David est un jeune directeur des communications talentueux, très talentueux. Durant une course serrée lors des primaires démocrates, son ascension rapide lui vaut d'être la cible d'attaques sournoises. Farragut North est une histoire sur la soif du pouvoir et le prix à payer pour l'atteindre.
Scénographie : Marie-Pier Fortier
Costumes : Marie-Noëlle Klis
Éclairages et régie : Tommy Chevrette
Son : Michael Binette,
Crédit photo : PL2 Studio
Graphisme : Mélissa Deschênes
Cartes Prem1ères
Date Premières : 25 janvier au 2 février 2011
Régulier : 20$
Carte premières : 10$
Une création de La Parade sans orignaux
par Sara Fauteux
Farragut North est un texte de Beau Willimon traduit pour la cause par David Laurin. Ce dernier et son comparse, Jean-Simon Traversy, selon leurs dires, ont reconnu tout de suite la qualité de ce texte et ont eu la volonté de la traduire et de le porter à la scène au Québec. Force est d’avouer qu’ils ont vu juste et leur travail, ainsi que celui des comédiens qui les ont suivis dans ce projet, rend justice au texte le plus connu de Willimon.
Farragut North nous plonge dans l’univers de la politique américaine. On le sait, la politique et le processus électoral de nos voisins du sud sont une chose complexe pour ceux qui ne s’y connaissent pas ou peu. À cet effet, le programme du spectacle contient un petit lexique qui fournit la définition des termes politiques plus pointus utilisés dans la pièce.
Pourtant, aucun lexique ou connaissance n’est nécessaire pour saisir les enjeux qui se jouent dans Farragut North. La fluidité de la traduction de Laurin et la justesse des acteurs nous suffisent amplement pour suivre l’action. Le suspense est au rendez-vous et il est difficile de ne pas se laisser happer par la tension qui règne sur scène du début à la fin.
On suit la dégradation de la carrière pourtant extrêmement prometteuse de David, un jeune directeur des communications très talentueux. Alexandre Fortin est particulièrement convaincant et hilarant dans ce rôle de jeune premier ambitieux et confiant. Il ne tombe pas dans le cliché et son aisance sur scène est impressionnante.
Les comédiens qui l’accompagnent sont aussi solides et c’est sans aucun doute ce qui fait la grande force du spectacle. Ils évoluent dans une série de lieux impersonnels (lobby, chambre d’hôtel, restaurant, etc.), sobrement représentés par la mise en scène très réaliste de Traversy. Les batailles se jouent en terrain neutre, comme pour mieux souligner le fait qu’il s’agit de s’approprier le territoire.
L’intrigue est tellement bien ficelée qu’on se sent impliqué et les réactions de chacun en disent long sur notre relation avec le pouvoir. Farragut North dresse un portrait troublant de la politique, un sujet rarement abordé au théâtre de cette façon. Les coups bas n’ont apparemment pas de limites dans ce monde où toutes les stratégies sont permises et les personnages ainsi que les situations nuancées de la pièce nous font redouter que cette fiction soit en fait très près de la réalité.