EnvolMusique et interprétation Christian Frappier
Mise en scène Sébastien Frappier
Inspirée par son père Patrice, alpiniste célèbre disparu en montage, Chantal devient à son tour une grande alpiniste. Mais elle va payer cher son obsession de la montagne : elle connaît tragédie après tragédie. Pour retrouver un sens à sa vie fracassée, elle se donne un défi ultime.
Le Théâtre du Vertige est un théâtre de créations. D’abord et avant tout des œuvres où la parole est au premier plan, mais qui pourra faire appel à la complémentarité de la danse ou de tout autre médium. Des œuvres qui veulent s’inscrire dans le questionnement des enjeux majeurs de notre temps. À travers des formes les plus épurées possible.
par Caroline Poliquin
Tout commence dans la pénombre. André Frappier est seul sur scène ; un enregistrement de sa voix se fait entendre, celle d’un père qui introduit l’histoire qui nous attend, celle de sa fille. Envol raconte l’histoire de Chantal, fille d’alpiniste, qui vit aussi pour gravir les plus hauts sommets. Mais cette passion enflammée lui causera de nombreuses pertes.
Chantal s’adresse tantôt à son père, tantôt à un interlocuteur imaginaire. Elle parle des relations qu’elle a eues avec ses parents, sa soeur, son mari, son fils et de sa plus grande ascension, celle du mont Cho Oyu, au Népal.
André Frappier interprète cette Chantal, sans costumes ou accessoires. Il nous offre pourtant une performance naturelle, ne tombant jamais dans le cliché et ne proposant pas une imitation caricaturale. Bien qu’il y ait eu quelques accrochages lors de la première, la performance de l’acteur est somme toute impressionnante, mais, malgré les évènements tragiques qui arrivent à Chantal, on ne ressent que peu de sympathie envers le personnage.
Le décor est dénudé ; un cube blanc occupe la scène et une toile recouvre le mur en arrière-scène pour permettre la projection de photos de montagnes. Malgré la beauté des clichés d’André Frappier, les transitions paraissaient maladroites. Elles distraient ainsi de la narration, tout comme la musique de Christian Frappier, à la guitare, qui est parfois trop forte et enterre la voix d’André Frappier.
Bien qu’il y ait quelques difficultés d’exécution dans la musique et les projections, et que la petitesse de la salle ne joue pas en faveur du comédien, donnant l’impression de cloisonner le personnage, le récit d’Envol demeure intéressant. André Frappier utilise un langage recherché, la beauté de son texte touche, mais il manque un petit quelque chose pour que l’on s’attache réellement à Chantal.