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Du 2 au 23 mars 2019, du mardi au samedi, horaires divers

Deux enfants électriques, tissés d’un même fil, qui ne peuvent être séparés sans que tout n’explose. Ils ont violemment besoin d’exister dans le regard de l’autre, d’y allumer des étincelles, comme s’ils étaient sur le point de disparaître. Armés d’un roman, ils jouent à «partir», mettent en scène ce qu’ils n’osent se dire pour de vrai. Les mots de Cocteau sont prétexte pour se défi er, se provoquer, s’envoûter. La chambre devient champ de bataille, théâtre d’opération chirurgicale, salle de supplice pour soutirer des aveux… Au fil des années, le jeu prend de la vitesse. Un soir, le jeu va trop loin.
Le fil est coupé.
Après des années de silence, Carl et Cindy se retrouvent face à face.

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Une création immersive de Geneviève L. Blais
Avec Avec Marie Cantin, Sylvie De Morais, Alain Fournier, Étienne Pilon ainsi que (en alternance) Louka Amadeo Bélanger-Leos, Zackary Villeneuve, Alex-Aimée Martel, Rose Longchamps, Edelweiss Moutier, Marie-Maxim Landry, Marek Cauchy-Vaillancourt, Brendon Tremblay

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Dans le stationnement d’une maison du quartier Côte-des-Neiges, des spectateurs se rassemblent. Ils échangent quelques mots à propos du froid de mars, tentant de retrouver quelques sens de familiarité. C’est que la situation est inusitée. Ils sont une douzaine et devront se coller les uns contre les autres pour assister à une pièce. Une fois entrés dans le garage, ils enfilent des pantoufles en Phentex et prennent place.

Dans une toute petite pièce, plongés dans le noir, ils assistent à un jeu. Celui de Carl et Cindy, deux enfants, seuls à la maison. À l’aide du livre les Enfants terribles de Cocteau, ils s’inventeront des histoires. L’aspect ludique du jeu des enfants saura se transmettre aux spectateurs, qui, lui aussi, pourra avoir l’impression de participer à un jeu.

Somnambules est une expérience immersive hors du commun.

Il serait dommage de gâcher toutes les surprises de Somnambules du Théâtre À corps perdu. Créée par Geneviève L. Blais , Somnambules est une expérience immersive hors du commun. Et on gagne à assister au déroulement de l’histoire sans attentes, en se laissant plonger dans l’interprétation riche et sincère des comédiens. Quatre paires d’acteurs jouent Carl et Cindy à différents moments de leur vie : l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte et la vieillesse, tous aussi attachants les uns que les autres, vulnérables, multidimensionnels. Leur jeu apporte une richesse à l’histoire, quant à elle plutôt simple. Les dialogues entre le demi-frère et sa demi-sœur sont réalistes, touchants et drôles, même si les mots écrits par Cocteau semblent plutôt étranges dans la bouche de jeunes enfants.

Les décors (Fruzsina Lanyi) sont fascinants ; comme c’est le spectateur qui doit changer de pièce, et non les comédiens qui doivent changer le décor, chaque chambre a pu être aménagée avec précision. Sans jamais être banales ou simples, elles transposent la perception d’enfants qui jouent, créant des univers fantastiques. Différentes installations vidéo (Sylvio Arriola, Francis-Olivier Métras) sont utilisées à plusieurs reprises et sont exceptionnellement organiques. Réalisées avec brio, elles apportent une tout autre dimension, nous permettant par exemple de voir ce qui se cache derrière une porte close.

Difficile finalement de décrire cette expérience sans trop en dévoiler. Un moment agréable, des interprétations touchantes de la part des comédiens, une manière hors du commun de vivre le théâtre.

11-03-2019

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