Johnny, Sandy et Marco, trois adolescents cools, s'échappent de leur camp de vacances pour entrer par effraction dans une auberge lors d'une nuit d'orage. Ils y font la rencontre d'une dame blanche, d'une tenancière slave et d'un inspecteur nostalgique…
Inspiré de la série de romans jeunesse culte des années 90, Frissons, cette comédie-gore ouvre la voie à un nouveau genre théâtral.
Popcorn et alcool en vente sur place
Assistance, régie et conception d'éclairages Marjorie Quessy
Décor et accessoires Jeanne M. Leblanc
Costumes Cath Lecours
Graphisme Alexandre Huot
Effect spéciaux Olivier Proulx
Cartes Prem1ères
Date Premières : 29 septembre au 5 octobre 2011
Régulier : 20$
Carte premières : 10$
Une production du Théâtre du Lys
par David Lefebvre
L’horreur, dans la veine des films d’épouvante, est une avenue difficile à emprunter, à exploiter au théâtre. Rappelons qu’il y a quelques années, à La Chapelle, la compagnie Champ gauche, grâce à la plume de François Létourneau et à la direction de Patrice Dubois, nous avait offert Texas, une pièce s’inspirant d’un personnage éphémère de Texas Chainsaw Massacre. Près de quatre ans plus tard, Anne-Hélène Prévost, auteure, comédienne et fondatrice du Théâtre du Lys, nous propose son tout premier texte, une délicieuse incursion dans le genre teen movie, Le Camp Horreur.
Bourré de clichés et de références – notons, entre autres, Saw, Evil Dead, Exorciste, Psycho, Sweeney Todd et compagnie – Le Camp Horreur nous enferme, le temps d’une nuit très orageuse, dans une chambre d’auberge tenue par une étrange Roumaine (Julie Roussel), au rire dément. Deux adolescents, Sandy et Johnny (Anne-Hélène Prévost et David Leblanc), qui se sont enfuis de leur camp de vacances, s’y réfugient pour boire, frencher à pleine bouche et s’amuser, et peut-être enfin passer à l’acte. Mais contre toute attente, Marco (Gabriel Paré), leur co-chambreur, se pointe, avec lunch, jeux et musique. Leur nuit ne sera pas de tout repos : ils seront hantés par les visites impromptues d’une dame blanche (Jennyfer Desbiens) et d’un inspecteur de police (Gabriel Dagenais).
Le Camp Horreur se veut inspiré des romans «Frissons» des années 90, comme le mentionne l’auteure dans le programme, et comme l’indique la présence en nombre étonnant de ces livres disponibles au guichet de l’Espace 4001. Il est pourtant indéniable que les différents films de genre des 30 dernières années ont eu leur mot à dire. Sans prétention, Le Camp Horreur est une véritable parodie du genre : si la tension ou le suspense fait défaut à la pièce, elle est néanmoins très bien servie par un humour peut-être facile, mais franchement efficace. Les différents comédiens s’en donnent à cœur joie, jouant à fond la carte caricaturale de leur personnage respectif.
Par contre, l’histoire s’essouffle à mi-parcours, et certaines scènes souffrent de longueurs qui aplanissent l’intensité et l’exubérance du récit. Avec un ajustement adéquat et un resserrement maîtrisé, la pièce offrirait sans nul doute une exaltation encore plus jouissive et délicieuse. L’omniprésence de la sexualité, de façon crue ou impudique, se veut nécessairement une critique ou un clin d’œil, c’est selon, à l’effervescence lubrique à l’adolescence et à son abondance dans les films dont il se moque ; reste que sa banalisation y est ici flagrante et parfois surprenante. Et pour les amateurs de gore, brève déception : malgré quelques effets plutôt rigolos, on perçoit peu d’hémoglobine, surtout en fond de salle. De belles grosses giclées de sang plus visibles seraient… bienvenues.
C’est tout de même une belle surprise qu’est ce Camp Horreur, à l’humour salace et inspiré et au style horreur/comédie fantastique qui sillonne peu ou pas du tout les scènes québécoises.