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Du 26 juin au 25 août 2013, à travers les parcs de Montréal

Hansel et Gretel

Adaptation de Charles Dauphinais et Elisabeth Sirois
Mise en scène : Charles Dauphinais
Avec Jérémie Desbiens, Catherine Leblond, Félix Léveillé, Emmanuelle Lussier et Laurence Régnier

La maison de pain d’épices et de friandises de Hansel et Gretel est devenue un symbole universel de rêve et d'abondance. Mais si c’était un piège…

La Roulotte vous invite cet été à venir savourer une adaptation originale de ce conte classique. Deux enfants espiègles et attachants vivront une aventure pleine de défis et de rebondissements. Après la colère de maman, la redoutable forêt du nord et la rencontre d’une sorcière pas comme les autres, ils en sortiront unis à jamais!

Au menu : un amalgame éclaté de musique, de rires, de marionnettes et de personnages fous. Venez en famille et laissez vous surprendre par la magie de la Roulotte !

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 Critique

Critique

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par Daphné Bathalon

Après avoir exploré l’univers fantastique du Chat botté et de Pinocchio, après avoir ému un public de tous âges avec une touchante réinterprétation de Peter Pan, La Roulotte s’attèle cet été à revisiter le conte Hansel et Gretel, des frères Grimm.

La mise en scène de Charles Dauphinais modernise, sans trop toucher à l’essence du conte, l’histoire d’Hansel et Gretel, la situant quelque part au début du dernier siècle, au sein d’une famille indigente, dont le père, plutôt bonasse, n’arrive pas à rapporter un sou à la maison et dont la mère semble au bord de la dépression nerveuse. Les temps sont durs pour tout le monde : voilà des jours qu’ils n’ont plus rien à manger. Hansel et Gretel n’ont d’ailleurs qu’une idée en tête : dévorer les fameux biscuits qui font grandir! Chassés de la maison familiale après une bêtise de trop, les deux garnements s’enfoncent dans la forêt du Nord ; ils y découvriront... une sucrière! Juste avant que la fabrique de rêve se transforme en usine de cauchemar!

Les jeunes comédiennes Catherine LeBlond et Emmanuelle Lussier Martinez,  qui incarnent les deux enfants, sont pleines d’une énergie contagieuse. Leur courage devant l’adversité, et même leurs coups pendables, nous les rend rapidement attachants. Il faut entendre les jeunes spectateurs s’esclaffer à chaque surnom comique que le frère et la sœur se donnent! Espérons toutefois que les deux comédiennes adoptent un ton moins haut perché, car par moments, avec les micros, elles semblent davantage crier que projeter. Il faut admettre que jouer sur une petite scène extérieure au milieu d’un grand parc ne facilite pas le dosage du volume sonore. Un ajustement qui se fera sans doute au fil de la tournée estivale.

Encore une fois, le décor de La Roulotte se révèle plein de surprises (une conception signée Loïc Lacroix Hoy). Après la triste et terne maison de bois de la famille d’Hansel et Gretel, le décor se transforme, et ce, en quelques pirouettes scénographiques : les armoires pivotent pour dévoiler des pans de forêt, puis des étagères recouvertes de sucreries en tout genre... Une métamorphose qui renforce la magie du théâtre.

L’apparition de la sorcière en exquise drag queen dynamise d’ailleurs considérablement le spectacle, le faisant basculer dans un tranchant, mais combien délicieux, délire psychédélique. L’incarnation de Jérémie Desbiens en ogresse pathétique, perruque et déshabillé rose inclus, s’avère des plus déjantées. La chanson qui ponctue son apparition, tout sucre, tout miel, est irrésistible. Une folie assumée par l’interprète et par la mise en scène qui permet enfin au spectacle de retenir l’attention de son jeune public. L’intérêt de celui-ci ravivé, il n’en goûte que mieux les détails de l’histoire et l’évolution des personnages.

Le spectacle souffre néanmoins de la comparaison avec celui qui l’a précédé l’été dernier, Peter Pan, qui  tissait finement une trame autour de la perte d’un enfant, d’un frère, et la lente guérison familiale. Hansel et Gretel manie de plus grosses ficelles en abordant la délicate question de la société de consommation par rapport à la richesse des liens humains. Si la morale « Tant qu’on est ensemble, on est riche » paraît trop appuyée en première partie de représentation, la leçon est heureusement plutôt bien amenée par la suite, au fil des rencontres et des mésaventures des enfants.  Une deuxième partie de spectacle qui rattrape largement la longueur de la première et qui nous fait trépigner d’impatience de voir le sort réservé à la sorcière... même si on le connaît déjà! Après tout, on n’a jamais fini de redécouvrir et de revisiter ces contes, toujours pertinents, et La Roulotte le fait toujours de si belle manière.

13-07-2013