Jacqueline is a wounded Canadian Forces combat officer returned from Afghanistan after a mission gone fatally wrong. She is angry, intelligent and funny, traits she uses to keep her mind from the violent events of the day that broke her. Solace comes from ghostlike visitations including her great grandfather, Jacques, a French Montréaler conscripted into World War One and executed for desertion and cowardice. As she recedes into his haunted world, we see her slowly move closer to her own. Poetic, powerful and ripped-from-the-headlines relevant.
Set design Cassandre Chatonnier
Lighting design Julien St-Pierre
Stage manager Michael Panich
Winner of Infinithéâtre’s 2011 Write-On-Q! playwriting contest.
Regular: $25
Students/Seniors/Canadian Forces: $17
Infinithéâtre 6Packs available (6 tickets for $68)
Production InfiniTheatre
par Gabrielle Brassard
Le retour d’Afghanistan des soldats canadiens n’est pas toujours facile. Tabou, peu médiatisé et de plus en plus fréquent depuis l’annonce du retrait des troupes des terres afghanes, c’est pourtant le thème auquel se consacre Trench Patterns, d’Alyson Grant, ancienne journaliste pigiste pour la Gazette et enseignante de littérature au collège Dawson.
Trench Patterns, première pièce de Grant, raconte l’histoire de Jacqueline qui revient de la guerre, amputée et traumatisée. Prisonnière d’une chambre d’hôpital, d’une mère (Diana Fajrajsl) qui veut trop bien faire, d’un fantôme et d’un psychologue (Zach Fraser), l’antihéroïne se démène pendant une heure et demie contre ses démons.
Le déni du désarroi, le refus de parler, la peine, le questionnement de la pertinence de ce conflit (et de la présence du Canada en Afghanistan), le passé militaire canadien, la douleur fantôme d’un membre amputé : tout y passe dans cette pièce qui révèle les talents de dramaturge d’Alyson Grant.
Dès le début de la pièce, Jacqueline discute avec Jacques, un soldat du passé, fruit de son imagination, qui est venu la confronter à sa nouvelle vie de personne handicapée et de soldate relevée de ses fonctions. On apprend par contre seulement beaucoup plus tard le lien qui les unit réellement. Malheureusement, les monologues du soldat s’avèrent un peu longs : on tarde à savoir pourquoi ce soldat canadien-français, bien interprété par Zach Fraser (avec son accent francophone quand il parle anglais), est là et lui raconte sa longue histoire de vie. La mère, excellente Diana Fajrajsl, apporte un peu de légèreté au thème bien lourd.
Le metteur en scène Guy Sprung a opté pour la simplicité, laissant la place à la jolie écriture de Grant et à l’interprétation de Patricia Summersett qui se démarque constamment. La comédienne donne du mordant à cette Jacqueline cynique et désabusée, mais à la fois fragile et brisée par cette guerre absurde. Que ce soit un rideau transparent et un lit pour constituer une chambre d’hôpital, deux chaises pour incarner le bureau de psychologue ou un grand rideau sur lequel est projeté tour à tour des images de guerre et du Mont-Royal, la scénographie est d’une grande efficacité, grâce à l’ingéniosité de Cassandre Chatonnier (décors) et aux éclairages sobres et discrets de Julien St-Pierre.
Infinitheatre propose avec Trench Patterns une pièce au thème courageux. Si on dénote quelques longueurs et redondances dans les sujets abordés, que certaines coupes et modifications au texte pourraient corriger – dont quelques séances de psychologie et certains passages des monologues de Jacques – Trench Patterns présente tout de même une auteure prometteuse qu’il faudra suivre avec intérêt.