A warlord unrivalled on the battlefield, Macbeth is rewarded with rank and favour by a grateful king. But with each enemy butchered in his master's defence, Macbeth's own desire for the crown grows until, driven to distraction by greed, he ferociously seizes the throne. But, violence breeds violence, and a reign born in blood quickly spirals out of control as Macbeth's actions return to destroy him.
A la suite d’une bataille victorieuse, le valeureux Macbeth, sujet du roi Duncan d’Ecosse, rencontre trois sorcières qui le désignent comme le duc de Glamis (ce qu’il est effectivement), le duc de Cawdor, et le futur roi. Peu de temps après, Macbeth est informé que le roi, en récompense de son courage et de sa dévotion, le fait duc de Cawdor. Macbeth fait part de la singulière entrevue à son épouse qui va le pousser à assassiner le roi pour prendre sa place, réalisant ainsi la troisième prédiction des trois sorcières. Le règne de Macbeth, guidé par la peur, la culpabilité et les propos nébuleux des trois sorcières qu’il interroge quant à son avenir, est placé sous le signe des meurtres arbitraires et de l’injustice. Macbeth finit par soulever contre une révolte de grande ampleur, et sera assassiné dans le château de Dunsinane par Macduff, dont la famille a péri sous ses ordres. La pièce se clôt sur le retour de Malcolm, fils de Duncan parti en exil à la suite du meurtre de son père.
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Chorégraphie Amy Blackmore
Chorégraphie des combats Paul DeTourreil
Décor et costumes Kelly O'Toole
Éclairage Maude Blais
Prix des billets : $25.00 Étudiant $20.00 (avec preuve)
Produit par Montreal Shakespeare Theatre Company
par David Lefebvre
Fair is foul, and foul is fair: Hover through the fog and filthy air...
Après Titus, présenté l'an dernier au Monument-National, le Montreal Shakespeare Theatre Company s'attaque au texte maudit du grand Will, Macbeth. Tragédie fantastique se déroulant dans une Écosse du 11e siècle, la pièce du célèbre auteur anglais explore le caractère imprévisible et machiavélique de l'être humain sujet à une ambition démesurée et aux influences néfastes. Sorcières, meurtres, trahison : tout est réuni ici pour une soirée des plus captivantes.
La troupe, qui existe depuis plus de 10 ans, a pour mission d'offrir une expérience théâtrale aux étudiants de tous âges, visitant les écoles primaires et secondaires du Québec et de l'Ontario, et proposant une vision contemporaine des textes de Shakespeare en tournée et lors de certains arrêts, comme ici. Ce présent Macbeth ne déroge pas à cette idéologie : quoique convenue, la mise en scène d'Aaron George se veut propulsée par une énergie vivifiante, à l'image de ses jeunes créateurs.
Premier constat lors de l’entrée en salle, la scène est disposée au centre du Studio Hydro-Québec du Monument-National ; les spectateurs peuvent prendre place au balcon, qui fait le tour de la scène, ou autour de l'espace de jeu, pour ceux et celles qui veulent être au coeur de l'action. La configuration fait immédiatement penser à une cour, ou à une arène, où se joueront et se confronteront les destinées des différents protagonistes. La scénographie, créée par Kelly O'Toole, se résume à une immense table/piédestal circulaire et quatre petits escaliers de deux marches, en forme de L, qui, une fois renversés, forment des bancs de fortune. Les costumes, aussi confectionnés par Kelly O'Toole, empruntent à plusieurs époques et lieux, ratissant de l'ère médiévale à la Renaissance et usant de quelques éléments vestimentaires traditionnels écossais.
