The tragedy of Antigone is the tragedy of humanity. A cycle of violence continues to feed itself through the edicts issued by Creon, the absolute power of the state. A woman rises to question the “law of man” and is sentenced to death. There is no common ground except that to which we will all one day return. Listen to the dead, their voice is clearest: Seek reconciliation, else your destruction is assured
Raise The Stakes, founded in 2012, is Montreal’s premiere classical theatre ensemble. We are breaking down the fourth wall and bringing back the visceral connection with our audience - up close and personal, with live soundtrack on period instruments, combining the traditional approaches to language learned under Sir Peter Hall of the Royal Shakespeare Company with our techniques of moment-to-moment spontaneity
Texte Sophocle
Mise en scène / Director Anton Golikov
Avec Alison Louder, Maxime Paradis, Albane Sophia Chateau, Niamh Power,
Isabelle Giroux, Skyler Clark, Christian Daoust, Nils Svensson-Carell, Stephen Maclean Rogers,
Lucas DiTecco, Jeremy Cabrera, Gabriel Maharjan, Antonio Bavaro,
Zamera Amy Topolovec and Nazeer Khan
Crédits supplémentaires et autres informations
Production Design by Caitlin Ross
Projections by Tricia Moore
Lighting by Dayv Luciak
Original Music Composed by Lloyd White, also on double bass, Gideon Yellin on the oud, Alex Lepanto on percussion, Jenny Rizzo on harp
Videos and photography by Quentin Fabiani
Stage Managed by Iehente Foote
Billet : 20$
Une production Raise the Stakes Theatre
Qui ne connaît pas cette célèbre tragédie qu’est celle d’Antigone, cette jeune femme déchirée entre ce que lui dicte la loi et ce que lui impose sa vertu ? Alors que ses deux frères se sont entretués, l’un est sacré héros de la patrie, alors que la dépouille de l’autre est condamnée à se faire dévorer par les chiens, sans obsèques. Écoutant son cœur et son âme, Antigone brave les ordres du roi Créon afin d’enterrer le corps de son frère, mais les conséquences tragiques de cet acte ébranlent toute la nation.
Présentée à la Westmount Park United Church, située au coin de Lansdowne et de Maisonneuve Ouest, l’Antigone du Raise the Stakes Theatre, dans la version de Sophocle, transporte le spectateur dans un univers unique. Le plancher en dalles de béton, les vitraux et les boiseries de l’église situent immanquablement l’action dans un château tout droit sorti d’une autre époque. L’autel devient le lieu sacré où toutes les décisions qui y sont prises mènent inexorablement vers la tragique fin de la jeune femme. Même la technologie se fait discrète, contribuant au dépaysement ; le système d’éclairage a été installé à l’extérieur de la voûte, il devient donc invisible à l’œil du spectateur, et le niveau d’intensité est réduit, mettant en relief les détails architecturaux de ce magnifique lieu, qui se prête remarquablement bien à la pièce. Un quatuor joue la musique en direct dès l’entrée des spectateurs. La scénographie s’agence parfaitement à l’aspect mystique et froid de l’endroit, utilisant même à son avantage les diverses installations ecclésiastiques. La grandeur du lieu crée toutefois un écho qui peut parfois rendre l’audition difficile. Pour pallier cela, la plupart des acteurs ont eu le réflexe de parler plus fort, voire, souvent, de presque crier, ce qui enlève malheureusement beaucoup de nuances aux différents personnages. Ceux-ci sont d’ailleurs bien cantonnés et stables dans leurs choix et leurs valeurs, enlevant un peu de la dimension humaine qu’apportent les différentes dualités de la version de Anouilh et rendant le tout un peu monotone. Pour ce qui est de la mise en scène, signée Anton Golikov, le choix du niveau d’interprétation oscille entre le tragique et une tentative maladroite d’actualiser le jeu par un ton comique contemporain. Au lieu d’alléger le propos, cela provoque une distanciation en créant des moments de « surjeu » qui détonnent des moments justes et touchants.
Antigone est une pièce intemporelle à voir et à revoir. Malgré des personnages un peu unidimensionnels et une interprétation parfois un peu maladroite, la pièce du Raise the Stakes Theatre vaut le détour pour l’ambiance créée par le lieu et la musique en direct.