Du 20 au 30 mai 2009
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Carnets de voyages

Texte de Michel Robidoux, Yves Dubé, Normand Canac-Marquis et Daniel Meilleur
Mise en scène de Daniel Meilleur
Avec Jean-François Casabonne et Véronique Marchand

Deux comédiens partent en tournée, une tournée imaginaire, la tournée des tournées relatée à travers les carnets de voyages accumulés au long des années. Entre la Chine, l’Afrique, l’Europe et Montréal, les comédiens parlent de la vie et de la mort, du théâtre, des hauts et des bas de leurs amours respectives. L’aîné, Jean-François, a 35 ans de métier dans le corps et le cœur ; Véronique, de plusieurs années sa cadette, en est quant à elle à sa première tournée et les événements qu’elle vit remettent en question sa conception du monde.

Carnets de voyages retrace les étapes du passage menant de la conscience de soi à la conscience des autres, souligne la nécessité de l'imaginaire pour changer le réel. Il y a une vie après la vie. La vie des autres !  Au fil des pages de ces Carnets, on trouvera l’importance de l’ouverture à l’autre, l’exploration de l’étranger, la transmission de la connaissance, le respect du public et cette amitié complice si particulière unissant les acteurs en tournée.

Musique et sons : Michel Robidoux
Conception visuelle : Yves Dubé

Carte Prem1ère
Régulier : 26$
Abonnés : 13$
Dates Prem1ères : 20 au 27 mai à 20:00

Une création du Théâtre des Deux Mondes

Aux Deux Mondes

7285 rue Chabot
514 593.4417
www.lesdeuxmondes.com

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Spectacles antérieurs

4, 5, 11, 12 et 13 septembre 2008, 20 h

 
Cinquième Salle de la Place des Arts

175, rue Sainte-Catherine Ouest
514 842-2112 ou 1 866 842-2112

laplacedesarts.com

par Daphné Bathalon

La compagnie des Deux Mondes nous invite à une belle traversée dans les pensées et les réflexions de deux comédiens. Elle nous convie à une odyssée colorée faite de voyages, ceux, multiples, des tournées théâtrales des Deux Mondes. Cette exploration, on la vit à travers les yeux de Jean-François (Jean-François Casabonne), un homme qui en est à sa trente-cinquième année de tournée, et à travers les yeux de Véronique (Véronique Marchand), une jeune comédienne qui vit là sa première grande aventure dans le monde.

Appelé à feuilleter les carnets d’une tournée imaginaire, « la tournée des tournées » comme l’annonce le programme, le spectateur s’apprête à entendre des histoires de pays étrangers et de découvertes sur les autres ou sur soi-même. Hélas, si l’appel est irrésistible et si certains moments sont touchants, on s’égare toutefois dans chacun des carnets. Ballotté d’un endroit à un autre comme un bateau sans gouvernail, on écoute le récit, on absorbe les images, mais rien ne naît vraiment de ce que l’on entend ni de ce que l’on voit.

La matière est pourtant présente et la scénographie très dépouillée que propose Daniel Meilleur prête parfaitement à une confidence de comédiens à spectateurs. « La durée de notre existence est intimement liée à votre présence » déclare en effet Jean-François dans les premières minutes de la représentation. Cette relation qui s’établit entre le public et les comédiens s’établit également entre les personnages, le vieux routier et la jeune déracinée. Dans la pièce entière, on retrouve une envie de partage des expériences, depuis le quatrième mur, détruit dès l’entrée en scène des comédiens (par le fond de la salle), jusqu’aux salutations finales, d’abord celles des personnages, puis celles des comédiens.

Quelque chose empêche toutefois le public de s’immerger dans les récits. Peut-être l’accent a-t-il été trop mis sur la technologie? Entre les deux grands panneaux que l’on déplace au gré des scènes et les projections de vidéos, d’animations et de paysages, le spectateur accorde beaucoup moins d’attention aux textes de Normand Canac-Marquis. Les bébés, flottant dans les airs, font davantage penser à Ally McBeal qu’à une réflexion sur la conscience de soi. Certes, ces objets 3D illustrent les propos des personnages et les grands panneaux symbolisent bien les pages des fameux carnets, mais les sons que l’on nous donne à entendre, ceux d’une place, d’une gare ou d’un village, auraient suffi à recréer l’ambiance des lieux évoqués.

Malgré tout, la technologie permet de belles trouvailles, comme ces personnages qui apparaissent tels des fantômes dans les lieux qu’ils visitent : on assiste à un amusant jeu de transparence entre écran de projection et lumière des projecteurs. De plus, la diffusion des enregistrements vidéo de la gare d’Atocha (Madrid), à 24h des attentats du 11 mars 2004, fait ressentir au public la remise en question de Véronique. C’est parce qu’on voit et entend les bruits ordinaires et la beauté du jardin intérieur de cette gare qu’on vit le choc de leur destruction. Là, le texte prend véritablement son envol et la technologie s’efface au profit des sentiments.

Dans les valises de Carnets de voyages, on retrouve des souvenirs, des réflexions et des images d’ailleurs, mais bien que le périple soit intéressant, ni le texte, ni l’apport d’une riche bande sonore ne suffisent à faire de cette 26e création des Deux Mondes l’odyssée promise.

08-09-2008
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