The Neck to Fall / La synesthésie du dragonThe Neck to Fall
Danse Ziyian Kwan
Éclairages James Proudfoot
Son Peggy Lee, Dylan Van Der Schyff
Costume Diane Park
The neck to fall est une collision sans logique apparente, une synthèse d’images et d’événements inattendus. Écrite à même le corps d’une danseuse, cette œuvre imaginée révèle la vulnérabilité humaine en scrutant les facettes de la persona. Chacune d’entre elles est interprétée à l’aide de motifs cinétiques distincts : légèreté, gravité, implosion et grâce. De concert avec les compositeurs Dylan Van Der Schyff et Peggy Lee ainsi que le concepteur d’éclairage James Proudfoot, The neck to fall est une ode à la pionnière somatique Amelia Itcush : laissez doucement tomber la tête et le cou vers la poitrine, relâchez les bras, arrondissez le dos, maintenez la pose pendant 5 secondes, prenez le temps de respirer, prenez le temps de respirer.
Durée : 35 minutes
Entretiens : vendredi 15 mai
La synesthésie du dragon
Chorégraphie Geneviève La
Assistante à la mise en scène Catherine Lalonde
Interprétation Alexandre Dubois, Geneviève La
Costumes Marie-Line Buelens
Éclairage Philippe Dupeyroux
Texte Kim Thuy
Trame sonore/musique à confirmer
Chef cuisinier | à confirmer
Conseiller en arts martiaux Huy Phong Doan
Conseillers médecine chinoise Sara Lamer, Daniel Ratté, Karynn Tremblay e
Conseillères dramaturgiques Geneviève Rioux, Danielle Fichaud, Joëlle Paré-Beaulieu, Larissa Corriveau
Réalisation/Photographie Véro Boncompagni, Alain Décarie
Direction technique Philip Richard-Authier
Captation Nicolas Privé
Basée sur des principes de philosophie orientale, la pièce se décline en cinq tableaux et éléments : le bois, le feu, la terre, le métal, l’eau, avec leurs associations symboliques, à travers les cinq sens. Pour chaque élément, une gestuelle, un costume, une palette de couleurs, un éclairage, une poésie, une trame sonore… et un plat !
Durée : 35 minutes
Entretiens : vendredi 15 mai
par Sara Thibault
Clôture de la saison 2014-2015 de Tangente : L’Asie à l’honneur
Du 14 au 17 mai 2015, Tangente conviait les spectateurs à assister à un programme double présenté dans le cadre du Festival Accès Asie au Studio Hydro-Québec du Monument-National.
The neck to fall
Crédit photo : Chris Randle
Pour débuter la soirée, la danseuse Ziyian Kwan présentait sa première chorégraphie solo, un hommage à la Canadienne Amelia Itcush, l’une des pionnières de l’éducation somatique. Pour le danseur, la somatique consiste à reprendre contact avec le fonctionnement de son corps. Il s’agit donc d’une démarche personnelle qui amène le danseur à intérioriser ses sensations dans l’objectif de réunifier son corps et son esprit.
À cause du caractère technique et analytique de la somatique, The neck to fall avait des allures de travail de répétition qui devenaient parfois lassantes pour le spectateur. Les contrastes entre légèreté et gravité, ou entre équilibre et déséquilibre étaient bien exploités, mais un peu trop fortement appuyés dans le spectacle. La voix hors champ d’Amelia Itcush se faisait d’ailleurs entendre à l’occasion, dictant des exercices d’étirement et de respiration à la danseuse, qui s’empressait de les exécuter.
Une scène s’écartait toutefois de l’esthétique plus didactique du spectacle. Après avoir fouillé dans une boîte posée au centre de la scène, Kwan se laissait tomber sur le sol en pleurant à chaudes larmes durant plusieurs minutes. Ses expressions faciales exagérées rappelaient fortement la démesure caricaturale des personnages de manga. À ce moment, la danseuse semblait avoir perdu le contrôle sur son corps. Paradoxalement, l’impudeur de cette scène donnait lieu à un des moments les plus forts du spectacle. Ajoutons que la musique éclatée de Peggy Lee et de Dylan Van Der Schyff, mélangeant la musique classique à l’électroacoustique, servait parfaitement l’éclatement de la chorégraphie imaginée par Kwan.
La synesthésie du dragon
Le second spectacle de la soirée proposait une expérience multisensorielle, à la fois pour les interprètes et pour les spectateurs. Inspirée par la médecine traditionnelle chinoise et par l’ostéopathie, la nouvelle chorégraphie de Geneviève La cherchait à trouver un équilibre entre la tradition et l’innovation. Avec ses collaborateurs, La a effectué une recherche gestuelle mêlée à des expériences sensorielles particulières, comme des séances d’acuponcture, des dégustations collectives ou des exercices de cadavres exquis. À partir des cinq éléments que sont l’eau, la terre, le feu, le métal et le bois, Geneviève La a créé un spectacle en cinq tableaux, dont le premier consistait en un délicieux buffet préparé par la chef Isabelle Poirier. Au menu : thé glacé, endives à la papaye verte, chocolats, salade de mangue et poivron, huile d’olive et pain frais… Une multitude de saveurs inspirées des éléments afin d’éveiller les sens du public.
Le spectacle se situait à la frontière entre la littérature, le théâtre et la danse. Alors que Larissa Corriveau récitait des textes de Kim Thúy, d’Alain Grandbois et de Rainer Maria Rilke, Geneviève La et Alexandre Dubois dansaient une chorégraphie fortement influencée par les arts martiaux. Les trois danseurs étaient excellents, mais Geneviève La se démarquait toutefois des deux autres par la fluidité de ses mouvements et par son interprétation toute en nuances. Terminons en mentionnant la beauté des costumes de Marie-Line Buelens composés à partir de larges bandes de tissus amples qui contribuaient à la poésie des chorégraphies.
Même si les deux spectacles organisés par Tangente sont terminés, la vingtième édition du Festival Accès Asie se poursuit jusqu’au 24 mai 2015, avec une programmation multidisciplinaire qui allie des domaines aussi variés que les arts visuels, la danse, le théâtre, la vidéo, le cinéma, la musique, la comédie, la poésie, la littérature, la performance, les nouveaux médias et les arts culinaires.
Pour consulter la programmation complète : http://accesasie.com