Duos pour corps et instruments - une [re]créationAvec Karina Champoux, Clara Furey, Anne Thériault
Duos pour corps et instruments, une [re]création est l’occasion rêvée de voir ou revoir cette pièce marquante du répertoire de la chorégraphe Danièle Desnoyers. Initialement créée en 2003, cette œuvre intimiste réunit aujourd’hui trois artistes exceptionnelles : Karina Champoux, Clara Furey et Anne Thériault. Un appareillage de guitare électrique savamment détourné leur permet de créer une danse qui s’écoute. Tour à tour, elles s’engagent dans un puissant dialogue avec l’univers musical de la créatrice sonore Nancy Tobin. Partageant un plaisir évident à occuper la scène, elles explorent la musicalité du corps. (Re)créée dix années plus tard, cette pièce qui a circulé sur trois continents et contribué largement à la notoriété de sa créatrice demeure une performance qui n'a rien perdu de son mordant ni de sa poésie.
Section vidéo
Création et design sonore : Nancy Tobin
Interprètes lors de la création : Sophie Corriveau, AnneBruce Falconer, Siôned Watkins
Direction des répétitions : Sophie Corriveau
Recherche musicale : Kevin Ei-Ichi de Forest
Éclairages : Marc Parent
Conception des fragments vidéographiques : Danièle Desnoyers, Steve Montambault
Montage : Steve Montambault
Costumes : Denis Lavoie
Maquillages : Angelo Barsetti
Photo : Luc Senécal
Parole de chorégraphe : 23 janvier
Billet : 28 $ (22 $ pour les aînés, 20 $ pour les étudiants, les professionnels de la danse et tout spectateur de 30 ans et moins)
Production Le Carré des Lombes
par Sara Fauteux
Crédit photo : Luc Senécal
À l’occasion des 25 ans de sa compagnie, Le Carré des Lombes, Danièle Desnoyers revisite dix ans plus tard une pièce de son répertoire qui avait connue un grand succès à l’époque : Duos pour corps et instruments. Créée en 2003 avec Sophie Corriveau, AnneBruce Falconer et Siôned Watkins, cette chorégraphie s’articule autour d’un dispositif de la compositrice Nancy Tobin : les danseuses portent des capteurs qui réagissent à leurs mouvements. La pièce est donc aussi sonore que physique.
La chorégraphe Danièle Desnoyers est connue à travers le monde pour son travail sur le son. Depuis le début des années 90, elle explore les possibilités et les effets de l’environnement sonore sur le langage des corps. Dans le cadre de ses recherches, elle travaille avec plusieurs compositeurs, musiciens et designers sonores, dont Sofia Gubaidulina, Malcom Goldstein, Jean-François Laporte et Nancy Tobin.
Desnoyers et Tobin collaborent pour la première fois à la fin des années 90 autour d’une trilogie qui se clôt en 2003 avec Duos pour corps et instruments. Bien connue dans le milieu du théâtre pour ses conceptions acoustiques qui explorent la distorsion et qui créent des ambiances fortes sur les scènes, Nancy Tobin travaille également en art sonore où elle effectue depuis une quinzaine d’années une recherche électroacoustique. Elle est reconnue pour ses systèmes de haut-parleurs inusités qui transforment et modulent les sons.
Pour la reprise d’une œuvre, il n’existe pas de recette. Chaque cas est unique et les raisons qui peuvent motiver une reprise sont variées. Dans ce cas-ci, il s’agissait de revoir l’œuvre à travers les corps et les démarches artistiques de trois nouvelles interprètes. Comme les premières, ces trois nouvelles danseuses ont été choisies par Desnoyers parce qu’elles avaient marqué et inspiré la chorégraphe sur d’autres projets.
Aidées par celles qui avaient créé l’œuvre, Karina Champoux, Clara Furey et Anne Thériault, les interprètes se sont donc réappropriées la partition scénique. Si la chorégraphie est restée la même, grâce aux captations vidéo et à la mémoire des corps des danseuses originales, l’engagement des nouveaux corps est nécessairement différent. En effet, la génération II de Duos pour Corps et instruments est composée de trois femmes dont le talent et le charisme imposant habitent complètement la scène.
La pièce est en outre développée autour d’une trame dramaturgique très riche qui joue habilement des tensions qui se créent entre l’environnement sonore et les interprètes. Le duo du titre de la pièce parle de l’interprète et de sa station sonore. Mais il existe aussi ici des alliances entre les danseuses qui évoluent alternativement en duo, trio et solo, parvenant à installer des univers individuels et communs d’une grande force, qui fascinent le regard (et l’ouïe) du spectateur du début à la fin.