Une femme nous accueille, seule, dans sa cuisine. Sa voisine est morte. Et peut-être par la faute même de celle qui, assise inconfortablement devant nous, raconte son histoire. « Je n’ai pas levé la main sur elle », nous dit la femme d’entrée de jeu. Mais a t-elle seulement levé le doigt pour lui venir en aide ?
Tout se mêle dans sa tête : accablement, tristesse, colère et culpabilité. Elle ajoute : « J’étais
sur son chemin pour éviter qu’elle meure. Elle est morte. J’ai failli à mon devoir. » Parce qu’elle a omis d’accomplir une tâche qu’elle avait pourtant consciencieusement inscrite sur une liste. Une tâche qui aurait pu sauver sa voisine Caroline.
35,50$ rég/ 29,50$ privilège
2011
Horaire de la tournée
Laval
le 18 février 2011
à la Maison des arts de Laval
Shawinigan
le 19 février 2011
Salle Philippe-Filion du Centre des arts
Saint-Léonard
le 20 février 2011
Théâtre Saputo
LaSalle
le 27 février 2011
Salle Jean-Grimaldi
Gaspé
le 1er mars
Auditorium de l’école C.-E.-Pouliot
Amqui
le 3 mars
Salle Jean-Cossette
Le Bic
le 4 mars 2011
Théâtre du Bic
Lévis
le 5 mars 2011
L’Anglicane
Alma
le 8 mars 2011
Auditorium d’Alma
Jonquière
le 9 mars 2011
Théâtre La Rubrique
Sept-Iles
le 11 mars 2011
Salle Jean-Marc Dion
Baie-Comeau
le 12 mars 2011
Théâtre de Baie-Comeau
Mont-Laurier
le 17 mars 2011
Auditorium de la Polyvalente St-Joseph
Longueuil
les 24, 25 et 26 mars 2011
Salle J.-L. Millette du Théâtre de la Ville
Ottawa
les 30, 31 mars, 1er et 2 avril 2011
Centre national des arts (Studio)
Sherbrooke
le 5 avril 2011
Salle Maurice-O’Bready
Lac-Mégantic
le 6 avril 2011
Auditorium de la Polyvalente Montignac
Saint-Jean-sur-Richelieu
le 8 avril 2001
Théâtre des Deux-Rives
Sainte-Thérèse
le 9 avril 2011
Théâtre Lionel-Groulx
Outremont
le 12 avril 2011
Théâtre Outremont
Montréal-Nord
le 14 avril 2011
Maison culturelle et communautaire
Sainte-Geneviève
le 15 avril 2011
Salle Pauline-Julien
Salaberry-de-Valleyfield
le 16 avril 2011
Salle Albert-Dumouchel
Théâtre Outremont
1248, avenue Bernard Ouest
Billetterie 514 790-1245
Maison de la culture Montréal-Nord
12004, boulevard Rolland
514-328-4000, poste 5630
Salle Pauline-Julien
15 615, boul. Gouin Ouest
514 626-1616
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Dates antérieures (entre autres)
Du 12 janvier au 6 février 2010 - suppl. 7 fév. 15h, 9 fév. 19h et 10au 13 fév. 20h
Théâtre d'Aujourd'hui
par Olivier Dumas
L’affiche de La liste présageait une soirée mémorable. Le texte de Jennifer Tremblay, une jeune auteure prometteuse, a remporté en 2008 le Prix du Gouverneur général en théâtre. Comédienne intense, Sylvie Drapeau parvient à chacune de ses prestations à émouvoir même les spectateurs les plus récalcitrants. Les attentes étaient-elles trop grandes, voire démesurées, avant d’entrer au Théâtre d’Aujourd’hui? Malgré une mise en scène un tantinet décevante et un certain ennui devant un récit figé, La Liste s’écoute et se regarde avec recueillement et intérêt.
Tragédie de la cruauté qui se déroule dans un milieu ordinaire, l’histoire de 75 minutes se situe uniquement dans une banale cuisine de campagne. Dès le lever du rideau, le drame est installé. Une femme, mère au foyer, se trouve sous le choc de la mort d’une amie. Aucune autre action, et peu de déplacements ne viennent déranger l’attention du texte qui tient autant du journal intime, du monologue théâtral que de la « liste d'épicerie ».
Jennifer Tremblay se distingue des autres dramaturges québécois par son habileté à suggérer plusieurs sentiments à l’aide d’un vocabulaire très simple, presque scolaire. Un seul personnage issu d’un milieu rural, sans envolées lyriques ou de catharsis, mais une écriture qui réussit à faire remuer des peurs et des angoisses souterraines, effroyables par moment.
Interprète du solo, Sylvie Drapeau s’avère l’actrice parfaite pour un rôle aussi exigeant. Pourtant, il faut un certain temps à adhérer à sa proposition, mélange de froideur, de déchirure, avec un ton plus près de l’incantation que du réalisme implacable de la situation. Pourtant, au fil de la représentation, elle parvient à se réchauffer pour véritablement embarquer le public. Après avoir incarné la Blanche Dubois d’Un tramway nommé désir dans la relecture d’Alexandre Marine l’automne dernier, elle atteint ici de nouveaux sommets. Fait rare, chaque mot et chaque silence sont d’une remarquable clarté, sans fioriture, sans excès ou maniérisme souvent tentant dans ce genre d’exercice.
De production en production, Marie-Thérèse Fortin démontre une réelle habileté dans la direction d’acteurs. Ici, elle a su mettre en valeur le climat d’une angoisse en sourdine avec doigté, grâce à la présence de Sylvie Drapeau. Par contre, le bât blesse dans les choix scénographiques à priori évocateurs, mais qui se révèlent à la longue être plutôt distrayants et souvent discutables. Des pommes pour représenter la maternité, broyées pour symboliser la mort, une voiture verte pour le départ du mari pour le travail ; tant de détails et de représentations graphiques qui n’ajoutent que bien peu de choses à la compréhension du propos. Le désir de rendre plus concrète la tension aurait mérité plus de retenue que de surenchère. Peut-être qu’une présence musicale (peu exploité par la mise en scène) aurait mieux traduit cet effet d’aliénation par des compositeurs de musique répétitive comme Steve Reich ou Arvo Pärt.
La liste s’adresse surtout à un public averti. En effet, le ton peut rebuter plusieurs néophytes par son dépouillement et sa monotonie. Pour les autres, la lenteur d’une histoire sans véritable progression dramatique (voulue par les créateurs du spectacle) entraîne quelques élans de fatigue, surtout dans le dernier quart d’heure de la soirée. On sort du Théâtre d’Aujourd’hui avec l’impression que le texte, si valable soit-il, est probablement davantage un plaisir de lecture qu’une expérience théâtrale transcendante.