Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
Du 7 au 17 mars 2012, 20h
L'Homme invisible - The Invisible Man
Texte bilingue de Patrice Desbiens
Mise en scène de Harry Standjofski
Avec Jimmy Blais et Guillaume Tremblay

L'homme-invisible
Pas évident d'être franco-Ontarien au Canada. Une pièce quasi-autobiographique du poète Franco-Ontarien Patrice Desbiens. Morceau de poésie bilingue à l'humour noir, elle est jouée en deux langues, le Français et l'Anglais. L'Homme Invisible se retrouve tiraillé, poussé et repoussé entre deux solitudes, à la recherche de son identité. La langue simple et magnifique de Patrice Desbiens nous transporte entre Timmins et Québec dans l'aventure d'un Franco-Ontarien déchiré, en quête perpétuelle de sa visibilité.

The Invisible Man
A french-canadian lost between his two sides. A quasi-autobiographical piece by Canadian poet Patrice Desbiens. This darkly humorous two-person play is performed in two languages, French and English. Bilingual from birth, the Invisible Man finds himself torn between the two solitudes of his cultural identity. Within the plays' beautiful language unfolds the Invisible Man's continuous struggle to become identifiable, to become a visible man.

Les productions du Futur (Clotaire Rapaille: l'Opéra Rock) débarquent avec la poésie originale de Patrice Desbiens, dans une atmosphère de bar décontracté, sur la guitare virtuose de Harry Standjofski. Finaliste pour le prix du Gouverneur général en 1985, gagnant prix du Salon du livre du Grand Sudbury, il est un des rares poètes à connaître à la fois un grand succès populaire et une haute estime de la critique. 

Productions from the Future (who brought you Clotaire Rapaille: Rock Opera) are back with poetry by Patrice Desbiens told within a soothing bar type atmosphere courtesy of Harry Standjofski's guitar. A finalist for The Governor General's award in 1985, winner of the Salon du livre du Grand Sudbury, Desbiens is one of the few poets who has known both popularity and critical acclaim.


Section vidéo
un vidéo disponible


Musique : Harry Standjofski, accompagné sur scène de Gabriella Hook

Carte Premières
Cartes Prem1ères
Date Premières : du 7 au 10 mars

Régulier 20$
Étudiant - UDA 15$
Carte Prem1ère 10$

Production Théâtre du futur - Page Facebook


Balustrade du Monument-National
1182, Boulevard Saint-Laurent
Billetterie : 514 871-2224 ou 514 871-9883

 
______________________________________
 Critique
Critique

par Sara Fauteux

Après le désopilant Clotaire Rapaille : l’Opéra Rock, les Productions du Futur reviennent à la charge avec un spectacle à l’ambiance beaucoup moins festive, mais qui explore également des questions identitaires nationales. Ils ont choisi cette fois-ci de travailler un texte de Patrice Desbiens, un auteur emblématique de la communauté francophone de l’Ontario, dont le texte bilingue met habilement en lumière la réalité franco-ontarienne. Dans une mise en scène sobre et efficace, Guillaume Tremblay et Jimmy Blais nous racontent l’histoire de L’Homme invisible/The Invisible man, en anglais et en français. 

Les deux comédiens partagent la scène avec aisance, se renvoyant la balle, alternant de manière fluide entre les deux langues. À travers leur récit, on suit le personnage de Timmins à Québec à leur recherche d’une identité qui lui échappe constamment. L’homme invisible semble en effet condamné à reproduire un parcours et une existence désœuvrée duquel il semble incapable de dévier. Discrètement, Harry Standjofski et Alycia O’keefe, à la guitare et à l’accordéon, assurent une ambiance musicale qui sert bien le climat noir du texte de Desbiens.

Alors qu’on entend d’abord dans les répliques des deux comédiens une simple traduction des mots de l’un dans la langue de l’autre, on découvre bientôt des subtilités au texte qui lui donne tout son sens. « He is French Canadian/Il est franco-ontarien ». Le bilinguisme du texte vient mettre en lumière une réalité canadienne très vivante : l’Homme invisible est fait d’une voix, à la fois toute francophone et toute anglophone. Ces deux poésies se répondent ici, s’enchevêtrent et se mêlent dans un récit très simple, mais éloquent. 

L’espace, thème prédominant dans l’œuvre de Desbiens ainsi que dans toutes les littératures dites minoritaires, est très présent dans la pièce. L’Homme invisible est opprimé, pris au piège dans un espace restreint, étouffant. Cet aspect du texte est en quelque sorte illustré habilement par l’exigüité du lieu dans lequel il est présenté. La scène minuscule de la Balustrade du Monument-National, dont une bande étroite s’avance entre les spectateurs, comme une péninsule, en dit long sur la question du territoire.

Si cette production ne réinvente rien et n’explore pas de manière très poussée les possibilités théâtrales du texte de Desbiens, il s’agit tout de même d’un spectacle juste qui atteint sa cible et surtout, qui accorde une voix à un auteur important dont les mots et le propos parviennent trop peu souvent jusqu’à nous.

14-03-2012