26-27 avril 2010, 19h
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RequiemRequiem pour Sarah Kane

Mise en scène : Aglaïa Romanovskaïa
Dramaturgie et direction artistique Martine Delvaux
Avec Mylène Bédard, Marie-Ève Blanchard, Lucie Bolduc, Pascale Bouchard, Francis Ducharme, Maxime Galand, Jonathan Lafleur, Benjamin Mayo-Martin, Annie Monette, Jeanne Schoenwandt, Valérie Provost

La Compagnie Merzlota présente Requiem pour Sarah Kane, un texte bouleversant principalement basé sur 4.48 Psychose. Tout comme l’auteur de ses textes, Requiem pour Sarah Kane passera comme une étoile filante laissant derrière elle des traces inoubliables. Deux représentations à ne pas manquer. Un requiem bref, mais ô combien percutant!

Destin tragique que celui de Sarah Kane, dramaturge britannique clé du XXe siècle. En effet, c’est peu de temps après avoir écrit sa dernière pièce, 4.48 Psychose, que la jeune auteure s'est suicidée. Toute son oeuvre, grandement controversée, est traversée par la question de l’amour, et 4.48 Psychose est l’acmée de ce parcours. Aux fins de ce requiem, ont été insérés, entre les lignes de la relation patiente-médecin qui constitue la trame de 4.48 Psychose, d’autres dialogues amoureux puisés dans Purifiés, Manque, Blasté, et L'Amour de Phèdre.

Requiem pour Sarah Kane c’est d’abord l’écrivaine et professeure Martine Delvaux, instigatrice du projet, pour qui la nécessité de ce projet est évidente. C’est aussi 11 étudiants du cycle supérieur d’études littéraires de l’UQAM qui enfileront le costume d’acteur, le temps de quelques représentations. D’abord gens de lettres, leur plus gros défi est de placer dans le corps ce qu’ils mettent normalement en mots par le biais de l’analyse. Un défi de taille, mais relevé avec brio. Cette formidable symphonie sera orchestrée par la metteure en scène professionnelle russe Aglaïa Romanovskaïa qui, alliant théâtre et danse, a fait du monologue de Kane un choeur de soli et de duos où le corps est traversé par les mots : «Ce qui m'importe n'est pas le côté performatif ni le côté brillant de l'écriture de Kane, mais son côté dérisoire, naïf et presque hasardeux. Nos acteurs portent ce spectacle avec la grâce des êtres humains. »

Musique Maxime Galand
Costumes Marilyne Claveau
Éclairage Aglaïa Romanovskaïa et Émilie Fecteau
Graphisme Rania Aoun
Chargée de production : Jacinthe Dupuis
Crédit photo : Myriam Ménard

Tarifs
Régulier 10$
Étudiants 8$

requiempoursarahkane.blogspot.com

Espace Aline Letendre du Gesù
1200 de Bleury
Billetterie : 514-861-4036

de David Lefebvre

C'est dans la magnifique église du Gesù que se joue le Requiem pour Sarah Kane, concocté par Aglaïa Romanovskaïa à la mise en scène et Martine Delvaux à la dramaturgie et à la direction artistique. Une prière pour les morts, un cri d'amour, de détresse, de désespoir, inspirés de la «scandaleuse» auteure britannique, morte beaucoup trop tôt. Créé à partir d'extraits des textes de Kane, essentiellement de 4.48 Psychose, Purifiés et Manque, Requiem pour Sarah Kane propose de «faire l'expérience charnelle» des mots de l'auteure, de s'imprégner de sa poésie, ses appels à l’aide, ses fantasmes, ses peurs, ses malédictions.

Alors que la lumière du jour meurt au travers des vitraux de l'église, 11 étudiants du cycle supérieur d’études littéraires de l’UQAM se rassemblent pour donner corps aux extraits de Kane. Ils ne sont pourtant pas comédiens professionnels, mais se débrouillent, pour la plupart, vraiment très bien ; la diction et les intonations fluctuent entre le récité et le naturel, mais les sensations vécues et les chorégraphies sont très bien maîtrisées. Plusieurs scènes sont très réussies, principalement vers la fin de la représentation, comme ce tableau où un docteur énumère les drogues à administrer à la patiente alors qu'elle se rue encore en encore contre lui à toute vitesse, ou ce dialogue à quatre, très sensuel, entre le docteur et la patiente. Le lieu choisi est tout autant une bénédiction qu'un problème : par sa beauté, sa grandeur, il apporte un côté sacré, spirituel à l'expérience, mais la réverbération, aussi sublime soit-elle, fait perdre plusieurs mots aux spectateurs, selon la place choisie. Les costumes de Marilyne Claveau, principalement les robes des jeunes femmes, sont tout aussi galants que funestes.

Regardez-moi disparaître, écrivait Sarah Kane. Pour Kane, la parole était une question de vie ou de mort. Une parole d'une sincérité cruelle, explicite. Elle s'entretenait de l'amour, toujours, du besoin et de la douleur. Requiem pour Sarah Kane est un travail intéressant d'exploration corporelle des textes de Kane, et de l'état psychologique de l'auteure qui se manifestait dans ses mots. À l'affiche deux soirs seulement, en espérant que la pièce sera reprise bientôt, davantage creusée, écartant certaines répétitions superflues.

Notez que ce projet a été créé hors cours, en parallèle avec les études des jeunes universitaires.

25-04-2010

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