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Du 25 septembre au 5 octobre 2013, 20h30, du mercredi au samedi
ÉvicérerÉvicérer
Texte Jocelyn Roy
Mise en scène Julie De Lafrenière
Avec Isabelle Giroux, Karl Farah, Joseph Martin et Isabelle Bossé

Si votre amoureux (euse) vous trompait voudriez-vous qu'il (elle) vous le dise ? C'est la question posée par ce texte pertinent et actuel. Un homme, une femme, un amour idéal depuis dix ans. Puis une baise sans importance, un aveu de culpabilité et le paisible équilibre d'un couple amoureux bascule. L'auteur se sert ici de cette prémisse à l'apparence banale pour plonger le public dans les eaux troubles du mensonge. L'honnêteté à tout prix est-elle vraiment la seule option, le choix le plus judicieux ? Zack apprendra à ses dépens les limites de la vérité…

Le prolifique auteur Jocelyn Roy nous démontre encore une fois l’étendue de son talent avec cette nouvelle comédie dramatique grâce à des dialogues efficaces, une langue brute et de nombreux rebondissements. Dans une mise en scène épurée et intimiste de Julie de
Lafrenière, les spectateurs seront voyeurs de cet espace privé, impliqués malgré eux dans la lente destruction de ce couple.


Assistance à la mise en scène Perle Lefebvre

Carte Prem1ères
Cartes Prem1ères
Date Premières : 25-26-27-28 septembre et 2 octobre
Régulier : 25$
Carte premières : 12,50$

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Balustrade du Monument-National
1182, boul. Saint-Laurent
Billetterie : 514-871-2224
 
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 Critique
Critique

par Pascale St-Onge

L'infidélité est-elle inévitable? Et si tel est le cas, vaut-il la peine de l'avouer à son partenaire? Se questionnant sur les motifs et conséquences de l'infidélité, Évicérer, présenté à la Balustrade du Monument-National, est une petite production charmante, mais qui n'ose malheureusement pas aller au bout de ses interrogations.

Sur cette minuscule scène, quatre acteurs revivent la fin abrupte d'un couple qu'on croyait parfait, celui de Zack et d'Ariane. Les deux amis du couple, Franck et Geneviève, subissent les contrecoups en tentant de les soutenir dans l'épreuve, mais en viendront également à se questionner sur leur propre rapport à cette histoire.

Dans une plume directe et acérée de Jocelyn Roy, le couple se détruit après à l'aveu de Zack : après 10 ans ensemble, il a couché avec une fille pour laquelle il n'éprouve rien suite à une soirée trop arrosée. Croyant faire ce qu'il y avait de mieux à faire, il avoue son erreur à Ariane, qui le quitte sur le champ. Selon elle, si c'était réellement sans importance, il n'aurait jamais dû lui en parler. Qui a tort, qui a raison? On comprend simplement que la question peut avoir multiples réponses, mais qu'il faut partager notre vision avec notre partenaire pour éviter une telle chute.

Lors des (trop) multiples tentatives d'explications et de réconciliation du couple, Ariane n'en peut plus de ces conversations qui tournent en rond sans cesse, puisque chacun tient son point et n'en décroche pas. C'est exactement ce sentiment qui se dégage face au texte ; malgré certaines qualités indiscutables, le texte tourne lui-même en rond et retire beaucoup de substance à ces deux personnages principaux. Leur pensée évolue peu, voire pas du tout, jusqu'à l'aveu final d'Ariane, ce renversement qui semble arriver trop tard pour faire débloquer leur situation. En ce qui a trait au jeu, les deux amis demeurent, quant à eux, dans un style beaucoup plus grotesque pour alléger l'atmosphère de cette tragédie intime, mais détonnent parfois trop des deux personnages principaux. Dans ce spectacle aux allures de téléromans, la mise en scène s'alourdit, à certains moments, de détails et accessoires insignifiants, mais nous offre aussi quelques bons coups sur cette scène si petite, réussissant à créer de belles tensions entre tout un chacun.

Les thèmes et les questionnements soulevés par Éviscérer ne sont pas impertinents. Bien au contraire, ils surviennent à une époque où la figure du couple monogame est souvent déconstruite et remise en question. Il est cependant dommage de constater que les pistes suggérées par le spectacle ne sont pas empruntées et explorées jusqu'à leur plein potentiel. De cette façon, Éviscérer demeure un spectacle qui ne sort pas de la masse, un bon moment tout au plus, grâce à des acteurs investis.

29-09-2013