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Du 14 au 24 novembre 2012

Terminus

De Charmaine LeBlanc
Avec Carol Prieur, Mathilde Monnard, Jane Mappin, Marc Béland, Marc Daigle, Benoît Lachambre et Ken Roy

Après avoir exploré les affres, beautés et bouleversements de la quarantaine féminine (Quarantaine, 2004) et masculine (Quarantaine 4 x 4, 2008), l’authentique metteure en scène, suite à l’invitation du directeur artistique de Danse-Cité, Daniel Soulières, replonge au coeur des interprètes Carol Prieur, Mathilde Monnard, Jane Mappin, Marc Béland, Marc Daigle et Benoît Lachambre. Non loin d’eux et veillant sur cet instant scénique dont il a toujours fait partie, le danseur feu Ken Roy habite aussi la scène. Moment de vie, moment d’art, de dépassement, d’union au monde et de simplicité poétique, Terminus se déploie grâce à la multiplicité des genres. Danse, vidéo, arts visuels et théâtre accompagnent les artistes en scène qui se dévoilent sans pudeur afin de créer un spectacle qui célèbre l’humain, l’artiste et le monde.

Charmaine LeBlanc est reconnue pour son travail de metteure en scène mais aussi pour son parcours impressionnant en tant qu’artiste vocale, compositrice musicale et percussionniste. Elle a notamment signé les partitions de certains événements du Cirque Éloize, des 7 Doigts de la main ainsi que des compagnies de renommée internationale comme Roger Sinha Danse et Danse Sauvage. Elle signe également une musique pour le Cirque du Soleil à l’Exposition universelle de Saragosse. Depuis 2007, elle dirige aussi, avec son associée Carol Bitoun, le Red Rabbit Project, un service de consultation artistique pour le domaine privé et/ou corporatif ainsi qu’une maison de production. Rappelons qu’un film d’art sur Quarantaine 4 x 4 a été créé par Marlene Millar et Philip Szporer et en course au FIFA.

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 Critique

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par Véronique Voyer

Entre danse, théâtre, chant et technologie : Terminus

Terminus est la pièce finale de la trilogie de Charmaine LeBlanc, débutée en 2004. La chorégraphe a rassemblé quatre danseuses pour Quarantaine, puis quatre danseurspour Quarantaine 4x4. Hommes et femmes se rencontrent sur scène pour le dernier opus qui porte sur le mitan de la vie.  

Sur les planches de l’Atelier Jean-Brillant, Marc Béland, Marc Daigle, Benoît Lachambre, Jane Mappin, Mathilde Monnard et Carol Prieur dansent chantent et jouent. Ils dévoilent sans pudeur ce que devient l’amour pendant l’âge mûr. Si la danse est au coeur de chaque performance, le théâtre, le chant, la poésie ainsi que l’art plastique et le cinéma se glissent ici et là, mais pas toujours avec brio.

Rares sont les artistes multidisciplinaires qui se surpassent dans tous les domaines qu’ils explorent. Marc Béland fait partie de ces êtres d’exception. Les six interprètes sont tous des danseurs professionnels, mais certains détonnent lorsqu’il ne danse plus. L’inexpérience se traduit par une diction molle, une projection inégale et un ton à la justesse variable. Ainsi, la mort, l’amour et le dépassement de soi sont communiqués à merveille avec le mouvement, mais ces thèmes ne sont pas aussi solidement partagés par les mots. Ceci témoigne de l’ampleur du risque pris pour réaliser ce projet ambitieux.

Cette inégalité dans les disciplines pratiquées n’affecte pas tout le spectacle; des instants brillants se dégagent des numéros proposés. Moment fort, un couple se bat avec des mots, gants de boxe au poing, simulant un combat avec le corps sans pour autant frapper l’autre, si ce n’est qu’avec la violence verbale. Alors que l’homme, incarné par Marc Béland, s’exprime de manière tout à fait audible malgré l’effort, on n’entend pas tout ce que son adversaire lui reproche.

La métaphore est forte et les gants de boxe sont réutilisés à plusieurs reprises, notamment comme pointes aux pieds d’un danseur. Ce dernier combine ballet et cirque en utilisant les anneaux stabilisant jetés, pliés et chassés. Il danse un solo qui semble chorégraphié pour une jolie jeune fille qui veut plaire. L’effet est comique, car il prend la pose, toisant le public froidement, à la manière des mannequins dans les magazines.

Le public est situé devant la scène ainsi que sur l’avant du côté cour; le travail des artistes est rehaussé par cette scénographie éclatée. Le travail de Marlene Millar, Pol Turgeon, Éleni Uranis, Dino Giancola et Lucie Bazzo rivalise d’originalité en utilisant écrans, lumières, graphisme et projections.

Cette création collective explore des combinaisons entre arts et technologies comme on en voit rarement. Terminus vous propose de tout, mais en voulant trop faire, tout n’est pas bien fait.

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