L’angoisse de la page blanche n’appartient pas qu’aux écrivains. Hantée par la peur de répéter encore et encore les mêmes schémas, de gestuellement radoter, la pétillante chorégraphe Dominique Porte remet en question sa façon d’aborder la création. Pour ce nouveau solo, elle fait donc appel à une trentaine de personnes, danseurs et néophytes, à qui elle a transmis un phrasé chorégraphique en demandant à chacun de l’interpréter à sa façon. Ces fragments épars qu’elle fige sur vidéo, elle les endosse. Grâce à ce vol d’identité consenti, à tous ces êtres qui la nourrissent et qu’elle cannibalise, elle redéfinit ses propres limites, se déconstruit, marchant sur l’étroite ligne qui sépare ce qu’elle sait et ne sait pas faire. Entre séquence filmée et réinterprétation en direct, elle invite à une troublante plongée dans son intimité, le spectateur se retrouvant aux premières loges de l’élaboration de la pièce tout autant que de l’œuvre elle-même. Par le prisme de l’Autre, investie par le rythme et les nuances de tous ces corps, Dominique Porte peut finalement défier sa danse.
Section vidéo
Interprètes filmés : Marc-Antoine Arriéta, Hélène Blackburn, Sophie Corriveau, Caroline Gravel, Sara Hanley, David Albert-Toth, Paul-André Fortier, Daniel Léveillé, Jean-Jacques Lachapelle, Sarah Lévesque, Armando Menicacci, Axelle Munezero, Gabrielle Surprenant-Lacasse, Tedd Robinson, Benoit Vaillancourt, Normand Marcy
Regard extérieur et dispositif vidéo temps réel : Armando Menicacci
Conseillère artistique et répétitrice : Danielle Lecourtois
Musique : Domenico Scarlatti réinterprétée par le pianiste Matt Herskowitz
Arrangements sonores : Laurent Maslé
Costume : Liz Vandal
Photo : Michael April
Parole de chorégraphe : 9 octobre
Billet : 28 $ (22 $ pour les aînés, 20 $ pour les étudiants, les professionnels de la danse et tout spectateur de 30 ans et moins)
Une coproduction de l’Agora de la danse et Système D