Pour la première fois sur scène, Edgar le comédien et Edgar le mélomane ne font qu’un et c’est lui qui jouera son propre rôle. C’est la rencontre d’Edgar et des personnages mythiques qui habitent l’imaginaire de son quotidien. Quel moment magique quand la réalité ordonne ainsi à la fantaisie de se matérialiser :
« Visiteur mystérieux et loin d’être le bienvenu, un étrange personnage bouleverse le rituel sacré d’un Edgar perplexe et le plonge en plein mystère en lui offrant une boule de cristal … Les événements se bousculent, un orchestre apparaît et à tour de rôle les fantômes de ses compositeurs préférés viennent le visiter. L’immense Bach (Vincent Bilodeau), le sombre et fascinant Beethoven (Sylvain Massé), le surprenant et volage génie appelé Mozart (André Robitaille), jusqu’à ce pianiste excentrique du début du XXe siècle, Érik Satie en personne (Jean Marchand) … du moins, ce qu’il en reste dans l’au-delà ! Mais que se passe-t-il ? Pour quelles raisons ces fantômes plus grands que nature viennent-ils perturber Edgar ? »
Un spectacle accessible à tous, une visite fantaisiste à travers l’histoire et la musique tout en s’amusant ! Le texte est une création de Normand Chaurette, auteur d’une douzaine de pièces et lauréat de nombreux prix et distinctions au Québec, au Canada et en Europe. La mise en scène est signée par nul autre que Normand Chouinard, comédien passionné, mélomane à ses heures et créateur à l’imagination débordante. Autour de l’incomparable Edgar et de ses amis comédiens, un étrange personnage s’ajoute à la distribution : un orchestre de 24 musiciens dirigé par le talentueux chef Jean-Pascal Hamelin donne vie à ce rôle fantastique et essentiel à l’intrigue.
Idée originale et producteur exécutif : Jean-Claude Dumesnil
Producteur délégué : Claude Marion
Directeur de production : François Perrier
Assistant metteur en scène et régie : Geneviève Lagacé
Conception décor : Jean Bard
Conception costumes : Suzanne Harel
Conception éclairage : Claude Accolas
Conception, idéation et graphisme : Just Bull Communications
Relations de presse : Roy & Turner Communications
Consultants : Michel Laverdière, Normand Gagné et Mario Lefebvre de Flair MIC inc.
Billet: 83$/78$
Une production Octave
www.edgaretsesfantomes.com
par David Lefebvre
Après quatre coffrets, intitulés Les grands classiques d’Edgar, réunissant de grands enregistrements mondiaux qui se sont vendus à plusieurs milliers d’exemplaires, les Productions Octave poussent encore plus loin leur collaboration avec l’homme de théâtre et mélomane, Edgar Fruitier, et présentent Edgar et ses fantômes, un spectacle hybride et fantastique. La pièce propose de jumeler dans un seul et même endroit les deux grandes passions de cet homme si charmant et sympathique, soit son appartement.
Le mélomane entre donc chez lui et s’installe, tout en savourant les premières notes de La flûte enchantée. Par la fenêtre, pénètre un des personnages du célèbre opéra, qui lui remet un pipeau et une boule de cristal, contenant la connaissance universelle. Dès lors, le mur du fond disparaît et un orchestre de 24 musiciens se matérialise. Edgar le comédien et Edgar le passionné de musique ne font enfin qu’un, et convoque par accident de grands compositeurs qu’il admire, soit Bach (Vincent Bilodeau), Mozart (André Robitalle), Beethoven (Sylvain Massé) et Éric Satie (Jean Marchand) avec lesquels il s’entretient.
Spectacle très accessible, Edgar et ses fantômes, écrit par Normand Chaurette, permet au public de (re)visiter l’histoire de ces quatre grands compositeurs de génie. M. Fruitier, tout aussi humble que grand connaisseur, les accueille dans son univers avec un énorme respect, guidant les discussions, séparant ceux qui ne s’entendent pas, rappelant les grands faits et les petits détails de leurs vies, les rassurant sur leur héritage prodigieux qu’ils ont légué à l’humanité. Les comédiens, sans être nécessairement unidimensionnels, se servent essentiellement d’un trait ou deux de personnalité ainsi que d’une caractéristique de leur musique pour construire et incarner leurs personnages. On les identifie ainsi facilement : Vincent Bilodeau se glisse avec justesse dans la peau d’un Bach austère, mais plus ouvert qu’il n’y paraît, André Robitaille brille dans les habits du sympathique, exubérant et enjoué Mozart, Sylvain Massé interprète un Beethoven triste et enragé, aux oreilles par contre bien intactes, et Jean Marchand joue un Satie des plus délicieux, tout aussi énigmatique qu’absurde. La virtuosité de M. Marchand est mise à contribution et nous permet de savourer, entre autres, une partie de la Sonate à la lune au piano qui se juxtapose à Gymnopédie no 3 de Satie. Une scène tout à fait sublime.
La mise en scène de Normand Chouinard sépare les deux univers sacrés, musique/théâtre, pour que les spectateurs et les interprètes puissent jouir entièrement des deux mondes, distinctement. Cette décision n’a malheureusement pas que de bons côtés : alors que l’orchestre s’exécute, les comédiens, surtout en première partie, s’assoient et ne bougent pratiquement plus, continuant, malgré eux, d’être notre centre d’intérêt. Ce moment d’inaction sur scène perturbe légèrement l’attention du spectateur, surtout au parterre. Par contre, le problème se résorbe dès que les cinq comédiens sont ensemble. Ils parlent alors, échangent sur la musique, sur son évolution, circulent au travers l’orchestre, battent la mesure. Les dernières scènes sont ainsi beaucoup plus vivantes et intéressantes que le début du spectacle.
Il faut absolument souligner la qualité exceptionnelle de l’orchestre, conduit par le maestro Jean-Pascal Hamelin. En plus de Bach, Mozart, Beethoven et Satie, il nous fait plaisir d’entendre Verdi, Strauss, Prokofiev et Rossini. Les thèmes, savamment choisis, sont connus de la plupart des gens dans la salle, sinon de tous les spectateurs, qui entonnent même, à l’unisson, quelques notes de l’Hymne à la joie. Il est ainsi très plaisant de pouvoir distinguer, dans un même spectacle, les différences flagrantes des styles musicaux au travers les siècles.
Edgar et ses fantômes propose un voyage fascinant, mais très convenu et souvent trop sage, qui plaira davantage à un public plus âgé. Par contre, la pièce pourrait assurément être adaptée pour les plus jeunes, grâce à des personnages faciles à saisir et une structure légèrement didactique, répétitive et somme toute amusante.