3 mars 2012, 20h30
21 avril 2012, 20h30
Miss Sugarpuss Must Die!Directed by Paul Van Dyck
With: Holly Gauthier Frankel
Warning: Partial Nudity! Mature Contents! Glitter!
Miss Sugarpuss has a problem: someone is trying to kill her! Five years after her explosion onto the burlesque stage, quadruple-threat performer and native Montrealer, Holly Gauthier-Frankel unleashes her most dazzling show yet. Co-written and directed by theatrical Renaissance man, Paul Van Dyck, this hilariously dark vaudevillian romp reveals Montréal’s Queen of Burlesque and her alter-ego in the stripdown of their lives.
After you watch the one-woman burlesque show Miss Sugarpuss Must Die!, don't forget to stop by the ArtLounge to be seduced by the sultry singing styles of Miss Sugarpuss and her killer band of fantastic jazz musicians with a special hour-long music set! Miss Sugarpuss and the Holly Gauthier Quintet will simply knock your socks off with beautiful renditions of silky, 1950s standards, transporting you back to the days of New York underground jazz clubs and speakeasies, and leaving you with a song in your heart and a little bit of bebop in your soul.
Don't miss it!
par Ariane Cloutier
Lorsque Miss Sugarpuss entre en scène et attrape son micro rétro, on sait tout de suite que l’on est parti pour une soirée inusitée au studio du Segal Center. Allons-nous découvrir pourquoi elle doit mourir? Établissant une ambiance de roman noir dès les premières minutes du spectacle, Holly Gauthier-Frankel nous livre une Miss Sugarpuss dans la fleur de l’âge. Mature et en contrôle, elle mord dans les mots telle une Mae West réincarnée. On découvrira, au fil des numéros, ce qui l’a construite, si forte et si fragile à la fois. Déjà lorsqu’elle était enfant, sa mère (elle aussi danseuse de cabaret) la laissait jouer toute seule avec ses poupées et ses… bouteilles de brandy!
Jouant le double rôle de l’interprète et l’impresario-narratrice, Holly Gauthier-Frankel partage son temps entre l’avant-scène et l’arrière-scène. Entre chaque performance, marquant les différentes époques de Sugarpuss, elle nous raconte la vie trépidante de ce personnage, tout en effectuant ses changements de costumes en ombres chinoises derrière un paravent. Cette mise en scène fort divertissante permet à la comédienne de tenir le coup et l’attention du public tout au long du spectacle. Fidèle aux traditions du burlesque, Miss Sugarpuss se déshabille (partiellement) plusieurs fois lors du spectacle ; il est plus inhabituel de la regarder se rhabiller.
La scénographie, simple, présente des paravents ainsi que plusieurs coffres dans lesquels Miss Sugarpuss puise les divers costumes et accessoires nécessaires à sa performance. À la fin du spectacle, le sol jonché de ces objets rappelle la chambre d’une petite fille bordélique. La mise en scène et l’écriture de la pièce sont le fruit du travail collaboratif d’Holly Gauthier-Frankel et Paul Van Dyck. Les costumes (par Catharine Allan, Sabrina Miller et Holly Gauthier-Frankel) sont spécialement conçus ou ajustés pour le spectacle pour créer divers niveaux d’effeuillage. Selon la comédienne, on doit savoir tout faire pour faire du burlesque.
Holly Gauthier-Frankel est une artiste multidisciplinaire qui, contrairement à bon nombre de ses collègues tentant le même défi, fait montre d’une grande habileté à tous les niveaux : tant sa voix nous transporte, tant on se délecte de son jeu, tant on apprécie sa danse; cela confère au spectacle un aspect complet, malgré le fait qu’il s’agisse d’un « one woman show ». À aucun moment nous n’avons l’impression que le spectacle s’essouffle.
Dans le propos même du spectacle, on perçoit rapidement un double jeu. L’interprète se détache de son rôle quelques minutes pour aborder son histoire personnelle. Alors qu’elle qualifie plutôt le spectacle de semi-biographie, certains éléments étant inspirés de la réalité, beaucoup sont inventés ou exagérés. Son personnage burlesque est tout à fait satirique, parfois saoul, parfois désespéré, il témoigne d’une belle sincérité même dans ses moments les plus sombres. Par exemple, particulièrement drôle et attachant dans le numéro Tchou tchou Train, Miss Sugarpuss incarne une starlette désabusée alcoolique, mais toujours très séductrice.
Livrant une performance avec une énergie incroyable, Holly Gauthier-Frankel brille comme une boule à facettes. Tout public sera envouté par ses battements de cils de papillon et ses regards en coin espiègles. Il ne reste qu’à espérer que Miss Sugarpuss ne soit pas morte pour de bon et nous revienne au Segal, ou ailleurs, avec d’autres performances aussi excellentes et peut-être, avec un peu de chance, en version française.
Afin de vous immerger davantage dans le charme de cet univers rétro, le Holly Gauthier-Frankel Quintet vous présente à la suite de Miss Sugarpuss Must Die! une performance de cabaret jazz au ArtLounge du Segal Center. Ils devraient procéder à l’enregistrement de leur album en mai, au grand plaisir de tous.