MinésMise en scène de Josianne Dulong-Savignac et Solène Paré
Avec Olivier Caron-Brisebois, Louis-Alexandre Cliche, Miguel Doucet, Firmin Havugimana, Julien This
"T'es dans l'oeil d'la tornade
Pis BANG!
Le nouveau s'pointe."
Oscar à la mine.
Oscar au restaurant.
Un homme captif de deux mondes qui courent l'un vers l'autre.
Minés, de Solène Paré, est une pièce sur l’incompréhension et la mémoire, mise en scène par Josianne Dulong-Savignac et Solène Paré, deux étudiantes qui entameront en septembre leur deuxième année d’études théâtrales.
Le théâtre C.R.É.A.T.U.R.E. est une troupe de théâtre et un organisme sans but lucratif qui, depuis maintenant deux ans, offre la possibilité aux étudiants du baccalauréat en études théâtrales de l’Université du Québec à Montréal d’expérimenter la production complète d’une pièce de théâtre. Elle a été créée par les étudiants de la cohorte 2009-2012 en novembre 2009. La troupe offre des postes autant en création (metteur en scène, scénographe, acteurs et auteurs) qu’en direction (direction artistique, direction administrative, communications et marketing, direction technique et trésorerie).
Conception sonore :
Jean-François Malo
Costumes et maquillages :
Roxane Krief
Scénographie
Josianne Dulong-Savignac,
Solène Paré
Équipe technique : Anne-Audrey Deltell et Pascale St-Onge
Billets: 23$
Production Théâtre C.R.E.A.T.U.R.E.
par David Lefebvre
Oscar, jeune Colombien exilé, se trouve un travail dans un restaurant. Lui qui veut devenir dentiste doit conjuguer son quotidien avec ses collègues de travail qui ne sont pas commodes. Ses souvenirs le rattrapent, des souvenirs de mines d'émeraudes et d'un père qui enterre les morts inconnus le soir venu.
Minés, signée par la jeune auteure Solène Paré et mise en scène conjointement avec Josiane Dulong-Savignac, était au départ un travail d’école. Grâce à la compagnie de théâtre C.R.É.A.T.U.R.E., le texte est monté pour quelques soirs seulement à l'intérieur de la sympathique salle MainLine. Le sol de la scène où évoluent les comédiens est recouvert d’une belle terre noire, qui rappelle toujours le personnage à ses racines, à sa mémoire, une matière dans laquelle on laisse ses traces et qui laisse ses traces sur nous. Le récit se sépare en deux portions très distinctes. D’abord le restaurant, à l’esthétique visuelle poussée, très physique, qui se rapproche de la danse contemporaine. L’autre, plus classique, propose des séquences du passé, près de la mine de pierres précieuses en Colombie, entre le père et le fils, entre ces morts oubliés et un homme qui s’acharne à leur creuser un trou, par dignité humaine. Si cette portion de l’histoire est de loin la plus intéressante, la plus recherchée et la plus incarnée, notamment par le jeu senti de Miguel Doucet en père d’Oscar, elle est malheureusement la plus courte. Les multiples séquences du restaurant et autres péripéties de la restauration, aussi plaisantes soient-elles – même si plusieurs gags tombent réellement à plat – sont futiles et n’arrivent pas à réellement accrocher notre intérêt. La fin, brutale et trop rapide, serait beaucoup mieux servie autrement, en l’amenant au début du récit par exemple, créant ainsi un suspense, ou en dramatisant davantage la réaction des serveurs, témoins de la scène.
Le jeu des comédiens (pour la plupart finissants de St-Laurent) est inégal ; si Olivier Caron Brisebois et Julien This s’en tirent plutôt bien, Firmin Havugimana manque de mordant à quelques occasions. Louis-Alexandre Cliche, qui incarne Oscar, manque, quant à lui, de conviction et tente de s’exprimer dans un français si correct qu’il perd de sa crédibilité. Ceci étant dit, les quatre jeunes hommes se débrouillent fort bien lors des scènes chorégraphiées qui offrent de jolis moments.