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24-25-26 avril 2013, 20 h
OldWhen We Were Old
Chorégraphie et interprétation Emmanuel Jouthe (Québec) et Chiara Frigo (Italie)

C'est du contraste créee par la rencontre entre la chorégraphe italienne Chiara Frigo et le chorégraphe québécois Emmanuel Jouthe qu'émerge WHEN WE WERE OLD. Dans cette création bicéphale, leurs énergies se fondent, s'échangent, se confrontent et se contaminent. Deux êtres distincts dialoguent, unis par la danse. Ils parlent de temps révolus, du nouveau qui remplace l’ancien, de la nécessité de s'annihiler pour mieux recommencer. Liées par l'environnement sonore de Laurent Maslé, ces deux physicalités singulières, issus de cultures apparemment éloignées l'une de l'autre donnent naissance à une poésie nouvelle, un langage hybride d'une richesse insoupçonnée.


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Conseiller à la dramaturgie Guy Cools
Conseillère artistique et répétitrice Christine Charles
Conception sonore Laurent Maslé
Directeur technique et éclairages Philippe Dupeyroux

Parole de chorégraphe 25 avril

Tarif 28$-22$-20$

Une présentation de l'Agora de la danse et de Tangente

emmanueljouthe.com
Danse Carpe Diem / Facebook
Danse Carpe Diem / Vimeo


Agora de la danse
840, rue Cherrier
(514) 525-1500
 
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 Critique
Critique

par Sara Fauteux


Crédit photo : Vanessa Forget

Après s’être rencontrés lors d’un projet d’échange international, Chiarra Frigo et Emmanuel Jouthe décident de poursuivre leur collaboration et d’explorer plus avant la chimie et l’énergie créatrice qui les unies. Ils poursuivent donc leur collaboration entre Montréal et différentes villes d’Italie.

L’anecdote qui marque le début de la réflexion autour de When we were old est intéressante : en se promenant dans un parc, ils apprennent que celui-ci est construit sur un terrain qui abritait auparavant une station-service, qui était elle-même construite sur ce qui était jadis une forêt. Quelle est la relation du nouveau avec le vieux? Sur quoi construit-on le nouveau? Faut-il déconstruire l’ancien pour vous émerger du neuf? Le passage du temps existe-t-il dans les différentes couches qui transforment le panorama?

Cette idée du paysage construit en strates inspire la scénographie du spectacle. Les deux interprètes construisent et déconstruisent l’espace de la scène en manipulant différents objets. Ils transforment et définissent des territoires en déplaçant des éléments qui font s’entrechoquer les notions de nature et de culture. Le tout se déroule sur un immense tapis de danse construit en bandes et en couches, qui s’enroulent et se déploient pour modifier le paysage.

Cette scénographie, qui s’inspire des arts visuels, occupe une grande place dans When we were old, tout comme la conception sonore composite de Laurent Maslé. La musique est omniprésente, presque écrasante par moment, mélangeant des ambiances sonores qui rappellent la nature à des rythmes électroniques enlevants.

L’environnement sonore ainsi que l’aspect visuel très fort de la pièce servent bien la partition physique des interprètes, qui se transforme d’une situation à une autre dans un mouvement très vivant. Ils évoluent parfois dans un même univers, mais séparément, parfois de manière parallèle ou encore dans un dialogue corporel où les corps se lient et se manipulent.

En se lançant dans cette collaboration et en confrontant leur manière de travailler, Jouthe et Frigo se sont soumis à un véritable travail de recherche. When we were old est manifestement le fruit d’un travail d’exploration. Le spectateur attentif y reconnaitra un matériau audacieux et appréciera la mise en danger des interprètes. Comme une expérience scientifique, la recherche artistique reste toujours riche de cette prise de risque.

Mais est-ce que l’expérience est concluante? Au final, très peu de choses se dégagent véritablement de la représentation. Les thèmes y sont plaqués et l’énergie de chacun semble restreinte par celle de l’autre. Comme si, en tentant de mélanger leurs codes respectifs, les deux artistes n’étaient pas arrivés à créer un nouveau langage et restaient sur le seuil d’un univers sans y entrer vraiment. Peut-être faut-il souhaiter qu’ils renouvèlent l’expérience afin d’arriver à réellement développer un langage commun.  

29-04-2013