Pour préparer ses élèves au secondaire, M. Margerelle, le Prof Bien Aimé du primaire, accepte de jouer tous les rôles de professeurs auxquels ils devront s’adapter. Mais cette idée de Kamo était-elle vraiment l’idée du siècle ? Ou plutôt la gaffe du siècle ? La bêtise du siècle?
Daniel Pennac nous montre l’école à la période charnière du passage au secondaire, ce moment identifié comme une étape critique dans le plan d’action québécois «L’école, j’y tiens» du ministère de l’Éducation. Ce spectacle est une invitation à apprivoiser ce passage délicat et devient l’amorce d’une réflexion pour les élèves et les adultes qui les entourent.
Cette adaptation pour la scène d’un roman de la série Kamo pour les jeunes est une première mondiale.
Scénographie Geneviève Lizotte
Éclairages Julien Blais-Savoie
Création des instruments Carol Bergeron
Assistance à la mise en scène et régie Marjorie Bélanger
5 et 6 octobre 2010 : Théâtre Hector-Charland (L’Assomption)
17 novembre 2010 : Maison de la culture Montréal-Nord (Montréal)
20 novembre 2010 : Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville (Montréal)
5 au 9 décembre 2010 : Maison des arts (Laval)
13 au 20 décembre 2010 : Maison de la culture Pointe-aux-Trembles (Montréal)
13 au 15 mars 2011 : Salle Jean-Despréz (Gatineau)
27 mars 2011 : Maison de la culture Marie-Uguay (Montréal)
29 et 30 mars 2011 : L’Anglicane (Lévis)
1er avril 2011 à 13h30 (scolaire) et à 19h30 (tout public) : 3535 Rosemont (MDC Rosemont Petite-Patrie Montréal)
9 avril 2011 à 19h30 : Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville (10300 Lajeunesse 1er étage, Montréal)
Une production Théâtre Galiléo
par David Lefebvre
Kamo - l'idée du siècle, du brillant auteur Daniel Pennac, est une histoire qui a d'abord été publiée en recueil dans « Je Bouquine », accompagnant L'évasion de Kamo et Kamo, l'agence Babel, puis, individuellement, ici, dans la collection Folio Junior de Gallimard. Pennac est un auteur extraordinaire : ouvrir un de ses bouquin, c'est entrer dans un monde qui se colore sans cesse, qui nous happe, c'est se voir incapable de refermer le livre tant que la lecture n'est pas terminée. Il y a quelques années, Vincent Magnat avait joué au Prospero, puis partout en province, Monsieur Malaussène au théâtre, mis en scène par Marc Béland ; c'est donc un grand plaisir de revoir l'acteur renouer avec les mots de cet ancien professeur de lettres et grand écrivain français. Et les retrouvailles sont fructueuses : Kamo - l'idée du siècle, adaptée pour la première fois sur scène, est une pièce extrêmement sympathique, amusante, vivante.
Le narrateur et son meilleur ami, prénommé Kamo, deux jeunes de sixième, se font casser les oreilles avec l'entrée au secondaire. Prépare-toi! Tu vas voir... ! Mais qu'est-ce qu'il y a de si terrible avec le secondaire? C'est avec humour, finesse et une immense compréhension que Pennac met en scène des élèves créatifs et un professeur qui n'a rien d'ordinaire. Pour aider sa classe, le prof Margerelle interprétera plusieurs types d’enseignants pour les habituer aux nombreux changements... jusqu'à ce que Kamo et sa bande commencent à s'ennuyer sérieusement de leur Instit' Bien Aimé. Et qu'est-ce que ça cache, au fond, tout ça ? De plus, les deux comparses trouveront-ils l'homme rêvé pour Mado-Magie, la marraine de Kamo, parmi les trois milliards d'hommes sur Terre ?
Dans un décor de Geneviève Lizotte, tout en ardoise, aux détails dessinés à la craie, Vincent Magnat obtient l'espace nécessaire pour explorer à fond le monde si particulier de Pennac. Et l’espace ici prend tout son sens : le spectacle, mis en scène par Michoue Sylvain, qui a notamment travaillé avec le Cirque du Soleil, s'appuie beaucoup sur le jeu physique de Magnat, qui en profite. Il s'amuse indéniablement à passer d'un personnage à l'autre, en amplifiant ou minimisant son jeu, ou en créant des ombres pour ainsi représenter, par exemple, la maman de Kamo. Sportif, comme interprétation. On ne peut que tomber sous le charme des nombreux personnages, présentés et interprétés de façon si talentueuse. Et le sourire se plaque invariablement au visage des spectateurs-lecteurs de Pennac, lorsqu'ils entendent les noms du Petit ou de Jérémie. La série Malaussène a de tout évidence marqué profondément le coeur de bien des gens.
Le décor réserve plusieurs surprises, dont quelques espaces de percussion – très imaginatifs – qui viennent s'agencer à la géniale conception sonore de Charmaine LeBlanc. La musicienne, sur scène (qui a parfois été remplacée par Carol Bergeron lors de la tournée, qui a aussi conçu et construit les instruments), vient créer un univers musical riche en ponctuant les divers rebondissements de l'intrigue grâce à un drum pad, caché dans un pupitre. La dynamique mise en lumière de Julien Blais-Savoie crée des ambiances ludiques et tout à fait appropriées au ton de l'histoire.
En tournée au Québec depuis octobre 2010, une tournée maintenant malheureusement terminée, cette charmante comédie qui se penche de manière si attachante sur le passage de l'école primaire au secondaire est le genre de spectacle qu'on espère de tout coeur revoir bientôt, pour sa pertinence, son côté si attachant ainsi que pour le grand talent des artistes sur scène.