Après plus de 75 représentations et près de 55 000 billets vendus Le Prénom est de retour en 2015.
Choisir le prénom d’un enfant n’est jamais facile et ici le prénom choisi plonge famille et amis dans un état de choc. S’ensuit un véritable chaos. De l’incompréhension jusqu’à un échange de points de vue étourdissant, la place est faite à des règlements de compte désopilants. Un savoureux mélange de comédie, de talent et d’intelligence où le rire unanime est contagieux.
Le succès des étés 2012 et 2013 est de retour avec son imposante distribution de haut calibre : Christian Bégin, Patrice Robitaille, Gabriel Sabourin, Catherine-Anne Toupin et Isabelle Vincent dans une mise en scène de Serge Denoncourt.
Section vidéo
Auusi présentée à Québec à la Salle Albert-Rousseau le 31 mars et 1er avril 2015
Billets :
Théâtre St-Denis :
57 $ et 53 $
Théâtre Desjardins : 52$
Production Juste pour rire
Dates antérieures
Création au Québec en 2012
par David Lefebvre (2012)
Les amateurs de dessins animés européens connaissent bien le tandem Matthieu Delaporte / Alexandre de la Patellière, grâce à d’ambitieuses réalisations, qui comptent, entre autres, Renaissance, présélectionnée aux Oscar en 2005, et The Prodigies. Leur collaboration est plutôt prolifique ; depuis leur association, ils travaillent sur plusieurs autres projets, dont L’immortel, avec Jean Reno, ainsi que sur les adaptations du Petit Prince, du Petit Nicolas et sur la superproduction Iron Man, de Marvel.
En 2008, ils signent Le prénom, une comédie intelligente et diablement drôle, qui sera montée en 2010 par Bernard Murat sur les planches du Théâtre Édouard VII, à Paris. La pièce connait un succès immédiat, réunissant de jolies têtes d’affiche, dont Patrick Bruel et Valérie Benguigui.
Réunion familiale, blagues qui tournent au vinaigre, disputes, vérités qui éclatent : il semblait évident que Le Prénom allait traverser l’Atlantique à la vitesse de l’éclair, s’inscrivant parfaitement dans le style que préconise depuis plusieurs années le Festival Juste pour rire pour son segment théâtral. Le festival fait en réalité une très bonne affaire en présentant la pièce cet été, devançant l’arrivée de l’adaptation cinématographique de Delaporte et de la Patellière en sol canadien : le film est sorti sur les écrans français il y a à peine quelques semaines, mettant en vedette Bruel, Benguigui, mais aussi Charles Berling, Guillaume De Tonquédec et Judith El Zein.
La matière étant effectivement éprouvée, il ne restait plus qu’à l’équipe de s’assurer de la connexion immédiate entre le public et les personnages. À première vue, la version québécoise de la pièce s’inspire beaucoup de celle de Murat, notamment dans la scénographie ; si on l’a « montréalisée », on en garde tout de même plusieurs éléments. Côté adaptation, l’excellente Maryse Warda s’est amusée à ajouter une multitude de références bien d’ici et à remplacer plusieurs noms ; on entend passer les docteur Chicoine, les Ricardo et autres Pierre Lapointe, remplaçant gaiement ici Étienne Daho. Serge Denoncourt, à la mise en scène, vient prouver encore une fois son talent indéniable de directeur d’acteur et imposer son sens du rythme qui sied parfaitement à cette comédie de situation.
La pièce prend quelques minutes à véritablement décoller : la parfois longue présentation des personnages par Vincent (Patrice Robitaille) en mode aparté, quoique sympathique, en est la principale cause. Certaines répliques cyniques, dites par Pierre (Christian Bégin), au tout début de la pièce, n’atteignent pas toujours leur cible, relevant davantage de l’humour français que québécois. Ceci dit, dès l’entrée de Vincent, le tout prend place et la soirée s’annonce joyeusement rocambolesque. Si le choix du prénom pour le premier bébé de Vincent méduse totalement les convives, celui-ci déclenche une réaction en chaîne qui prend des proportions démesurées chez Pierre, Elizabeth (Isabelle Vincent), Claude (Gabriel Sabourin) et Anna (Catherine-Anne Toupin), et qui a comme conséquence de libérer plusieurs vérités cachées, transformant la discussion en réel règlement de compte.
Si le casting ne surprend guère, il s’avère sans faille et extrêmement solide. En fait, les personnages collent tellement bien à la peau des comédiens qu’on apprécie certes leur talent, sans pour autant être renversé, s’attendant peut-être, et ce, avec une certaine évidence, à ce niveau de jeu. Il n’en demeure pas moins que chacun d’eux nous fait très facilement éclater de rire à plusieurs reprises et se démarque avec aisance, jouant avec beaucoup de générosité. Les nombreuses scènes d’emportement sont toutes de véritables bijoux d’une fulgurante efficacité.
Maîtrisée, solide, efficace, la version Juste pour rire de Le Prénom s’avère immensément amusante et divertissante.