L'une des particularités les plus impressionnantes du spectacle est le nombre effarant de participants : pas moins de trente-trois comédiens et comédiennes défileront dans cet air de jeu, dont plusieurs d'entre elles incarnant les sorcières (wicked sisters). Certaines, impétueuses, fleurs dans les cheveux, sont inspirées des dryades des contes celtiques, alors que d'autres ont le large ventre de femmes enceintes de prophéties et de différents présages. Le metteur en scène réussit ainsi à multiplier certains effets : des passages rapides, mais imposants des sorcières, des murmures de celles-ci à en donner le frisson, lors d'un monologue de Macbeth, obsédé par le meurtre du roi, ou alors le nombre de comédiennes interprétant l’une après l’autre le même personnage. Si l'utilisation de l'espace laisse parfois perplexe (on se demande parfois pourquoi les personnages sont si éloignés les uns des autres), la scène se voit être toujours utilisée, foulée par les incessants déplacements des comédiens.
Avec une distribution aussi imposante, il est indéniable de voir un niveau de jeu souvent inégal. Par contre, pour la plupart des personnages principaux, les comédiens et comédiennes offrent une performance juste et solide, notamment Alex Goldrich, qui incarne un jeune Macbeth ambitieux, intelligent et torturé, et Mireck Metelski, qui interprète un Banquo sympathique et attachant. Si Jason McCullough (Duncan), Ian Geldart (Macduff, qui se démarque lors d'une déchirante scène où il s'écroule à la nouvelle de sa famille décimée), Cedrick Roy (Lennox) et J.S. Elie (Angus) s'en tirent très bien, une surprise attend le spectateur pour le rôle de Ross, ici joué par la magnifique Pippa Leslie. S'il est étonnant de voir une femme porter épée avec une telle assurance dans ce monde entièrement masculin, Pippa Leslie s'impose admirablement bien dans ce rôle, sans pour autant travestir sa nature féminine. Autre très agréable surprise est l'adaptation du personnage du portier enivré (on lui doit d'ailleurs le fameux « knock knock who's there »), magistralement interprété par Jeremy Hechtman. Hilarant, le comédien prend à partie certains spectateurs et s'amuse avec eux lors d'un long monologue tinté d'alcool.
On dit que l'un des rôles les plus difficiles à jouer au théâtre contemporain est celui de Lady Macbeth, cette femme d'une ambition presque diabolique, menant son mari à assassiner le roi d'Écosse pour assouvir ses désirs de pouvoir, puis hantée par de puissants remords qui la pousseront au suicide. La charmante Stephanie von Roretz incarne bien certains visages de la dame Macbeth, mais une partie de l'évolution manque au personnage, passant trop rapidement de cette femme assurée à celle souffrant d'une folie dévastatrice. Pour assurer la force de sa plus importante scène, soit celle où elle est somnambule - un moment décisif au coeur du récit - il aurait été judicieux de sentir une plus grande nervosité chez le personnage lors d'une scène précédente, alors qu'elle est l'hôtesse d'un banquet durant lequel son mari hallucine la présence de Banquo qu'il vient de faire assassiner, révélant ainsi une certaine fragilité grandissante chez elle.
Les éclairages de Maude Blais se veulent généralement simples, mais efficaces, venant ici isoler un personnage sans effacer les autres en scène, ou, d'une couleur verte, éclairer la nuit et les transitions. À la chorégraphie, Amy Blackmore s'assure, entre autres, des nombreux déplacements, et Paul DeTourreil s'occupe des différents combats à l'épée et à mains nues. Si certaines bagarres en imposent, d'autres manquent cruellement de puissance et de vitesse. Espérons que les comédiens, avec le temps, oseront davantage lors de leurs chorégraphies ; la distance presque inexistante entre les comédiens et le public ne pardonne pas. La trame sonore, inquiétante ou militaire, conçue et interprétée en direct par l'excellent percussionniste Ace Lopes, colle parfaitement à l'ambiance de la pièce.
En plus de nous faire (re)découvrir certains talentueux acteurs anglophones que nous espérons revoir très bientôt, le Montreal Shakespeare Theatre Company réussit à proposer un Macbeth jeune, inspiré, quoique classique dans son ensemble, sans s'avérer être parfait ou avoir d'autres prétentions que celles d'offrir un moment de théâtre des plus divertissants.