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Du 4 au 23 janvier 2010
The Lieutenant Of Inishmore
Texte de Martin McDonagh
Mise en scène de Kate Bligh
Avec Geoff Aucoin, Carmen Cartterfield, Chris Cavener, Adam Driscoll, Colin Friend, Robert Montcalm, Thomas Preece et Jon Verrall

The Lieutenant of Inishmore, chef-d’œuvre de Martin McDonagh, est une satire du terrorisme politique en Irlande. Dans cette comédie noire inoubliable, un terroriste irlandais détraqué cherche à se venger pour le meurtre de Wee Thomas, son chat.   Du théâtre aussi hilarant qu’effrayant avec des scènes de tuerie caricaturales et du faux sang de scène !

The Lieutenant of Inishmore is Martin McDonagh’s masterpiece; a satire on political terrorism in Ireland. In this hilarious, blood-chilling comedy, a deranged Irish terrorist seeks revenge for the murder of Wee Thomas, his cat. This is both unforgettable and serious theatre, and a farcical spectacle of carnage and stage blood!

Combats Jean-François Gagnon 
Scénographie Eric Mongerson
Costumes Deborah Sullivan 
Son Félix De L'Étoile
Crédit photo: Antonio Starnino

Lundi au jeudi à 20h, samedi à 20h30, dimanche à 14h et 19h

Carte Premières
Cartes Prem1ères
Date Premières : 4 au 11 janvier 2011
Régulier : 22$
Carte premières : 11$

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Une création des Productions Temenos

Théâtre Segal [www.segalcentre.org]
5170 Cote St. Catherine Rd
Billetterie - Box Office: (514) 739-7944

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 Critique
Critique
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par David Lefebvre

Would it never end?


Crédit photo : Alain Décarie

L’auteur Martin McDonagh est à l’honneur en janvier dans la métropole. Deux de ses textes sont à l’affiche, soit Le Pillowman, au Rideau Vert, et, pour la première fois au Québec, The Lieutenant of Inishmore, au Studio du Centre Segal.

Padraic, un furieux tortionnaire écarté de sa cellule terroriste, ne vit que pour deux choses : une Irlande unifiée et son ami des 15 dernières années, son chat nommé Wee Thomas. Ce dernier est retrouvé décapité par un adolescent, Davey, et ramené chez Donny, le père de Padraic, qui devait s’en occuper. Que fera Padraic quand il saura ce qui est arrivé au chat? Davey et Donny, morts de trouille, tentent de trouver une solution.

Cette satire noire, qui fait partie de la trilogie The Aran Islands avec The Cripple of Inishmaan et The Banshees of Inisheer, est horriblement comique. McDonagh se plait à démontrer l’absurdité d’une violence qui naît d’une situation relativement banale, jusqu’à dépasser les limites de la logique. Il dépeint aussi les contradictions parfois stupéfiantes des Irlandais, qui peuvent être aussi avenants que durs, aussi amoureux que vindicatifs. L’auteur en profite pour aborder les thèmes de l’ultra nationalisme, de l’identité sexuelle et des rôles sociaux, ainsi que de la révolte, par des répliques cinglantes et le personnage de Mairead, cette jeune femme de 16 ans amoureuse de Padraic, qui tire dans les yeux des vaches du coin pour manifester son dégoût de l’industrie bovine.

La metteure en scène Kate Bligh est restée fidèle au récit morbide et aux origines des personnages. L’accent irlandais et ses nombreuses expressions y sont bien présents, jusqu’à fournir un petit lexique dans le programme de la soirée. Kate Bligh a su élaborer une mise en scène hyper réaliste, présentant des images sanglantes et de nombreuses fusillades pétaradantes, souvent à bout portant (très réussis, grâce à Rémy Couture, spécialiste des effets spéciaux et à Jean-François Gagnon, directeur des combats), sans pour autant choquer l’auditoire. On rit jaune, à voir le sang sortir du corps sans tête du chat de Padraic, mais l’absurdité des situations et l’humour, certes, noir, nous empêchent d’être outrés ou profondément choqués. Le décor, d’Eric Mongerson, qui reproduit une partie de la maison de Donny, le père de Padraic, crée un contraste stupéfiant avec l’ambiance violente de la pièce. Papier peint dépareillé, presque juvénile, porte jaune, on s’esclaffe pourtant, souvent à gorge déployée, à la vue de ces corps mutilés et hachés en morceaux, sang inclus.

La musique hétéroclite de Félix De L’Étoile mériterait une direction plus claire et plus précise, empruntant trop de teintes différentes, et les éclairages, de Sarah Tracy, plus de subtilité. Les différentes projections d’espaces verts et de vaches sont sympathiques, même si celles-ci sont parfois floues ou manquent de luminosité.


Crédit photo : Alain Décarie

Thomas Preece, qui interprète Padraic, rend son personnage tout aussi effrayant que sympathique. Davey, cet adolescent grassouillet aux cheveux longs, joué par Geoff Aucoin, est tout aussi pathétique que drôle. Chris Cavener offre une solide performance dans les habits et sous la barbe en collier de Donny. Carmen Cartterfield incarne avec beaucoup d’aplomb le seul personnage féminin de la pièce, Mairead, poussant même quelques couplets d’une vieille complainte irlandaise avec émotion et fierté. Christy (Adam Driscoll), Joey (Colin Friend) et Brendan (Robert Montcalm), des terroristes à la recherche de Padraic, et James (Jon Verrall), le revendeur de drogues torturé par Padraic, complètent la distribution.

Mordant, ironique et amusant, The Lieutenant of Inishmore va sensiblement au-delà de la simple comédie ; la pièce, sans être moralisatrice à outrance, démontre avec éloquence l’absurdité sadique de la violence sociale, religieuse et politique qui tient en joug l’Irlande, entre autres, depuis trop d’années.

07-01-2011

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