secoueront à coup sûr vos idées tranquilles et votre inébranlable gentillesse. Du théâtre freak comme il ne s’en fait pas beaucoup et, rassurez-vous cœurs sensibles, vous aurez votre part de plaisir.
Le metteur en scène et acteur Jonathan Charbonneau assure le prologue du spectacle dans la peau d’un crapaud (et quel crapaud ! parions que vous le connaissez), posant au public la grande énigme de la mocheté attribuée par Dieu à certaines bêtes malchanceuses. Pince-sans-rire, un brin baveux, le personnage gagne du succès auprès du public tout au long du spectacle qui, soit dit en passant, défile à un rythme hyper bien dosé pour un show de deux heures quinze. Prologue terminé, on présente nos deux laiderons de la terreur dans une altercation qui donnera le ton à l’ensemble de la pièce. Jolicoeur, madame crapaud genre humain et chef du Front Internationale de Libération des Personnes Esthétiquement Défavorisées, est campée énergiquement par Marie-Daniel Lussier. Le côté fou à lier du personnage, avec ces grimaces aussi acrobatiques que celles de Louis Funès, nous fait retourner dans les légendaires duos de « méchants » retrouvés dans bon nombre de cartoon, et on aime ça ! Son acolyte, Champoux, le bonace, le cœur tendre, le volontaire, reste le plus humain et le plus sympa de la bande dans l’interprétation de Simon Gfeller. Geneviève Côté, incarnant la Miss cocotte de Laval forcée à subir le même châtiment que la Cleopatra de Freaks, fait briller l’archétype de la vraie blonde sous tous ses feux. Chaque idée populaire du caractère, chaque manie, chaque naïveté articulée dans sa bouche nous présente un personnage complet et totalement attachant. Martin Tremblay, dans le rôle du gérant big shot de la starlette, est d’une forte justesse et d’un solide amusement. Encore une fois, on joue du stéréotype, mais avec nuances, voire même, avec combinaisons, ce qui lui ajoute une très bonne cohérence. En fait, le côté fou du spectacle qui nous plaît tant vient essentiellement de la part des acteurs, qui, par leur jeu, donnent une vigueur et un coup de fouet au texte, provoquant ainsi des rires à tout instant. De plus, la trame sonore ainsi que les éclairages ponctuent à merveille les moments de crise et les états d’âme, nous faisant que plonger davantage dans l’action aux rebondissements des plus inattendus.
Adieu Beauté est un théâtre d’été au goût de la relève, un théâtre où l’on s’éclate, où l’on se fiche des bonnes manières. Et malgré tous ces monstres et toute cette violence risiblement tordue, on arrive à sentir constamment en nous un petit titillement provenant du sous-texte. Car on s’adresse directement à nous. Comme si H2O Théâtre savait que ça nous ferait plaisir de voir les concours de beauté bannis internationalement…