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Du 23 au 27 novembre 2010, 20h
DamnéLe damné de Lachine et autres contes crades
Texte et interprétation Jean-Philippe Baril-Guérard
Mise en scène : Maxime De Munck

Un coursier à vélo casse-cou et hyperactif est condamné à causer du malheur à tous ceux qu'il aime pour avoir contrecarré les plans de la Grande Faucheuse. Pas très plaisant dans le quotidien, mais ça donne de bonnes histoires, dans la plus pure tradition du conte urbain.

En Petites Coupures crée et diffuse des œuvres de création avec un souci de collaboration entre ses artisans. Le damné de Lachine et autres contes crades est une version remaniée de 4 contes crades, Prix Juste pour rire au Fringe 2009.

Photo : Marie-Michèle Dion Bouchard
Musicien : Hugues Clément
Éclairages : Marie-Hélène Boisvert

Carte Premières
Cartes Prem1ères
Date Premières : toutes les représentations
Régulier : 20$
Étudiant : 15$
Carte premières : 10$

Une création du Théâtre en Petites coupures

Espace 4001
4001, rue Berri
514-903-8946 ou enpetitescoupures@gmail.com
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 Critique
Critique
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par David Lefebvre

Assurément, Jean-Philippe Baril-Guérard est un auteur et un comédien doué, doublé de l’indéniable talent d’accrocher son public et de l’amener dans ses histoires tout aussi drôles que sordides. Son plus récent spectacle, Le damné de Lachine et autres contes crades, propose une version retravaillée de Quatre contes crades, pièce pour laquelle il avait remporté le Prix Juste pour rire au Fringe 2009. Dans ce Damné de Lachine, on compte au moins deux récits qui l’ont fait connaître au public québécois : grâce à l’un, il s’est rendu en finale de l’édition 2009 de Cégep en spectacle présenté à Jonquière, et l’autre fut présenté lors de l’édition 2009 des fameux Contes urbains de La Licorne.

Dans ce solo d’une heure vingt,  Jean-Philippe Baril-Guérard interprète son personnage du messager à vélo, un jeune homme d’une énergie explosive, toujours à la recherche d’argent pour payer sa coke et son loyer et qui a un gros défaut : sa grande gueule. Par l’entremise de quatre histoires, il nous raconte ses péripéties des dernières années qui ont un lien commun, ses déboires avec la Mort. On fait la connaissance de Dave, un ancien militaire, prisonnier de Lachine pour le reste de sa vie, qui désire par-dessus tout revoir son frère mourant, Maxime. Le cycliste extrême nous raconte ensuite sa livraison en pleine tempête d’une grosse Coleman au contenu particulier, poursuivant avec le destin tragique de son meilleur ami et terminant avec son humiliation publique lors du Grand Prix F1 de Montréal.

Le comédien livre, à la vitesse d’un vélo kamikaze qui zigzague habilement entre les voitures sur Sherbrooke, quatre contes cousus d’un langage cru et saupoudrés de jurons bien sentis, ne reprenant son souffle que lors des pauses qu’il s’accorde entre chaque récit, dans la pénombre, le temps d’une gorgée d’eau. La mise en conte de Maxime de Munck est adéquate quoique très limitée, laissant le comédien sur place, au milieu de la scène. Hugues Clément accompagne Jean-Philippe Baril-Guérard tout au long de la pièce, sur scène, aux commandes d’un instrument sur mesure appelé vélophone, qui consiste en une bicyclette debout, de laquelle il tire différents sons qu’il triture ; un élément fort intéressant dont il faudrait pousser davantage l’expérimentation et la présence.

Si ces contes crades amusent le public grâce à son humour franc et parfois morbide, ils ont aussi le même défaut que le personnage principal. Grâce à leur caractère fantastique, humoristique ou même touchant, à certains égards, les histoires de Baril-Guérard captent l’attention des spectateurs, mais risquent de facilement la perdre. En fait, l’intérêt s’épuise lors de la représentation, essentiellement à cause du genre, de la forme et de la longueur du spectacle. Certains contes pourraient se voir amputer de quelques détails, tandis que celui de la Coleman, qui déroge de la trame principale mettant en scène la Mort et qui ici n’y figure pas, pourrait facilement être retranché. Comparativement aux chutes des premiers contes, noires ou poétiques, la finale du spectacle manque malheureusement de finesse ou de mordant, pour bien clore la soirée.

Le Théâtre en petites coupures ouvre tout de même d’une belle façon les festivités des contes contemporains et urbains présentés durant les temps des Fêtes dans la métropole, avec des textes sans censure ni tabous, qui sauront satisfaire un public avide de ce genre.

24-11-2010

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