CloserDirected by Alex Goldrich
Starring Lucas Chartier-Dessert, Alex Gravenstein, Karine Kerr and Stephanie Coco-Palermo
Four lives intertwine over the course of four and a half years in this densely plotted, stinging look at modern love and betrayal. When love triangle becomes square, the truth slowly keeps getting out of reach. A series of pass-the-lover scenes in which this quartet struggle to find intimacy but can’t seem to get closer.
Set & Costume Design by Kelly O'Toole
Sound Design by Emily Thorne
Stage Manager Micheline Chartier
Générale / Regular : 23$
Student : 18$
par Geneviève Germain
Le couple et l’amour qu’on y associe est une source inépuisable de questionnements. Pourquoi tombe-t-on amoureux? Comment bâtir une intimité de couple? La pièce Closer explore les thèmes de l’amour et des relations non seulement dans leur complexité, mais aussi dans leur capacité destructrice. Résolument contemporain, le texte de l’auteur Patrick Marber utilise un langage cru, direct et sexuellement explicite qui réussit à susciter une réelle remise en question de la dynamique qui s’installe lors de toute rencontre et lors de toute vie de couple.
D’abord présenté à Londres en 1997 puis sur Broadway en 1999, Closer a été adapté pour le grand écran en 2004. Encore aujourd’hui, cette pièce résonne d’actualité : une rencontre inopinée, un couple, un coup de foudre, un deuxième couple, beaucoup de trahison et de déceptions. S’étalant sur une période de quatre années, on suit le chassé-croisé amoureux de Dan, un journaliste de rubriques nécrologiques, d’Alice, stripteaseuse, avec celui de Larry, dermatologue, et d’Anna, photographe. À coup de vérités, mais aussi de non-dits, on découvre l’attrait du sentiment amoureux et l’ennui que le quotidien peut apporter.
Dans un espace intemporel et minimaliste, les personnages se rapprochent, s’entrechoquent et se confrontent. Le metteur en scène Alex Goldrich n’hésite pas à traduire les propos de la pièce en scènes explicites. Karine Kerr, dans le rôle d’Alice, incarne parfaitement le côté frondeur, téméraire et entier de son personnage, et ce, sans aucune pudeur. À ses côtés, Lucas Chartier-Dessert réussit à illustrer l’omniprésente ambivalence de Dan. Stéphanie Coco-Palermo dans le rôle d’Anna est vibrante de sensibilité et Alex Gravenstein dans la peau de Larry, dose bien le côté plus exubérant et déplacé de son personnage. Ensemble, on croit à leur chimie. Seul bémol à leur performance, un fond d’accent britannique qui se perd à plusieurs moments de la pièce.
Le propos de la pièce peut sembler lourd, il n’est pas aisé de traiter de trahison et de déceptions amoureuses sans tomber dans le dramatique, mais heureusement, les dialogues sont ponctués de pointes humoristiques et la singularité de chacun des personnages nous tient en haleine jusqu’à la toute dernière réplique. On demeure curieux de découvrir ce qui anime les quatre protagonistes de la pièce et surtout comment cela va se traduire dans leurs actions et dans leurs choix. Pas de fin heureuse à cette histoire, plutôt d’autres questions qui demeurent en suspens, et c’est bien là où se situe la plus grande réussite de cette pièce.