L'emmerdeurMise en scène de Jean-Sébastien Ouellette
Avec Bertrand Alain, Emmanuel Bédard, Vincent Champoux, Jonathan Gagnon et Mary-
Lee Picknell
En cette année qui souligne le 10e anniversaire du Théâtre Voix d’accès sur les scènes du Québec, la célèbre compagnie va revisiter le classique de Francis Veber L’Emmerdeur, dans une nouvelle mise en scène signée Jean-Sébastien Ouellet.
Passé maître dans l’élaboration de personnages gaffeurs, loufoques mais dévoués, Veber à qui l’on doit également Le dîner de cons, ne déroge pas non plus à son esprit caricatural avec L’Emmerdeur. Cette fois-ci, un tueur à gage pour la Mafia, Ralph Milan, a pour mandat de liquider quelqu’un de la fenêtre de sa chambre d’hôtel. Comme voisin de chambre d’hôtel, il a ce particulier François Pignon, cet emmerdeur suicidaire au coeur brisé. Et, entre ces deux chambres concomitantes, il existe une porte…
Les comédiens Bertrand Alain, Emmanuel Bédard, Vincent Champoux, Jonathan Gagnon et Mary- Lee Picknell se feront un plaisir de recréer l’univers cinglant de l’écrivain, sous la direction de Jean- Sébastien Ouellet. La pièce présentée provient de l’adaptation cinématographique qu’a faite Veber de son texte Le Contrat, à la demande du cinéaste Édouard Molinaro, en 1973.
15 615 Boul. Gouin Ouest, St-Geneviève
Billetterie : (514) 626-1616
Dates antérieures
Du 17 juillet au 24 août 2013, Théâtre du Petit Champlain (création)
par Francis Bernier
Là où se trouve un emmerdeur se trouve toujours non loin de là un emmerdé. Mais que se passe-t-il lorsque cet emmerdé est en fait un assassin de la mafia en pleine mission? Francis Veber qu'on connaît entre autres pour Le dîner de cons et Le grand blond avec une chaussure noire, présente avec L'Emmerdeur une comédie de situation désopilante à la hauteur de ses autres grands succès.
Ralph Milan (Emmannuel Bédard) est un tueur à gages qui compte accomplir sa besogne à partir de la fenêtre de la chambre de son hôtel. Dans la chambre voisine se trouve François Pignon (Jonathan Gagnon), figure emblématique des films de Veber et pire con que la Terre ait connue, qui est venu pour photographier celui que son voisin de chambre veut éliminer. Une porte communicante entre les deux chambres sera à l'origine de quiproquos et de situations plus loufoques les unes que les autres. François Pignon est un éternel dépressif qui, après avoir été abandonné par sa femme Louise (Mary-Lee Picknell), tente de mettre fin à ses jours en se pendant dans sa chambre. C'est à partir de ce moment que Ralph propose au garçon de chambre de s'occuper de son nouveau voisin suicidaire, question d'éviter que la police ne s'en mêle. Sa mission d'assassinat est alors mise en péril par son nouveau compagnon, qui lui pourrira la vie dans un crescendo de gaffes et de conneries inimaginables.
Présentée par le Théâtre Voix d'accès qui fête cette année son dixième anniversaire, la production propose un théâtre d'été comme on l'aime, c'est-à-dire drôle, léger et rafraîchissant. La mise en scène de Jean-Sébastien Ouellette est truffée de petits clins d'oeil plus sympathiques les uns que les autres au film de Veber. Il signe une relecture habile et originale qui se démarque des versions vues au grand écran et la distribution y est pour quelque chose. On sent que les acteurs s'amusent véritablement sur scène et qu'ils ont eu beaucoup de plaisir à monter cette pièce. Les deux acteurs principaux, Emmanuel Bédard et Jonathan Gagnon, livrent une performance remarquablement comique, oeuvrant tous les deux avec subtilité dans l'humour veberien. Emmanuel Bédard, sobre et imposant dans son rôle, effectue des mimiques qui feront éclater de rire l'auditoire à tout coup tout au long de la représentation. Jonathan Gagnon, quant à lui, est brillant dans son rôle d'emmerdeur livrant un François Pignon naïf et manipulateur à la fois. Il prouve une fois de plus tout son potentiel comique et on s'attache très rapidement à son personnage bien qu'on ne puisse s'empêcher de délicieusement le détester. Bertrand Alain et Vincent Champoux sont tous les deux excellents dans leur rôle de soutien et ajoutent beaucoup au dynamisme et au comique de la pièce. Le rythme nous garde en haleine du début à la fin et le public était d’ailleurs debout pour manifester son plaisir lors de la tombée des rideaux le soir de la première.
Chapeau à cette production solide et très divertissante qui nous rappelle combien il est agréable de voir du « théâtre d'été » et à quel point il ne s'en fait pas assez dans la Vieille Capitale.