By Stuart Gordon
Written by Dennis Paoli
Starring Jeffrey Combs
Set in 1848, a year after the death of his beloved wife Virginia (and a year before his own), Poe had become internationally famous as the author of “The Raven” and his “Tales of the Grotesque and Arabesque”. But his fame did not provide fortune and so he was constantly seeking financial security and respect from the literary establishment. As a Southerner by breeding, raised in Virginia, he was looked down upon by the New England based writers of the time, which included Ralph Waldo Emmerson, Washington Irving and Edgar’s arch-nemesis Henry Wadsworth Longfellow.
« Ceci est Poe dans ses propres mots. Notre texte provient de ses lettres et essais. Nous avons basé notre soirée sur des critiques et des comptes rendus de ses réelles apparitions publiques. Notre but est de présenter une facette de l’homme fascinant derrière la poésie et les récits brillants. Un homme qui aurait été son propre pire ennemi et dont la vie s’est avérée encore plus captivante et tragique que le plus étrange de ses écrits. » – Stuart Gordon
Pendant 90 minutes envoûtantes, seul sur scène, Jeffrey Combs EST Edgar Allan Poe dans l’incroyable pièce de théâtre NEVERMORE mise en scène par Stuart Gordon. Écrit par Dennis Paoli, fidèle collaborateur du cinéaste avec qui il a entre autres travaillé sur RE-ANIMATOR, FROM BEYOND et DAGON, NEVERMORE est une reconstitution des célèbres récitals publics offerts par Poe vers la fin de sa vie. Située en 1848, un an avant sa mort, la pièce de Gordon dresse un portrait souvent comique et toujours fascinant d’un Poe aussi stimulé que brisé, un homme dévoré par des penchants autodestructeurs en proie à la pauvreté et la folie. En dépit de sa renommée internationale acquise avec les classiques instantanés du macabre qu’il écrivait, Poe a peiné à joindre les deux bouts durant toute son existence, forçant ce personnage foncièrement solitaire à se produire régulièrement sur scène durant les dernières années de sa vie.
- Mitch Davis (traduction Nicolas Archambault), extraits du site de FanTasia Festival
Théâtre Rialto
5723, du Parc
Festival FanTasia
http://www.fantasiafest.com
par David Lefebvre
[...] instead of the sweet Hope he dared adjure - That sad answer, "Nevermore!"
Edgar Allan Poe, cet homme d'une influence incontestée sur la littérature, la musique et le cinéma, reprend vie sur les planches du Théâtre Rialto pour deux soirs, grâce au Festival FanTasia. Nevermore: An Evening With Edgar Allan Poe est une pièce solo écrite par Dennis Paoli et mise en scène par Stuart Gordon, scénariste et réalisateur, qui nous a offert, entre autres, le classique Re-Animator. Les deux créateurs se sont inspirés de lettres, de rapports et d'essais, pour tenter de s'approcher le plus près possible de la réelle personnalité de Poe. Il en résulte une plongée puissante dans l'esprit d'un homme incompris et torturé. Pour interpréter la figure légendaire, nul autre que Jeffrey Combs, un acteur tout aussi prolifique que prodigieux, qui reprend le rôle qu'il avait joué dans Masters of Horror: "The Black Cat", de Stuart Gordon.
Toute la pièce repose sur le jeu de Combs : aucun décor n'est installé, le rideau restant fermé. L'homme ne dispose que d'un lutrin, d'une chaise de bois et d'une petite table. Après un thème au violoncelle, Poe apparaît, comme il est souvent décrit : habits impeccables, petite moustache, regard profond. Il est sur scène pour nous divertir ce soir, nous dit-il, grâce à quelques lectures de ces plus grands textes, dont Tell-Tale Heart, et plusieurs poèmes, comme To Helen, Annabel Lee ou A Dream Within A Dream. Entre les lectures, Poe nous entretient de sa vie, de sa mère dont il s'ennuie, de sa prochaine alliance avec Sarah Helen Whitman, des critiques contre son travail, de certains auteurs dont il condamne le manque d'imagination, de l'aristocratie intellectuelle qu'il veut ériger. Et tout ceci, entre de petites et de longues gorgées de sa bouteille, qu'il boira jusqu'à la lie. «I am not insane, this sanity that I suffer makes me drink», avoue-t-il. Il est vrai que l'homme est malade, souffre éperdument, surtout de la perte de sa première femme, Virginia, dont il ne se remettra jamais. Le spectacle balance alors, devenant une lutte de l'homme contre son alcoolisme et un constat de tout ce qu'il a perdu au cours de sa vie.
Jeffrey Combs est simplement remarquable dans la peau de cet écrivain déchiré et meurtri, qui arrive encore à concevoir la beauté unique de la poésie malgré ses dures années. L'interprétation est d'une grande intelligence, tout aussi subtile que magnifiée. Son travail sur le langage corporel est saisissant : le style de jeu et les mouvements sont classiques, voire vieillots. La façon dont il bouge rappelle les grands orateurs d'antan, qui démontrent une passion extraordinaire et une retenue parfaite. Les interventions plus personnelles de Poe, qui sont tout autant une mine de renseignements sans prendre la forme d'une biographie ennuyeuse, sont d'un intérêt particulier. Le voir ainsi parler d'amour, de littérature et de ses problèmes avec l'alcool place l'écrivain mythique à un niveau d'humanité déconcertant. Mais ce sont pourtant les lectures qui happent littéralement l'imaginaire du public. Senties, elles prennent vie dans le vide théâtral, grâce à l'interprétation d'une grande intensité de Jeffrey Combs. The Raven restera probablement gravé longtemps dans la mémoire de chaque spectateur : Combs lui amène un certain humour noir, tout en respectant l'univers glauque de cet extraordinaire poème de Poe.
Nevermore: An Evening With Edgar Allan Poe est un spectacle brillant, drôle et intense, qui nous amène au coeur de ce qu'a pu être Poe. Un événement unique.