représentations familliales en français et en anglais - 5 à 12 ans
Texte et mise en scène : Javier Swedzky
Avec Joël Melançon, Catherine Vidal, Christian Perrault, Éloi ArchamBaudoin
Henriette Toutamoi est tout en émoi : on lui a volé son ours en peluche, elle ne peut plus dormir ! Les fameux détectives Tom et Bob se mettent rapidement sur l’affaire, des plus mystérieuses il faut bien l’avouer : plus personne ne ferme l’œil, la ville est envahie de nounours-cadrans. Après une sarabande aussi folle qu’une vache déguisée en abeille ou en ballerine, Tom et Bob mettent la main sur Teddy Nounours, insomniaque notoire, inventeur diabolique et receleur de peluches. Mais une révélation d’Henriette vient tout remettre en question : à qui appartient vraiment cet ourson ?
Conseiller artistique : André Laliberté
Conception des marionnettes et du décor : Marc-André Coulombe, Javier Swedzky
Musique : Libert Subirana
Éclairages : Gilles Perron
Le spectacle Ah, la vache! a été créé en septembre 2007 à la Maison Théâtre à Montréal (QC)
Calendrier 2009-2010 disponible sur le site du Théâtre de l'Oeil
Une création Théâtre de l'Oeil
Cinquième salle de la Place des Arts
175, rue Ste-Catherine Ouest
Billetterie : (514) 705-1862
http://jeunesse.laplacedesarts.com/Spectacle.aspx?s=112
Billet: 18$
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Dates antérieures
Du 26 septembre au 14 octobre 2007 - Maison Théâtre
par David Lefebvre
On dit souvent que le théâtre pour jeune public est l’un des arts les plus inventifs et créatifs, question de capter et (surtout) de garder l’attention des petits comme des grands. Ah, la vache ! fait assurément honneur à cette réputation. Conçue par Javier Swedzky, artiste multidisciplinaire originaire de Buenos Aires en Argentine, la pièce parfois burlesque, loufoque et sans prétention a de quoi ravir inévitablement son public.
L’immense (et c’est le mot) chanteuse et comédienne Henriette Toutamoi s’est fait voler son ourson. Elle ne peut plus dormir… Elle fait appel aux détectives Bob et Tom qui, sans emploi, se précipitent immédiatement sur les traces du brigand. Seul indice, un long poil rose. Pendant ce temps, le très petit Teddy Nounours, insomniaque notoire depuis sa tendre enfance et inventeur diabolique, répand sur la ville des oursons tapageurs qui empêchent les gens de faire leur dodo. Alors que Tom et Bob mettent finalement la main sur la peluche volée, grâce à leur arme secrète, un costume de vache, une question est soulevée : mais à qui appartient vraiment cet ourson?
Dès le départ, la pièce nous plonge dans un monde près du cirque ou du “soft freak show”. Une présentatrice (Catherine Vidal), au costume flamboyant, nous présente sa toute nouvelle invention : la machine à voix. Cinq bouches, cinq voyelles, qui chantent plus ou moins juste. Mais dès qu’elle est partie, les lèvres charnues complotent entre elles, et deviennent alors narrateurs de cette histoire abracadabrante de kidnapping. Les marionnettes de Swedzky et Marc-André Coulombe sont bien confectionnées, travaillées : on passe de l’énorme madame Toutamoi (qui ne divulgue que sa tête, ses bras et ses jambes, grâce à un mur de boîtes aux multiples trappes), au très petit M. Nounours. Ce dernier, pour se déplacer, grimpe sur le dos d’un grand lapin machiavélique robotisé, aux yeux rouges illuminés. On est sans contredit émerveillé par les simples et géniales idées de la mise en scène, de la scéno et des marionnettes.
Les deux comédiens qui interprètent les détectives (Éloi Archambaudoin et Christian Perreault), s’amusent, cabriolent et font éclater de rire la salle dans leur costume de vache – un relent du film Top Secret ? – à la bouille sympathique, aux déhanchements et aux pas de danse irrésistibles. Catherine Vidal prête sa jolie voix à Henriette et entonne quelques airs de cabaret. Le seul que nous ne voyons pas est Joël Melançon, qui s’occupe des manipulations et des voix de quelques marionnettes. Grâce à un travail d’équipe impeccable, plusieurs surprises plus comiques les unes que les autres fusent de ce mur aux multiples portes et coulisses, dont une émission de télé, la chambre à coucher de M. Nounours et le bureau des détectives.
Tout aussi drôle que sérieuse, la belle réussite qu’est Ah, la vache ! du Théâtre de l’œil ne présente étonnamment aucune véritable morale. Mais des questions restent en suspend. À qui appartient l’ourson ? Qu’est-ce qui est mal, qu’est-ce qui est bien ? Est-ce que le bonhomme est si bon que ça ? Est-ce que le petit méchant ne cacherait pas une douceur sous sa carapace ? Est-ce que tout est blanc ou noir ? C’est au petit comme au grand spectateur de faire son bout de chemin et de réfléchir à ces questions sensibles.