Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
Le mystère d'Irma Vep
Du 24 octobre au 24 novembre 2018

Nous sommes en 1840, quelque part sur les landes d’Angleterre. Lord Hillcrest, célèbre égyptologue, rentre au bercail en compagnie de Lady Enid, sa nouvelle et virginale épouse. Au manoir de Mandacrest, ils égrènent les heures avec les domestiques Nicodemus et Jane, alors que plane encore le souvenir de la première épouse de Lord, la mystérieuse et regrettée Irma Vep. Celle dont le nom n’est rien de moins que l’anagramme du mot vampire.

Au croisement des romances gothiques et des histoires d’horreur de série B, entre loups garous, princesse momifiée, vampires et mauvais augure, Le Mystère d’Irma Vep fait appel au fantastique sous toutes ses formes. Terrifiant? Oui, un peu… Drôle? Oui, très… Spectaculaire? Et comment! Car tant les personnages féminins que masculins de cette œuvre gotico-ridiculo-kitsch sont interprétés par les deux mêmes comédiens. Menée tambour battant, cette comédie écervelée est tissée d’extravagances visuelles et des diableries aux proportions épiques! Pour crouler de rire tout en ayant des frissons…


De Charles Ludlam
Mise en scène Martin Faucher
Avec Serge Postigo et Éric Bernier


Crédits supplémentaires et autres informations

Du mardi au samedi 20h, dimanches 15h
Pas de représentation du mardi 13 au vendredi 16 novembre inclusivement

Sera présenté à Québec le 28 janvier 2019, 20h

Tarif : de 54$ à 62$

Production Juste pour rire


______________________________________
Critique disponible
            
Critique

Quatorze ans après avoir connu un succès fulgurant, le duo composé d’Éric Bernier et de Serge Postigo rejoint à nouveau Martin Faucher pour une version un peu revampée de la pièce Le mystère d’Irma Verp. Dans une traduction de Geneviève Lefebvre qui mêle le québécois au normatif, la comédie à succès de l’Américain Charles Ludlam ne manque pas de rythme. Enfilant leurs différents costumes à la vitesse de l’éclair, les deux interprètes de talent présentent un jeu qui a tout pour plaire. Pendant deux heures, le public rit de bon cœur dans la salle Ludger-Duvernay du Monument-National.

Entre vampires et loups-garous, la sombre histoire entourant la mort de la première épouse de Lord Hillcrest (Bernier) transforme le manoir de ce dernier en parfaite maison de fous. Prenant place dans le décor assez réaliste de Raymond Marius Boucher, les comédiens ne ménagent pas leur corps pour donner un spectacle des plus mouvementés.

Ponctuée de quelques sons clichés de films d’horreur, l’ambiance sonore conçue par Larsen Lupin permet à l’audience de se mettre dans le bain. Dès l’entrée en salle, l’amusement de tous s’installe. Cela donne le ton à une soirée où la farce et la satire auront leur place dans ce qui est à venir. À la levée du rideau, le travail de Jonas Veroff Bouchard, responsable des accessoires, semble tout à fait à propos. Grâce aux perruques confectionnées par Louis Bond et les maquillages de Jacques-Lee Pelletier, l’époque paraît encore plus incarnée. En voyant les costumes sublimes de Denis Lavoie s’ajouter à cela, il est évident que respecter la tradition n’avait rien de redondant. La mise en scène semble avoir été portée par cette pensée de l’auteur qui paraissait mettre un point d’honneur à défendre l’évolution dans la tradition. Sans manquer de respecter au travail de traduction qui a été fait, Faucher donne l’impression que tout a été refait. Alors que les allusions à l’émission Samedi de rire ne manquent toujours pas de faire rire, l’ajout de certains noms au texte comme celui de Maripier Morin ou de Gaétan Barette surprend et rend le tout plus intéressant. En raison de la rapidité avec laquelle les références défilent, il est à prévoir que ceux ayant perdu le fil seront tentés d’y retourner pour comprendre ce qui leur aura échappé.

N’en déplaise à l’histoire, ce qui demeure le plus en mémoire, c’est la si belle complicité qu’entretiennent Postigo et Bernier dans cette version du texte un peu plus d’actualité.

Malgré les années qui ont passé depuis la fin de leur dernière tournée en 2008, Postigo et Bernier ne semblent pas avoir vieilli. Toujours aussi investi dans le rôle de Lady Einy ou celui de Nicodemus, le fidèle serviteur, Postigo semble toujours prêt à en donner plus avec bonheur. Il est particulièrement hilarant de le voir se démener à reconstituer une série d’événements pour les besoins d’une scène, comme il est tout simplement fascinant de constater qu’il peut se changer en quelques secondes à peine. Sa communion avec le public le rend encore plus comique. Quant à Bernier, il dégage une assurance remarquable lorsqu’il incarne Jane, la gouvernante un peu folle à lier. Détonnant avec le reste, son Lord Hillcrest semble être joué avec un peu plus de sagesse. Il s’en donnera à cœur joie après l’entracte, notamment dans une chorégraphie inspirée de Cher, un des moments forts du spectacle. N’en déplaise à l’histoire, ce qui demeure le plus en mémoire, c’est la si belle complicité qu’entretiennent Postigo et Bernier dans cette version du texte un peu plus d’actualité.

Dans un délire complètement fou, l’histoire truffée de vampires et de loups-garous s’achève au manoir. La poussière retombée, les personnages retrouvent leur tranquillité et toute l’équipe derrière Le mystère d’Irma Vep peut enfin souffler. Recueillant des applaudissements bien mérités, Bernier, Postigo et Faucher peuvent se féliciter. Il ne reste plus qu’à leur souhaiter que cette petite gloire continue de les hanter soir après soir !

01-11-2018
 
Salle Ludger-Duvernay du Monument-National
1182 Blvd St-Laurent
Billetterie : 514-871-2224

Facebook   

Dates antérieures (entre autres)

Du 29 juin au 28 août 2004
10 au 21 juin 2005, 12 juillet et + 2005
24 mai au 3 juin 2006 + Tournée 2006