Se dissoudre, dernière création de Catherine Gaudet pour une interprète est un espace où la solitude se fait révélatrice de ce qui reste quand tout est suspendu.
Lentement, se dissoudre. Non pas disparaître, mais s’additionner, se multiplier, s’amalgamer. Comme le sucre dans un thé. Là où le temps se dilate, la consistance des heures est si légère, prise en étau entre un passé révolu et un futur incertain. Délicatement, l’interprète Marie-Philippe Santerre danse cette trajectoire inconnue, ciselée, faite de contrastes, de modulations, de répétitions, de pulsations. Comme la tige d’une plante qui s’élance par à coups et tourne plusieurs fois sur elle-même pour atteindre sa maturité. Elle consent à l’attente. En observe les bienfaits. Perçoit sa propre transformation. Face à elle-même, si bien ancrée, quand le bruit se tait, elle contient l’essentiel. Elle est tous les possibles.
Après L’affadissement du merveilleux, qui avait marqué les esprits des spectateurs de l’Agora de la danse en 2018, la chorégraphe québecoise Catherine Gaudet poursuit sa recherche sur l’ambiguïté comme vecteur de sensation et d’évocation. Avec finesse, elle fait émerger du fond des êtres, ce qui nous compose, dans notre dureté, notre complexité, notre simplicité. Le corps se fait écran tendu, prêt à accueillir les images, les impressions et les sensations qui font de nous ce que nous sommes, dans tout ce que nous contenons d’avouable et d’inavouable. Entre le flottement et la suspension, individuellement et collectivement, nous sommes l’écran de projection d’un film dont nous sommes aussi l’acteur.
Chorégraphie Catherine Gaudet
Interprétation Marie-Philippe Santerre
Crédits supplémentaires et autres informations
Direction des répétitions et conseil dramaturgique Sophie Michaud
Conception sonore Antoine Berthiaume
Lumières Alexandre Pilon-Guay
Scénographie et costumes Justine Bernier-Blanchette
Direction de production François Marceau
Photo Mathieu Verreault
Résidences de création Agora de la danse, Maison de la Culture Plateau-Mont-Royal
Durée 60 minutes
22$, 28$ | 29$, 35$
Une production Catherine Gaudet, coproduction Agora de la danse
Devait avoir lieu 3, 4, 5, 6 novembre 2020, 19h, 7 novembre 16h