Une danseuse monte sur scène et y trouve un ballon. Intriguée, elle s’en approche, doucement. Dès qu’elle le touche, la magie de la scène opère : la lumière apparaît, le décor s’installe, les ombres lui jouent des tours… et la multiplient ! Elle n’est plus seule et, désormais, c’est à quatre qu’elles s’amusent et découvrent cet environnement en constant changement : un monde graphique, peuplé de formes, de couleurs, de textures, de sons et d’illusions. Terrain de jeu déjanté où la danse est assujettie au contexte, cette boîte à surprise invite le spectateur à emprunter le regard nouveau de l’enfant qui explore. Ode à l’imaginaire, À travers mes yeux stimule physiquement l’enfant et nous ramène à ce qu’il y a de plus beau chez lui : son inlassable capacité à s’émerveiller.

Thèmes abordés Imagination | Jeu | Émerveillement

Idéation, direction artistique et chorégraphie Hélène Langevin
Danseuses interprètes Emmanuelle Martin, Myriam Tremblay, Julie Tymchuk et Émilie Wilson

Crédit photo : Rolline Laporte

« C’est beau, c’est trop beau! » Dans la salle, le jeune public s’extasie et gigote, émerveillé par À travers mes yeux, la proposition vitaminée de la compagnie Bouge de là qui s’installe à la Maison Théâtre pour tout le temps des Fêtes.

Ultra coloré, l’univers chorégraphique imaginé par la directrice artistique et chorégraphe Hélène Langevin sème des étoiles dans les yeux. Ode à l’imaginaire et à la beauté qui nous entoure, le spectacle déverse en effet sur scène une myriade de couleurs pour mieux explorer aussi bien les formes que les textures et les sons, le tout à travers le regard encore neuf de l’enfant.

Ultra coloré, l’univers chorégraphique imaginé par la directrice artistique et chorégraphe Hélène Langevin sème des étoiles dans les yeux.

Rose, rouge, jaune, vert, bleu, violet, c’est un véritable arc-en-ciel qui s’empare du décor. Le mélange attire inévitablement l’attention des tout-petits, dont les yeux ne décollent plus de la scène une fois l’action commencée. Mais au-delà des éclairages kaléidoscopiques fascinants signés Lucie Bazzo, le spectacle capture surtout parfaitement l’énergie et la curiosité des enfants, leur manière de découvrir le monde et de le façonner au gré de leur imagination.

Au fil de tableaux rythmés par la musique de Bernard Falaise, qui égrène les notes de piano avant de s’éclater dans des accents plus électro-pop, les interprètes-créatrices sur scène s’amusent avec nos sens en virevoltant dans des lumières vives. Vêtues de costumes noir et blanc que viennent dynamiser des accessoires colorés, Emmanuelle Martin, Myriam Tremblay, Julie Tymchuk et Émilie Wilson interagissent avec bonheur avec leur environnement, chacune de leurs actions engendrant une série de réactions. D’étranges ballons poilus roulent sur scène avant de les propulser dans les airs ; les pas de danse au sol créent une jolie mélodie ; leurs ombres deviennent des créatures, créent de nouvelles formes et de nouvelles couleurs… La musique elle-même ainsi que les formes surgissant dans cet univers influencent les mouvements des danseuses, les cubes faisant naître des chorégraphies plus tranchées, les ballons donnant aux jambes plus de rebond…

La production, gagnante du prix de la meilleure œuvre chorégraphique 2018-2019 remis par le Conseil des arts et des lettres du Québec, donne aussi très envie de bouger. Dans À travers mes yeux, on culbute, sautille, tâte et virevolte dans un joyeux ballet acrobatique; l’espace devient un terrain de jeu recelant mille et une surprises. Les quatre artistes en scène parviennent à donner à leurs jeux un caractère spontané auquel il est difficile de résister.

Mais après tout, pourquoi y résister? Tout au long de la représentation, une joie contagieuse nous entraîne dans ce monde graphique en perpétuelle transformation. Pas le temps de s’ennuyer et tout le temps de se laisser surprendre!